lundi, 11 décembre 2023
Devoir de Lakevio du Goût No 180
Cette énième vue de Paris me fait me poser une question.
Ce n’est pas la première fois que je vous soumets une vue de Paris.
Parfois au soleil mais souvent il est vrai sous un éclairage moins vif, voire sous la pluie.
Mais ce qui m’amène à me poser des questions, ce ne sont pas les endroits décrits, non.
C’est la fréquente présence de cette femme qui semble ne sortir que par temps de pluie.
Histoire de sortir ce parapluie rouge qu’on lui voit chaque fois.
Sa mise change mais elle semble n’avoir que ce parapluie rouge.
Auriez vous une idée de ce qui la meut en ces jours tristes ?
J’attends de savoir ce que vous en pensez.
À lundi, donc…
Ce n’est pas la première fois que je vois cette femme.
Toujours quand il pleut.
Toujours debout, l’air d’attendre quelqu’un.
Et ça fait des années que je la croise.
Dans un parc, devant un monument, dans une rue.
Toujours quand il pleut.
C’est peut-être parce que je remarque surtout le parapluie.
C’est chaque fois le seul parapluie rouge qu’il y a.
Et toujours il semble abriter ce corps mince qui avance lentement à pas gracieux.
Oui, c’est ça…
Le pas en est toujours gracieux, et elle semble à peine toucher le sol.
Je me demande chaque fois pourquoi, bien qu’elle ne fasse que de petits déplacements dans le lieu où je la vois, elle n’est jamais immobile.
Je pressens qu’elle attend quelqu’un et chaque fois aussi je reste derrière elle, à une vingtaine de pas.
Je ne l’espionne pas, non, je voudrais seulement savoir ce qu’elle attend.
Bon, honnêtement, j’aimerais surtout savoir qui elle attend.
Parce que chaque fois que je la vois je me demande pourquoi c’est toujours quand il pleut.
Elle attend peut-être un homme, ou une femme, quelqu’un qui est allergique au soleil.
Quelqu’un de « photophobique »
Cependant un détail me frappe, que j’oublie dès qu’elle disparaît.
Quand il cesse de pleuvoir, elle reste prudemment sous l’abri de son parapluie rouge.
Même si ça prend des dizaines de minutes, elle y reste.
Puis, dès que le soleil revient ou que les réverbères s’allument, elle replie son parapluie et disparaît si vivement que je me demande si je n’ai pas rêvé.
Un jour toutefois, j’ai eu une sorte d’hallucination
Une fois, il y a quelques mois, il pleuvait évidemment, un rai de soleil est apparu, pourtant loin de l’endroit où nous attendions tous deux, cachés l’un de l’autre.
J’ai regardé attentivement et là, je ne sais comment ça s’est produit mais je le jure, petit à petit, elle a pris un aspect vaporeux, devenue quasiment transparente et a totalement disparu de ma vue.
Je ne crois pas aux fantômes mais je continuerai à me balader les jours de pluie.
Si une pneumonie ne m’emporte pas avant, j’en aurai le cœur net…
Mais bon sang, qu’attend elle ?
08:24 | Commentaires (21)