mercredi, 06 octobre 2021
Un homme de l'être...
Je viens de lire l’article d’une journaliste de France Inter.
Ilana Moryoussef clôt son article par « Au fond, Patrick Modiano n’est pas cet écrivain de 76 ans couvert d’honneurs. Il est pour toujours ce beau jeune homme d’une vingtaine d’années qui erre dans les rues de Paris. »
Pour avoir, à l’exception de son dernier livre « Chevreuse », lu tous les livres qu’a écrits Patrick Modiano, je comprends très bien ce qu’elle dit et ne puis qu’approuver.
À lire cela, je me dis qu’il y a une foule de « belles jeunes femmes et beaux jeunes hommes d’une vingtaine d’années » qui errent dans les rues de Paris.
Hélas, comme ne le remarque pas la dame de France Inter, tant se cachent dans les corps douloureux de ceux qu’on ne voit plus, de ceux qui sont « devenus invisibles » comme dit la lumière de mes jours…
Mais ils sont là et passent et repassent dans les rues, persuadés que les trottoirs portent encore la trace de leurs pas, que les murs gardent encore la marque de leurs regards.
Et je sais bien que d’autres « anciennes jeunes femmes et anciens jeunes gens d’une vingtaine d’années » gardent encore le souvenir de leurs regards.
Il me suffit de descendre une rue et de revoir une vitrine poussiéreuse pour que deux ou trois bulles de souvenir éclatent à la surface de ma mémoire et me fassent faire à « rebrousse-poil » la plus grande partie de ma vie.
Parfois avec bonheur, parfois plus tristement.
Quand c’est avec bonheur, je me délecte de revivre l’instant.
Quand ce n’est pas gai, le moment s’enfonce de nouveau dans ma mémoire, juste avant que la tristesse ne m’envahisse.
C’est curieux, je ne me mets à penser à la rue Turgot ou au café du croisement de la rue Condorcet et de la rue de Rochechouart que quand l’automne arrive…
Ça doit être la proximité de la rentrée des classes qui me fait cet effet.
Ou bien ce temps d’automne si particulier à Paris où la température est encore clémente mais où la lumière faiblissante incite à la rêverie…
Bon, je vais acheter « Chevreuse », ce sera une errance dans une mémoire qui n’est pas la mienne…
09:45 | Commentaires (5)
Commentaires
L'Alger d"avant n'a pas changé. Je le retrouve,intact, à travers les photos, vidéos et autres "marches de manifestation". C'est très émouvant.
Écrit par : Nina | mercredi, 06 octobre 2021
Belle errance que celle là ! Modiano fascine, Modiano captive, Modiano envoute presque ses lecteurs. J'avais une amie qui ne lisait que par Modiano. Et puis pour le quartier dont tu parles, mon souvenir lointain me fait en avoir l'image d'un square bordé d'arbres où l'automne sait accueillir avec sérénité le passant qui aime s'y arrêter. Ou bien je me trompe et c'était un autre lieu. J'aime de plus en plus l'automne, sa reprise effrénée d'activités, mais son calme serein aprés les jours chauds et tumultueux de l'été. J'aime ce calme qui précède l'endormissement de la terre et de la végétation. J'aime ses couleurs chatoyantes des feuilles aux odeurs musquées lorsque tombées au sol, elles forment un tapis qu'enfant j'aimais frôler et fouler de mes pieds.
Écrit par : delia | mercredi, 06 octobre 2021
LOL j'ai pensé à toi en regardant les programmes télé, ce soir sur la 5... devrais-je l'enregistrer?
;-)
https://www.demorgen.be/tv-gids/france5/uitzending/aflevering/7f2f28cd-c11c-44ab-af2d-020754af38bc
Écrit par : Adrienne | mercredi, 06 octobre 2021
Je suis toujours étonné de l'importance de Paris dans ta vie.
Tu vis à Paris, mais plus intensément encore : Paris vit en toi.
J'écris cela parce que Modiano, je connais à peine, alors je n'ai rien à en dire.
Mais ton billet m'incite à aller y regarder.
Écrit par : alainx | mercredi, 06 octobre 2021
Mon père remontait la rue Turgot en costume marin jusqu’au collège Rollin, actuellement Jacques-Decour, avenue Trudaine. J’imagine ma grand mère a la fenêtre le suivant des yeux... vous réveillez des images en moi quand vous parlez de ce quartier.
Écrit par : Do | mercredi, 06 octobre 2021
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