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lundi, 23 mai 2022

Devoir de Lakevio du Goût No124

rue_Blondel.jpg

C’est une toile de Mr Bernard Beauvais, elle m’a amusé quand je cherchais un tableau qui pourrait vous inspirer.
Elle a attiré mon attention car elle s’appelle « Rue Blondel ».
Je ne vous demande pas ce que le Monsieur veut de la dame.
Je ne vous demande pas ce qu’elle demande pour le lui donner.
Laissez courir votre imagination.
J’espère que nous en cueillerons tous les fruits lundi…

Je connais la rue Blondel.
Je la connais depuis longtemps.
Je la connais telle est sur cette croûte.
Pavée, étroite et les trottoirs peuplés de « teneuses de mur ».
Je la connais depuis 1961.
En ce jeudi de juin, le cœur plein d’espoir mais hélas les poches pleines de rien, j’ai pris le métro à Simplon, direction « Porte d’Orléans » pour aller à « Strasbourg-Saint Denis ».
Je n’avais jamais vu une rue comme ça !
Une rue pleine de dames adossées aux murs de chaque côtés de la rue et demandant aux messieurs qui passaient de « v’nir mon p’tit loup »…
Bien que les deux côtés de la rue fussent tout du long occupés par des boutiques aux commerces divers, j’en retire l’impression aujourd’hui que ce qui nourrissait l’habitant du cru était « le pain de fesses »…
Je n’allais pas dans cette rue pour m’offrir le réconfort de « plaisirs de la chair », plaisirs un poil rapides pour ce que j’en avais entendu dire.
J’y allais pour quelque chose de plus important à mes yeux de l’époque…
Pour quelques pièces détachées d’un appareil magique.
Si l’électronique de l’époque ignorait totalement ce que pouvait bien être « un microprocesseur » ou « une carte graphique » et si la télévision en couleur naissait à peine ici, pour l’enfant curieux, le domaine apparaissait immensément riche.
Le gamin que j’étais, plein de rêves puisés dans la lecture des « space opera » de la collection « Le rayon fantastique » était obnubilé par un appareil extraordinaire.
Appareil dont j’avais entendu parler mais que je n’avais jamais vu et encore moins vu fonctionner.
Cette boutique vendait un « kit » de cet appareil magique.
Le tenancier était gentil et me montra l’appareil terminé.
Sur le petit écran rond on voyait une ligne verte, sorte de point lumineux qui allait de gauche à droite, laissant derrière lui une traînée verte qui s’effaçait lentement.
Le vendeur tourna quelques boutons, il y en avait beaucoup, me prit la main et la posa au bout d’un fil qu’il appelait « la sonde ».
La ligne sur l’écran bougeait au hasard de mes tapotements sur « la sonde ».
J’ai demandé « Combien ça coûte, Monsieur ? »
Il m’annonça un chiffre que j’ai oublié depuis mais qui excèderait mes moyens pendant de nombreuses années…
Je fus effondré.
Il était gentil, il m’a quand même donné deux résistances en me disant « tu ne seras pas venu pour rien, il faut un début à tout, mon garçon… »
Je me demande où sont aujourd’hui toutes ces merveilles vu qu’il n’y a plus de boutiques pour les vendre à des enfants…