lundi, 16 novembre 2020
Devoir de Lakevio du Goût N°57.
Le regard de cette Lydia Délectorskaya m’interpelle, comme on dit chez les psys.
À moins que ce ne soit sa chevelure ou son teint ou son « col Claudine »…
Cette Lydia qui resta une vingtaine d’années devant le regard de Matisse vous inspire-t-elle ?
Lundi j’en saurai sans doute plus sur ce que vous en pensez, si vous en avez tiré une histoire ou si elle vous a simplement rappelé quelque chose ou quelqu’un.
À lundi donc…
Je lui en avais parlé.
Elle avait haussé les épaules.
C’est ça les copines, ça hausse les épaules.
Les copines, c’est souvent persuadé que ça sait mieux que toi ce que tu aimes.
Jamais ce qui te fait perdre les pédales…
Là elle a juste haussé les épaules, s’ennuyant d’avance, puis les sourcils, surprise à l’idée que j’aie pu tout seul croiser une fille et engager la conversation.
Il est vrai qu’habituellement c’est elle qui me présentait des femmes.
Elle en croisait plus que moi, donc c’était normal.
Elle me pourvoyait en modèles, rarement des hommes, essentiellement des femmes.
Je ne prêtais pas particulièrement attention à celles qui souhaitaient être immortalisées sur une toile.
C’était un gagne-pain, sans plus.
J’avais depuis longtemps abandonné l’idée d’être le Dali des années 2000.
Je peignais donc sans souci particulier et rapidement toutes les femmes que me présentait mon amie.
Lorsque je les couchais, si l’on peut dire, sur la toile, tout se mettait en place aisément.
Les proportions étaient respectées, les couleurs étaient simplement celles qu’il fallait, les expressions aussi parlantes sur la toile que sur leur visage.
C’était techniquement parfait parce que je les regardais et les voyais comme elles étaient, pas comme un objet de convoitise.
Ces toiles me nourrissaient plutôt bien et le monde tournait rond, du moins le mien.
Tout allait donc pour le mieux jusqu’à ce que nos vies se croisent.
Elle n’a rien fait d’autre que me regarder boire mon café à la petite table du café pour m’attraper.
Je fus si saisi sans que je sache pourquoi que j’ai renversé mon café sur la table.
Elle a ri merveilleusement.
À peine pensée, l’expression m’a étonné, mais pas plus qu’elle…
J’ai tapoté mes poches sans y trouver quoi que ce soit qui pût essuyer mon plastron.
Elle a ouvert son sac à main et, toujours riant m’a tendu un mouchoir de papier.
Je l’ai remerciée, ai commandé un autre café.
Je me suis tourné vers elle et ai demandé ce qu’elle voulait.
Elle aussi a demandé un café.
Puis j’ai parlé d’elle à ma copine…
Qui a haussé les épaules et a dit « Et tu veux que je la voie ? »
J’ai acquiescé et lui ai dit « Demain ? »
Nous étions attablés le lendemain devant des cafés quand elle est entrée.
Ma copine a dit « C’est elle ! »
Elle l’avait su immédiatement et s’est exclamée « Mais où es-tu allé dégotter cette maigrelette pâlichonne ? En plus elle a le regard bizarre. »
Je connaissais bien ce regard bleu, vaguement étonné, un peu lointain, ne devenant plus tendre que quand elle le tournait vers moi.
Puis, alors que la « maigrelette pâlichonne » s’asseyait, ma copine m’a chuchoté « Si tu veux la peindre il te suffira d’une latte de plancher… »
Ma copine n’a pas compris que je ne pourrais jamais peindre cette fille.
Elle n’était pas un modèle.
Elle était mon obsession…
La vraie est là
07:52 | Commentaires (27)
Commentaires
Adrienne a bien vu que Lydia était beaucoup plus belle que ce que laisse entendre la toile de Matisse.
C'est là :
https://adrienne414873722.wordpress.com/2020/11/16/n-comme-non-mais-franchement/
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Ta copine l'avait peut être deviné, puisqu'elle l'a "reconnue" du premier coup, et l'a très vite "démolie" , en fait elle devait vouloir te garder pour elle, et te choisissait des modèles "sans risques". :)
Écrit par : Fabie | lundi, 16 novembre 2020
Alainx nous montre que la bienséance dispose de limites suffisantes pour se satisfaire de ce qu'elle permet...
C'est là:
https://alainx3.blogspot.com/2020/11/le-gentil-devoir-du-lundi-qui-doit.html
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
tu me rappelles une des tantes de mon mari, qui disait "une latte avec deux petits pois" pour dénigrer les maigres
Écrit par : Adrienne | lundi, 16 novembre 2020
Colombine a encore une fois réussi quelque chose d'épouvantable.
C'est là :
http://demainestunautrejour.eklablog.com/la-coquille-vide-a204187310
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Emilia-Celina nous montre parfaitement ce qu'est "une mère de fils".
C'est là :
http://emiliacelina.canalblog.com/archives/2020/11/16/38653196.html
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Mais finalement tu l'es peinte puisque c'est ce qu'elle voulait : être immortalisée.
Ce dimanche triste et sombre m'a permis de travailler sur le tableau de Matisse...
Écrit par : Yvanne | lundi, 16 novembre 2020
Fabie nous montre à quoi on pousse les ,gens pour leur "donner" un emploi.
C'est là :
http://monparcourscancerdusein.eklablog.com/relooking-a204178108
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Delia voit dans Lydia Délectorskaya le résultat d'une agriculture désordonnée...
C'est là :
https://deshirondellesetdespapillons.blogspot.com/2020/11/la-femme-invisible.html
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Gwen nous raconte elle aussi une histoire d'inclination irrépressible.
C'est là :
http://bourlingueuse.canalblog.com/archives/2020/11/15/38653034.html
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Heure-Bleue, curieuse de connaître les ressorts qui meuvent ceux qui aiment "les claires" nous conte l'histoire vraie de Lydia Délectorskaya
C'est là :
http://heure-bleue.blogspirit.com/archive/2020/11/15/la-femme-cubique-3156998.html
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Yvanne nous montre que l'on se fait circonvenir de façon inattendue et pas par ce à quoi on devrait s'attacher.
C'est là :
http://yvanne19.canalblog.com/archives/2020/11/15/38653360.html
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Tu aimeras jusqu'à la fin le même genre de femme.
Écrit par : heure-bleue | lundi, 16 novembre 2020
Tu étais blonde et maigre quand tu étais jeune ? ou alors, chez lui, c'est un fantasme récurrent ? Jamais les brunes qui ne comptent pas pour des prunes l'ont inspiré ?
Écrit par : julie | lundi, 16 novembre 2020
J'étais blonde et maigre jusqu'à 15 ans puis rousse et maigre jusqu'à que je prenne de la cortisone pour l'asthme.
Écrit par : heure-bleue | lundi, 16 novembre 2020
Il est là :
https://www.canalblog.com/cf/my/?nav=blog.manage&bid=1667044&pid=38649907
Écrit par : SdL | lundi, 16 novembre 2020
Un texte qui me plaît beaucoup.
Comme si tout était dit. Et la pauvre copine, pourvoyeuse de femmes, qui semble-t-il découvre la jalousie.
Je connais un couple où le mari est photographe professionnel, spécialisé dans le « nu artistique » de qualité. Sa femme dit : « tant qu'il aura de très nombreuses modèles, je ne m'inquiète pas. C'est le jour où il n'en aurait plus QU'UNE seule que ça deviendrait problématique ».
Écrit par : alainx | lundi, 16 novembre 2020
Sylvie de L nous dit que sa grand'mère a quelque regret de n'avoir pas été, sur l'injonction de son grand-père, portraiturée par Matisse.
Il craignait peut-être que la recherche du détail chez la grand'mère n'allât plus loin que ce que les liens du mariage ne permettent.
C'est là et c'est chouette.
http://etcaeteraet.canalblog.com/archives/2020/11/14/38649907.html
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Je retiens une chose de ton texte: ça ne serait pas un truc pour draguer , ta soi disant maladresse ?
Écrit par : Emiliacelina | lundi, 16 novembre 2020
Texte très intéressant et qui parle à beaucoup de copine sans doute !
Écrit par : SdL | lundi, 16 novembre 2020
Bien d'accord avec Fabie ! Pour une fois que tu as choisi seul ton futur modèle, on peut comprendre qu'elle se sente flouée et qu'elle en soit aigrie...
Tu ne l'as pas précisé, mais... est-elle rousse cette inconnue ?
Écrit par : Gwen | lundi, 16 novembre 2020
C'est fou ce que les femmes t'inspirent, pourtant celle-là n'est pas rousse. J'ai voulu imiter Matisse. Finalement, c'est fastoche de peindre ce tableau. Qu'est-ce qui est le plus difficile à peindre, la bouche ou les yeux ? Faudra que je m'attaque en 2 coups de cuillère à pot à la Joconde et à son sourire énigmatique..
Écrit par : julie | lundi, 16 novembre 2020
Julie prend soin de remarquer que les boutiques de centre ville ne sont pas là que pour décorer les rues et distraire les touristes mais qu'elle sont à des gens qui doivent gagner leur vie, pas seulement voir leurs produits pris en photo pour les commander chez Amazon...
C'est là :
http://cearriveenfrance.over-blog.com/2020/11/le-devoir-du-lundi-matisse-la-faussaire.html
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
tu rouvriras les commentaires, Julie, ou on t'en met un ici?
:-)
j'ai bien aimé!!!
Écrit par : Adrienne | lundi, 16 novembre 2020
qui est sur la photo ?
Écrit par : ang/col | lundi, 16 novembre 2020
La vraie Lydia Delectorskaya.
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 16 novembre 2020
Ambre-Neige nous montre ce qui parfois inspire les mauvaises histoire sur les blondes...
C'est là et c'est très drôle :
http://enviededouceur.canalblog.com/archives/2020/11/16/38653806.html
Écrit par : le-gout-des-autres | mardi, 17 novembre 2020
Les commentaires sont fermés.