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mercredi, 06 mars 2019

« Madame Sans Gêne »

Hier, j’ai dîné avec un ami dans le quartier du Sentier.
Nous avions rendez-vous dans un bistrot à l’angle de la rue Saint Sauveur et de la rue Montorgueil.
Le chemin est simple : Prendre le 95 jusqu’à l’Opéra puis attendre tranquillement le 20 qui vous emmènera jusqu’à Sentier.
Dans ce trajet, tout eut été parfait si, dans le 95 je n’avais eu l’idée saugrenue de m’asseoir à la seule place libre.
Place mal placée…
Une des quatre places normalement dédiée aux « bancals ».
Ne restait qu’une place, celle contre la fenêtre, celle où la paroi du bus précise « Place prioritaire ».
Je me suis glissé avec bien du mal entre la paroi et une dame.
Enfin, je dis « une dame »…
Elle se tenait les jambes écartées, exactement ce que les femmes reprochent aux hommes.
Une fois assis, elle s’est serrée contre moi.
Du moins l’ai-je pensé.
Je me suis dit « Waouh ! J’ai un ticket d’enfer ! Elle me fait du genou ! »
Discret, je fis semblant de rien et regardai la rue par la fenêtre d’un air dégagé.
Dès l’arrêt suivant, j’ai senti un coup de coude dans les côtes.
Je me suis tourné vers elle alors que le virage pris par le bus pour passer sur le pont qui surplombe le cimetière de Montmartre envoyait la dame contre moi.
Un « ticket d’enfer » ? Je t’en foutrais, moi du « ticket d’enfer !
Une femme jeune, plus que dodue, l’air revêche, plongée dans la contemplation de l’écran de son smartphone, se secouait pour mordre sur la demi-place qu’elle m’avait allouée à contrecœur.
Il fut heureux qu’elle descendît à la station suivante faute de quoi je serais probablement mort étouffé avant d’atteindre la gare Saint Lazare…
M’est venue une idée peu charitable à l’endroit de certaines femmes et la prochaine qui me parle de « man spreading », cette détestable habitude qu’ont certains hommes de « s’étaler en vache maîtresse » comme disait ma mère, quand ils s’asseyent dans le bus ou le métro, eh bien je l’envoie tâter du « woman spreading » dans le 95 !
Cela dit, une telle exagération dans le comportement finit par en être drôle.
Et puis, j’avais peut-être affaire à une personne « transgenre » ayant gardé le mauvais comportement qu’elle avait dans son genre précédent
, allez savoir…
Mais bon, je peux dire aujourd’hui sans crainte de faire de peine à la Maréchale Lefèbvre qu’hier soir j’ai voyagé avec « Madame Sans-Gêne »…
Quoique celle-ci n’eût absolument rien de commun avec la Sophia Loren du film éponyme sorti en 1961.