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dimanche, 01 décembre 2019

La jupe.

J’avais pris l’habitude de  la voir en pantalon.
Je l’aimais en jupe, je la préférais même.
Mais ça faisait si longtemps qu’elle mettait ces pantalons noirs…
Pour la première fois depuis longtemps elle enfila une paire de collants et mit une jupe.
Ce jour là j’étais allé avec elle chercher quelques bouquins avant de rejoindre celle avec qui nous avions rendez-vous.
Nous avions trouvé deux livres.
Un polar de cet auteur fort comme Hemingway, poète comme Longfellow ou mieux, comme Keats.
Un de ces types qu’on lit, surpris puis charmé par la vision « de biais » qu’il nous donne du monde.
Un monde où on picole, on sniffe, on se bat et où malgré tout on est ébloui par la beauté et la sauvagerie du monde.
Un monde où on vit, en somme.
Elle a regardé la quatrième de couverture puis pris le livre et nous sommes partis après que je l’eus payé avec une remise.
Je l’ai payé parce que j’avais la carte, celle qui donne droit à une remise, pas parce que j’étais « l’Homme ».
Simplement parce que « pas de carte, pas de remise ».
Depuis longtemps nous procédions de la sorte.
Puis nous sommes allés à ce rendez-vous.
Ce fut agréable. L’après-midi finissant nous poussa à rentrer.
J’étais heureux qu’elle me donne le bras car j’avais froid.
Elle semblait heureuse comme chaque fois qu’il fait froid.
Je me demande parfois si elle n’est heureuse chaque fois que j’ai froid…
C’est quand elle est montée dans le bus que j’ai vu quelque chose que je n’avais vu depuis un moment à l’extérieur.
Un éclat de clarté au moment où elle a levé la jambe pour mettre le pied sur le marchepied du bus.
Alors que je la connaissais depuis longtemps je fus frappé par quelque chose qui m’était sorti de l’esprit.
C’est là que je me suis aperçu que je perdais énormément depuis longtemps à ne la voir qu’en pantalon.
Pour la première fois depuis au moins trois si ce n’est quatre ans, elle portait une jupe.
Cette jupe noire qui lui allait si bien.
Quand nous sommes arrivés, elle est allée dans la chambre et je restai dans le salon.
Un moment je l’ai entendue dire « ce n’est pas si facile à retirer ces collants… »
Je me suis alors approché de la chambre.
Arrivé à la porte, je l’ai vue.
Je l’ai alors admirée assise, la jupe remontée au dessus des genoux, penchée sur le pied qu’elle avait posé sur le genou opposé et dévoilant la peau claire de ses jambes jusqu’à ce point que la jupe masque de telle sorte qu’elle semblait encore plus déshabillée que si elle l’avait retirée.
Je me suis dit que c’était sans aucun doute le spectacle le plus délicieux qu’il m’ait été donné de voir.
Alors je n’ai rien dit.
Il y a des instants comme ça, où la jeunesse vous revient et où la beauté des choses vous saisit.
J’ai seulement admiré un moment et suis reparti, les yeux et l’esprit plein de rêves…