samedi, 10 septembre 2016
Sacré cœur, va !
Hier, il y avait quelque chose de spécial à Paris.
Pas que nous bien sûr.
Ça nous avait frappés, Heure-Bleue et moi, à peine arrivés vers la place des Ternes.
Il flottait un je ne sais quoi de merveilleux dans l’air.
Pas les gaz d’échappement de tous ces véhicules revenus de vacances.
Non, la lumière.
Je vous ai déjà parlé de la lumière de l’ouest parisien ?
Je vous ai déjà parlé de celle de Montmartre quand le soleil est juste éclatant comme il faut ?
Eh bien, hier, c’était bien mieux.
L’atmosphère avait évidemment ce je ne sais quoi de septembre qui vous repeint l’âme en couleurs d’automne.
Mais en particulièrement étrange.
Imaginez un peu, lectrices chéries, ce que peut donner « une lumière d’automne printanier ».
Vous voyez ça ?
Quelque chose qui vous pousse à rêvasser à la fois votre rentrée en seconde et à toutes les bêtises que vous avez faites en séchant le cours d’Histoire en cinquième à l’arrivée du mois de mai…
Bref, un « bain de cœur qui serre » délicieux.
Ne manquait que l’odeur des tilleuls.
Mais, si mes souvenirs ne m’abusent pas, il n’y a dans la cour de ces classes là que des marronniers.
Avec une amie et qui avait besoin de tissu qu’on trouve à foison du côté du Marché Saint Pierre, nous avons déjeuné d’une pizza à un carrefour étrange de ce quartier où tout est fait « comme le bon dieu a fait les bossus », de travers, une sorte de place où arrivent sans se croiser la rue Tardieu, la rue des Trois-Frères, la rue Yvonne le Tac et la rue Chappe.
Étonnamment, alors que dans ce coin, on consomme plus d’énergie à manger la pizza qu’elle ne nous en apporte, celle-ci était bonne.
Arrivés au bas de la place Saint Pierre, nous est venue l’idée saugrenue d’aller du côté de la rue du Chevalier de la Barre.
J’ai regardé l’escalier et ai dit à mes camarades de promenade « On tente la montée ? »
Heure-Bleue qui ne peine pas en montée a dit « Pourquoi pas ? Mais toi, Minou, tu pourras ? »
Notre amie a dit « Oui mais pas vite ! »
J’ai hésité encore un peu en pensant « J’ai si souvent monté ces escaliers en courant en sortant du lycée » puis je me suis lancé.
Eh bien nous avons réussi !
Nous nous sommes tapé les neuf volées de marches avec seulement trois arrêts.
Ouaip ! On a fait ça !
Puis nous sommes redescendus par la rue Maurice Utrillo et ses milliards marches et j’ai succombé au péché d’envie en voyant un jeune homme les monter en courant…
Arrivés rue Paul Albert, qui est en réalité une petite place, j’ai retrouvé là un café où je suis allé la première fois avec ma sœur cadette, emmenés par mon oncle, celui qui jouait à Hercule et qui chantait « La grenouille » moins bien que Francis Lemarque.
Nous avons pris un « café gourmand », il faisait doux, tiède et lumineux.
Nous avons conversé longtemps.
Le « regard balayant » parfois recommandé par notre amie m’a servi.
Il y avait là attablé un couple de jeunes gens, très jeunes gens.
Ils ont voulu partir et sont restés devant l’escalier à se dire au revoir.
A deux pas l’un de l’autre, en se disant un mot de temps en temps, genre « bon, ben, à… », ils sont restés comme ça pendant exactement huit minutes.
Je le sais j’ai regardé ma montre quand ils se sont levés et au moment où ils se sont quittés « pour de bon ».
Ça m’a rappelé une histoire de Jokari…
Plus tard nous avons descendu cet escalier, il mène au bout de la rue Ronsard.
Le café du coin a bien changé depuis toutes ces années mais il est toujours là.
Je suis sûr que sous les tables de la terrasse traînent encore des souvenirs.
Heureusement que pour terminer cette journée il y eut ce dîner.
Archétype de Bérézina...
09:52 | Commentaires (8)
Commentaires
Même impression de printemps automnal hier mais dans le jardin et des couleurs à te donner envie de prendre un pinceau.
Écrit par : mab | samedi, 10 septembre 2016
Dommage pour la fin de journée mais tout le reste est si délicieux...
Bises à vous deux.
Écrit par : lakevio | samedi, 10 septembre 2016
J'adore tout ... Ce billet, celui d'HB , les couleurs des matins septembre , et le quartier du Sacre cœur !!! Me Voici requinquée pour la journée... Merci !!!
Écrit par : Francelyne 17 | samedi, 10 septembre 2016
Délicieux billet....
La lumière n'est jamais si belle qu'à Paris (je l'ai déjà écrit) mais comme était magnifique par chez moi, je m'imagine très bien.
Par contre votre escalade des escaliers de Montmartre me fait définitivement abandonner le rêve de faire une balade avec vous...
Et en plus, chic, on va avoir la relation de la Bérézina version à deux...
Écrit par : Sophie | samedi, 10 septembre 2016
Tiens, vous me faites rêver tous les deux avec vos billets. J'adore aussi la lumière de septembre qui a un petit goût de souvenirs d'antan (mon petit fils entre en seconde. Aura t-il aussi ce genre de souvenirs dans 50 ans ? Le temps passe, passe et nous, dans 50 ans, y'a longtemps qu'on aura trépassé). A moins que moi, dans 50 ans, je serai devenue la doyenne des français..
Ton couple de jeunes amoureux me fait penser aux adieux avec mon fiancé...Un couple toujours là, contre vents et marées, plutôt tempêtes dirai-je même.
C'était toujours plus difficile de se quitter sur le quai de la gare de Lyon.
Ah, si jeunesse savait !
Tellement même, que, ne supportant plus les départs, j'ai accepté de tout quitter, Paris, boulot pour partir vivre dans une ville que nous ne connaissions pas (chameau de mari qui n'a pas voulu aller travailler à Paris). Bien mal m'en a pris, car, présentement, je serai sûrement, grassement allongée sur une plage de la méditerranée en train de faire bronzer mes orteils au lieu de regarder un vieux mari en train de lire son journal. Soupir. La vie n'est finalement faite que de regrets éternels (que je dis, parce qu'il fait beau, mais le pense-je vraiment !).
Bon week-end. Va faire beau à la fête de l'huma.
Écrit par : julie | samedi, 10 septembre 2016
Ici aussi, la journée était belle. Avec un je ne sais quoi de sérénité.
Écrit par : Berthoise | samedi, 10 septembre 2016
qu'est ce que c'est rafraichissant de te lire...bisous.
Écrit par : Tarrah | samedi, 10 septembre 2016
il est beau ce billet! bonne soirée
Écrit par : sylvie | dimanche, 11 septembre 2016
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