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samedi, 23 février 2019

Le grand café du bruit…

Ouais mais bon, ce sont les vacances scolaires…
Hier nous avions rendez-vous avec une amie au « Café Madeleine », place de la Madeleine.
Outre l’impression habituelle que dès que nous allons quelque part, tout le monde va là où on va, une autre impression se fait jour.
Alors que le mastroquet parisien avait la réputation d’un patron de bistrot plutôt affable quoique bourru, le garçon de café parisien entretenait savamment une réputation solidement établie d’ours mal léché.
Souvent, la femme du premier, trônait derrière la caisse tandis que lui tenait salon derrière son comptoir, papotant avec ses habitués.
Quand je voyais la femme du mastroquet, me venaient immédiatement les paroles de « La caissière du grand café »…

Les garçons restaient sourds à toute sollicitation, ne daignant bouger que lorsque le client disait à haute voix « Tiens, aujourd’hui c’est gratuit ! »
En foi de quoi, nous pouvions, nous autres pauvres clients, rester à converser en buvant un café ou autre chose.
Hélas, la marche du monde nous impose d’autres contraintes.
Jusqu’il y a peu, la tâche la plus difficile à mener à bien était d’attirer l’attention du serveur.
De nos jours, au « Café Madeleine »,  on doit faire face à quelque chose que je n’avais connu que du côté de Marseille, sur les quais, là où des hordes de restaurateurs faisaient une « retape » éhontée, tentant de vous persuader que la bouillabaisse en boîte qu’il vous servait était meilleure que celle de son concurrent immédiat, le restaurateur voisin qui ouvrait les même boîtes.
Imaginez la surprise de votre Goût préféré !
Il y eut pire, évidemment.
Ce café, que je connais depuis des lustres s’est « modernisé ».
Entendez par là que la salle en était calme et que la terrasse n’était troublée que par la circulation.
Eh bien, la mode du bruit à tout prix est adoptée ici aussi.
On peine à accorder toute l’attention voulue à la conversation.
La vue est sollicitée ad nauseam par un écran qui montre des poissons aux couleurs issues du nuancier « Stabilo boss » évoluant paresseusement dans un lagon bleu fluorescent.
L’ouïe est quant à elle saturée par un… Par une… Bref par un bruit rythmique, le même que celui qui a envahi toutes les boutiques de fringues.
Nous avons passé un moment agréable avec notre amie.
Il eut été bien plus agréable si nous avions choisi un autre café.
J’avoue à ma grande honte que je fus le type malavisé qui choisit ce bistrot de mince.
Je présente donc mes excuses à la dame qui nous a tenu compagnie en faisant bonne figure…
La prochaine fois, ce sera un vendredi et ce sera au « Grand Comptoir d’Anvers ».
C’est calme. Le service est agréable.
Et puis, le vendredi il y a, contre le square d’Anvers, le marché où on sait trouver de bons produits.
Nous rentrerons ensuite tranquillement à pied, le long de ces boulevards si chouettes qui forment la frontière entre le IXème et le XVIIIème.