samedi, 11 mai 2019
Manque d appétit, histoire sans faim…
Il fait vraiment un temps « de mince » aujourd’hui.
Un temps d’une tristesse à se jeter dans la Seine.
On dirait un dimanche d’hiver de quand j’étais petit…
Heureusement, jeudi nous avons réussi à rencontrer une blogueuse avec qui nous avions eu du mal à mettre au point le rendez-vous.
Non que ce soit une gamine mais elle a des obligations professionnelles, elle…
Nous nous sommes reconnus tous trois dès l’entrée dans le café où nous avions rendez-vous.
Exceptionnellement nous étions arrivés à l’heure prévue.
Passées les premières minutes d’observation, celles où on se demande quoi dire, quelles questions poser qui donneraient une idée de ce qu’est l’autre sans être indiscret.
C’est la qu’on s’aperçoit que la rencontre est toute une technique, comme celle du chat qui se voit dans un miroir pour la première fois.
Ça lui plaît et l’inquiète un peu à la fois.
Ça nous a plu.
Au point qu’arrivés à quatorze heures trente, Heure-Bleue et moi avons raccompagné notre nouvelle connaissance vers dix-huit heures.
Nous n’avions pas vu passer l’après-midi !
Comme nous, elle habite le XVIIIème.
Pas le même que nous, plutôt celui « de quand j’étais petit », un peu plus haut.
À mi-chemin de mon très vieux chez-moi à Barbès-Rochechouart.
Mon ancien quartier n’a pas vraiment changé.
C’est toujours « un quartier d’étrangers » mais les étrangers ont changé.
Quand j’étais petit, c’était, au grand dam de ma mère « un quartier d’Arabes » et vous connaissez l’opinion de ma mère sur « les Arabes ».
C’est devenu un quartier à forte population africaine.
Ce que ma mère aurait appelé « un quartier de Nègres »…
Elle prêtait aux premiers de mauvaises intentions et les imaginait avec des rasoirs plein les poches acharnés à vouloir enlever ses enfants.
Elle avait envers les seconds la méfiance de ceux dont parle Montesquieu qui dans les « Lettres persanes » affirmait « On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir ! »
Ayant depuis longtemps abandonné les préjugés de ma mère grâce à de nombreuses tribulations dans des pays pleins d’étrangers, la nouvelle population de mon quartier d’enfance m’a surtout conforté, dès l’entrée dans le « Carrouf » du boulevard Barbès, qu’il suffit de donner un poil d’autorité à un vigile quelconque pour qu’aussitôt il devienne un « chef », chef de rien mais chef…
10:07 | Commentaires (7)