lundi, 30 septembre 2024
Devoir de Lakevio du Goût No 193.
J’aime particulièrement l’automne mais que vous inspire-t-il ?
Certains lieux me remuent le peu d’âme qui me reste, surtout celui-ci que j’ai parcouru tant de fois.
Êtes-vous plus « Ô bruit doux de la pluie, par terre et sur les toits »
Ou « Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris, »
Êtes vous plus branchés Verlaine ou Verhaeren ?
Ou êtes-vous simplement vous et vos rêves ou vos idées ?
À lundi, j’espère…
Par le temps d’automne de ce matin, je me rappelle un lundi matin où, poussé vers le lycée par un terrible manque d’entrain, je suis parti de la maison vers sept heures et quart.
Comme chaque jour de lycée, j’ai traversé le boulevard Ornano et emprunté la rue du Mont-Cenis.
C’est une rue plutôt belle, presque droite et surtout très montante…
Elle commençait pas très loin de chez moi et finissait à l’angle du square Nadar.
C’était bien parce qu’à partir de là, le chemin descendait jusqu’au lycée.
Ce lundi matin, il faisait doux et je longeais le square Nadar où un socle vide attendait depuis toujours l’hypothétique statue du Chevalier de la Barre, « exécuté à l’âge de dix-huit ans pour n’avoir pas salué une procession ».
Traînant toujours le pas, mené par une envie de sécher le cours de latin de huit heures du lundi, je suis arrivé à la rue Foyatier.
Celle de la photo justement.
L’âme étant faite pour être pleine de vague, je me suis retrouvé, pour une fois logique, plein de vague à l’âme en regardant la volée de marches couverte d’un tapis de feuilles mortes.
La rue était faiblement éclairée par un soleil chiche qui semblait l’avoir couverte d’un tapis doré.
J’ai trouvé ça très beau et j’ai descendu à pas lents les escaliers, regardant à droite les immeubles et à gauche le jardin du Sacré Cœur au travers des grilles du funiculaire…
Puis, la tête de Mr L. prof de latin, grec et lettres, un des rares qui « m’avait à la bonne » a remplacé le tapis de feuilles dorées.
Alors j’ai descendu les marches deux par deux puis la rue de Steinkerque où quelques boutiques préparaient déjà les souvenirs à exposer.
Je suis arrivé à l’heure.
Néanmoins l’âme restée en haut des escaliers de la Butte, « qui sont si durs aux miséreux ».
C’est à ce moment que je me suis dit, je crois, que ma vie était mal partie, plus intéressée par le regard de biais sur le monde que par l’idée qu’il fallait songer à « la réussite » à quoi était censée nous entraîner la vie lycéenne.
Le résultat fut d’avoir depuis ce lundi là un pied dans le monde et un pied dehors.
Préparation à une vie bancale entièrement apprise grâce à des feuilles mortes et des cours qui parlaient de gens qui regardaient du monde ce que personne n’en voyait…
10:31 | Commentaires (25)
dimanche, 29 septembre 2024
Sonate d'automne
Xoulec est passé chez moi.
Je ne connaissais Xoulec que parce que je lisais ses commentaires chez Adrienne.
Comme beaucoup, Xoulec, que je soupçonne n’être plus un gamin depuis un moment, à la mémoire titillée par l’automne et le devoir que je vous ais proposé semble l’avoir ravivée plus que de coutume au point de l’inciter à participer à ce concours sans gagnant ni récompense autre qu’avoir partagé le souvenir d'un instant ou la vision d'un moment.
Je suis donc passé le lire et, ô surprise, il m’a rappelé des fins de vacances en Bourgogne.
Vacances riches en découvertes si vous vous rappelez bien ce que je vous en avais dit.
Je dois dire qu’au moment où je vous en avais parlé, les souvenirs qui affluaient n’étaient pas ceux de Xoulec quoiqu’ils fussent du même ordre…
Mais si j'aimais regarder passer les énormes charrettes pleines de paille avec les jeunes gens et parfois des enfants au sommet, je préférais passer le « père Marcel ».
Il menait ses vaches et les maintenait dans le droit chemin avec un grand bâton que j’ai tenté plusieurs fois de lui voler.
Un fois il m’en a donné un.
Un bâton super chouette, « c’t’une baguette de coudrier mon gars, c’est droit, c’est souple et très solide… »
Il connaissait le truc, Marcel.
Il savait qu’avec les autres, je ferai un arc et qu’après je courrai dans les terrains en jachère à la recherche de tiges de chardon séchées par le soleil.
Elles étaient droites comme des « i » et, correctement lestées avec un clou à une extrémité, elles faisaient des flèches tout à fait efficaces mais peu dangereuses.
Quand les garçons et les filles se promenaient, il n’y avait jamais d’arc ni de flèches.
Juste la curiosité mutuelle.
Ces vacances du côté d’Alésia étaient une autre école qui nous mènerait à des découvertes en « Sciences naturelles » autrement intéressantes dès que nous aurions un pied sorti de l’enfance…
L’automne arriverait et nous aurions appris en trois mois des choses qui nous serviraient autant dans notre vie que ce que nous apprendrions à l’école…
Le début de l’automne est vraiment un moment merveilleux et nous en sucerions le souvenir jusqu’au printemps.
En attendant, nous marcherions en traînant les pieds dans les feuilles mortes qui bruissent si bien quand le temps est sec...
Le jardin des Tuileries que je vous montre est tout à fait prévu pour ça.
Si si, je vous jure, je le fais depuis que je suis gamin...
11:52 | Commentaires (3)
vendredi, 27 septembre 2024
193ème Devoir de Lakevio du Goût.
J’aime particulièrement l’automne mais que vous inspire-t-il ?
Certains lieux me remuent le peu d’âme qui me reste, surtout celui-ci que j’ai parcouru tant de fois.
Êtes-vous plus « Ô bruit doux de la pluie, par terre et sur les toits »
Ou « Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris, »
Êtes vous plus branchés Verlaine ou Verhaeren ?
Ou êtes vous simplement vous et vos rêves ou vos idées ?
À lundi, j’espère…
12:08 | Commentaires (10)
lundi, 23 septembre 2024
Devoir de Lakevio du Goût.N° 192.
Cette scène, courante dans un bar l’est beaucoup moins dans l’œuvre d’un peintre.
Elle parut amener Mark Keller à la peindre.
Quelles sont les questions qu’il a pu se poser en les voyant ?
Que pensaient les deux protagonistes qui semblent muets ?
La vie semble beaucoup plus riche en questions qu’en réponses…
Je compte sur vous pour nous éclairer lundi.
Vous êtes toutes et tous riches d’interrogations.
Je suis sûr qu’elles nous intéressent tous.
Il s’apprêtait à la servir pour la septième fois.
Il le savait avec précision, c’était son boulot.
La règle était bien connue « Une bouteille c’est six verres. »
On lui avait appris à jauger sur n’importe quel verre la quantité « 12 cl ! Fais gaffe ! »
En attendant il ouvrait la seconde bouteille et se disait « Si elle attend quelqu’un, le quelqu’un a intérêt à arriver dans moins de cinq minutes… »
Elle tendit son verre en se disant « Mais bon sang ! Il va me parler ? »
Elle remarqua alors qu’elle allait bientôt se mettre à bafouiller même en pensant…
Il ouvre la seconde bouteille et semble ne pas même m’avoir vue…
Bon sang qu’il est beau !
Il pourrait au moins me demander « Vous attendez quelqu’un ? »
Mais je t’en fous, il est juste au boulot, il se fout de qui est derrière le comptoir.
S’il ne me parle pas maintenant, je vais partir et je ne suis même pas sûre de pouvoir descendre du tabouret...
Non mais quelle idiote ! J’aurais pu commander un diabolo quelconque mais non, j’ai voulu « faire genre ».
Un grand cru de Bordeaux qui titre au moins 15°, ça, « ça avait de la gueule » comme commande…
Franchement elle est trop mignonne pour « se mettre minable » comme ça !
Je devrais peut-être lui dire… Oh ! Et puis m… !
« Mademoiselle ? Mademoiselle ? Ça ne va pas ? »
Elle a levé les yeux te là, comme on dit « j’ai été scotché » !
Enfin, il m’a parlé !
Il m’a même regardée, il a l’air vraiment inquiet pour moi.
Il a la voix douce.
Il semble si gentil qu’un sourire m’a échappé.
P… ! Ce sourire ! Il donne envie de l’embrasser tout de suite.
Je me suis contenté de demander « Vous attendez quelqu’un ? »
Puis, un peu indiscret je m’en rends compte « Quelqu’un qui n’arrive pas ? »
Tant pis, je n’aurais jamais pensé dire ça mais je n’ai pu m’en empêcher.
J’ai dit doucement « Je pense qu’il arrive enfin… »
Je suis sûre que j’ai rougi, c’est la première fois de ma vie que je fais « le premier pas »…
Bon sang ! Mais elle rougit !
« Mademoiselle ? Je ne voudrais pas paraître indiscret mais voulez vous que je vous raccompagne ? J’ai fini dans une demi-heure. »
J’ai repoussé le verre que je n’ai pas touché.
Il l’a ramassé et l’a vidé dans le bac.
« Merci beaucoup, je pourrais avoir un café ? Un vrai « ristretto » maintenant ? »
Il a souri.
Mon dieu ! Quel sourire...
Cette demi-heure va être interminable, je le sens…
09:29 | Commentaires (19)
vendredi, 20 septembre 2024
192ème Devoir de Lakevio du Goût.
Cette scène, courante dans un bar, l’est beaucoup moins dans l’œuvre d’un peintre.
Elle parut amener Mark Keller à la peindre.
Quelles sont les questions qu’il a pu se poser en les voyant ?
Que pensaient les deux protagonistes qui semblent muets ?
La vie semble beaucoup plus riche en questions qu’en réponses…
Je compte sur vous pour nous éclairer lundi.
Vous êtes toutes et tous riches d’interrogations.
Je suis sûr qu’elles nous intéressent tous.
12:26 | Commentaires (7)