vendredi, 21 septembre 2018
Les bons contes font les bons amis.
Comme je sais que le recyclage est l’âme de l’écologie...
Lectrices chéries, vous rappelez vous cette histoire ?
Petite, elle savait déjà qu’elle allait se marier avec un prince.
Un vrai, un comme ceux des contes de fée.
Un qui serait beau, avec une peau mate comme celle de ce garçon à deux rangs d’elle dans sa classe.
Elle en était sûre.
Malgré un premier réflexe de dégoût qu’elle avait rapidement surmonté, elle avait embrassé une grenouille pendant ses premières vacances « de grande », en colo.
Les échecs, pour répétés qu’ils fussent, n’avaient pas entamé son moral ni annihilé ses espoirs de finir enfin dans les bras d’un prince.
Puis elle avait grandi, quitté l’école pour l’université et avait trouvé sa voie dans la zoologie.
Elle avait assez de connaissances maintenant pour savoir qu’il était peu probable qu’une bestiole quelconque se transformât en prince avec un bisou.
Néanmoins, un soir, quand le dernier assistant du laboratoire avait claqué la porte elle s’était surprise à ouvrir l’aquarium de la rainette, la prendre et déposer un léger baiser sur ses lèvres.
Rien…
Elle soupira, prit sa veste, donna un tour de clef et quitta la fac des Sciences.
Elle remonta la rue Linné jusqu’à la rue Lacépède où elle habitait en se disant qu’elle avait embrassé trop de grenouilles dans sa vie et qu’à trente ans il était temps de passer à autre chose.
Sur le chemin elle acheta une tranche de jambon, une tartelette aux pommes et une canette de Coca Zéro.
Elle retourna sur ses pas et acheta une petite boîte de miettes de thon pour le chat puis arriva chez elle.
Elle était seule.
Depuis toujours, seulement un peu plus depuis la mort brutale de ses parents.
Elle était restée là, dans l’appartement où elle avait grandi et où elle comptait bien un jour amener un prince.
Celui ci surgirait de façon inattendue, quand elle aurait perdu espoir, ce qui ne saurait tarder vu que la rainette du labo trépasserait dès demain matin.
Elle dîna tristement avec Bidule, le chat.
Lui avait rapidement avalé le contenu de la petite boîte et essayait maintenant de lui voler un morceau de jambon.
Elle le lui céda avec un sourire et aussitôt qu’il l’eut avalé il vint s’installer sur les genoux de sa maîtresse.
Elle se leva, débarrassa la table, fit la vaisselle et, après un passage par la salle de bains, partit se coucher.
Une atmosphère étrange s’abattit soudain sur le quartier.
Ce n’était pas le silence d’un soir normal de Jardin des Plantes.
Une lumière bizarre tombait de nuages et éclairait son lit d’une couleur inhabituelle.
Allongée, elle lisait quand la lumière varia brusquement et prit une teinte orangée qui l’inquiéta.
Bidule sauta sur le lit et chercha un abri sur sa poitrine.
Elle le prit dans ses bras et l’embrassa doucement sur le museau.
L’éclair qui traversa à grand fracas la fenêtre brisa une vitre et elle se sentit soudain écrasée par le poids d’un corps.
La lumière revint, normale et éclaira une scène qu’elle n’aurait jamais imaginée, même dans ses rêves « prinçomaniaques » les plus agités.
Elle était allongée sur son lit, la chemise de nuit en désordre.
Un homme, aussi beau qu’elle l’avait rêvé, était couché contre son flanc, nu comme sa mère l’avait fait.
Il la regardait avec des yeux pleins d’amour.
Elle le regarda avec des yeux pleins d’attente.
Puis se colla contre lui et entrouvrit les lèvres.
Elle ferma les yeux et attendit.
Il osa poser ses lèvres sur les siennes.
Ce fut le début du baiser le plus sensuel qu’elle ait jamais connu.
Son ventre fut parcouru de frissons, ces frissons d’attente qu’elle désespérait de connaître.
Même ses seins se comportèrent bizarrement.
Le moment fut parfait.
Un peu plus de deux mois plus tard, elle donna naissance chez elle à quatre chatons et, assez bizarrement, à deux rainettes vertes.
Elle ne pensa même pas à cacher les uns ni les autres…
De toute façon, qui penserait qu’elle était leur mère ?
Elle regarda le prince Bidule, sourit rêveusement à la pensée qui la traversa et l’idée de commencer une autre portée immédiatement la tenta, quoi qui puisse naître…
Bon, ce n’est pas ce que j’avais eu comme idée au départ mais ça m’est revenu alors je vous le livre…
09:55 | Commentaires (11)
Commentaires
Ton conte est vraiment un conte pour enfant, en appartement, les chats sont castrés.
Écrit par : heure-bleue | vendredi, 21 septembre 2018
Heure Bleue tu me fais penser à une anecdote, un jour je suis allée chez la vétérinaire pour faire castrer notre chat, elle m'a dit en riant"cela ne va pas être possible" ! C'était une chatte !!! ;)
Écrit par : Fabie | vendredi, 21 septembre 2018
Pfff...
Ce que tu peux être matérialiste !
Écrit par : le-gout-des-autres | vendredi, 21 septembre 2018
Quelle histoire !
C'est pas à moi que ça risquait d'arriver : j'aime pas les chats !!
Au fait, la gestation ça s'est passée comment, pas d'envies de croquettes ???
Écrit par : Sophie | vendredi, 21 septembre 2018
J'espère que tu nous sortiras un beau conte... lundi prochain !
Bonne fin de semaine. Tu serais bien ici, il fait 32°. Vous arrivez quand ?...
Écrit par : lakevio | vendredi, 21 septembre 2018
tu n'aurais pas pris froid ? Un petit peu de fièvre ? Ca fait faire ce genre de rêve !
Écrit par : ang/col | vendredi, 21 septembre 2018
Tiens, ce genre de bidule, je me le serai plutôt attendue chez Jean-Jacques 666...Sont bizarres tes rêves...Mais, sont-ce bien des rêves ? Va savoir si tu n'y crois pas vraiment... à moins que tu n'ais voulu nous sortir de notre torpeur. Tiens, ça pleut chez nous. Les chats du quartier ne vont pas aimer..comme mon linge dehors n'a pas aimé. Et encore, ce n'était pas mes serviettes, mais celles de ma fille, sa machine à laver étant tombée en panne. Bizarre ces pannes à répétitions. Peut-être un coup du gouvernement pour relancer la consommation...
Écrit par : julie | vendredi, 21 septembre 2018
quand je te disais que tu devrait écrire .... en plus d'écrire pour nous !
Quel talent ...... qui me surprend parfois et m'amuse toujours !
Écrit par : emiliacelina | vendredi, 21 septembre 2018
Olala ! Des chats verts et des reinettes grises !
Écrit par : delia | samedi, 22 septembre 2018
Au Tibet, ils disent aussi : « Les bons contes font les bonzes amis »...
Ok, je sors...
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Écrit par : celestine | samedi, 22 septembre 2018
Je me dis que tu cherches à combler le manque littéraire de la chère Heure Bleue... y a d'l'idée
.. et même un imparfait du subjonctif :-)
Mais j' avais pas pensé à la castration en effet.
Écrit par : Pivoine | samedi, 22 septembre 2018
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