dimanche, 04 mai 2014
Louvre boîte…
Vendredi matin, comme souvent, j'ai été scandalisé par ce que j’ai entendu dans mon transistor qui me truque les nouvelles du monde.
Je l'aurais volontiers jeté contre le mur mais un récepteur FM à synthèse de fréquence, c’est quand même cher .
Ces petits bijoux qui existent depuis qu’est devenu abordable le PLL, cet « Oscillateur à bouclage de phase » en français, enfin en français pas de tous les jours…
Bon, d’accord, moyen le français, du français de Français qui cause l'électronique dans le texte.
Pour être honnête, la vraie raison en est que ça risquait de réveiller en sursaut une Heure-Bleue à qui on peut presque tout gâcher, la vie, un pull-over bleu layette à coup de taches, un repas, tout ça…
Mais surtout pas le sommeil.
Jamais le sommeil.
Ne jamais tenter de gâcher le sommeil d’Heure-Bleue. Ça la rend féroce.
Revenons à nos scandaleux moutons.
Et ne me dites pas, lectrices chéries, que je me scandalise trop facilement et trop souvent.
Le monde est scandaleux.
Non, je dis une bêtise, le monde n’est pas scandaleux.
La société dans laquelle on nous fait vivre, plutôt survivre, est scandaleuse.
Mais pourquoi diable votre Goût adoré est-il ce matin scandalisé ?
Parce que ce matin-là, lectrices chéries –et mes deux lecteurs chéris, merci jeanmi et clodoweg- j’écoutais le directeur-président du musée du Louvre expliquer aux auditeurs ce qu’étaient le Louvre, ses expositions, les choix du thème des expositions, le pourquoi des périodes de gratuité, l’exportation de « l’idée Louvre ».
Et là, je suis interpellé par la réaction d’un auditeur.
Ce type m’a exaspéré.
Certes, il est dans l’air du temps, manifestement nourri au bon lait de « la compétitivité », « des économies », « de la dette » et autres mécanismes destinés à nous pourrir la vie pour rendre mielleuse celle d’une minorité.
Bref, ce type est un néophyte et, comme tout néophyte, c'est un prosélyte prompt à la fatwa contre tout ce qui n’est pas conforme à cette nouvelle bible qu’est l’approche comptable de toute activité, ludique ou non.
J’en soupçonne une de ne pas s’amuser tous les jours…
Donc, cet imbécile, à propos de la gratuité des musées offerte à certaines catégories de la population et durant certaines périodes, ce thuriféraire de l’économisme féroce nous sort cette merveille : « La culture est tout de même une activité économique, la gratuité menace l’équilibre budgétaire des musées et je ne pense pas que ce soit une bonne solution. »
Cet aimable couillon ne se souvient probablement pas que le contribuable paie déjà « la culture qui est une économie », il a probablement oublié aussi que les musées sont faits pour dispenser la connaissance auprès de tous, fortunés ou non.
Notre crétin ne s’est manifestement pas aperçu que les musées sont devenus des entreprises dont on exige des résultats nets confortables.
Je pense même qu’il n’y met pas les pieds.
Il aurait alors constaté que les prix d’entrée en ont démesurément augmenté au point qu’il coûte plus cher d’aller admirer la Joconde qu’aller voir le Da Vinci code, véritable insulte à Léonard…
La suite laissait la place à une émission qui a osé parler de « l’économie du bénévolat » et de « travail bénévole à but lucratif » oxymores dont j'ai retenu que l'esprit n’en avait rien à voir avec le fonctionnement d’Emmaüs.
Mais qui nous mettra à l'abri de ces malades qui de l'apparition du printemps n'en voient les bienfaits que sur le chiffre d'affaire des fleuristes ?
Qui nous sauvera de ces cinglés à qui la vue des amoureux n'évoque que le bénéfice futur des fabricants de couches ?
Dégoûté, j’ai éteint mon dispensateur de cupidité à piles…
06:53 | Commentaires (3)
Commentaires
J'ai entendu aussi et pensé à toi et ton coupe file.
Écrit par : mab | dimanche, 04 mai 2014
il y a eu un article dernièrement sur ce sujet dans Télérama
Écrit par : liliplume | dimanche, 04 mai 2014
economie du bénévolat et bénévolat lucratif ??? Et ce qui précédait n'était pas mieux apparemment! Quelle con.....ie!!!!!!
Écrit par : emiliacelina | dimanche, 04 mai 2014
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