mardi, 18 janvier 2011
L’ange des CHU
Ces rats de médecins ont l’art de vérifier la solidité de votre système cardio-vasculaire avec un talent consommé.
Cet après-midi, parti tranquillement dans la voiture de mon serviable voisin, conduit tel un président du CAC40, nous devisions tranquillement.
Le portable que je prends soin habituellement d’oublier, oui, comme Heure-Bleue j’ai « un portable fixe de maison », se met à sonner.
Un numéro dont je connais bien le début. Un numéro qui, quand j’appelle me serine pendant des heures une cantate de Bach avant que, par hasard me semble-t-il à chaque fois, une personne d’un bâtiment voisin décroche simplement pour n’être plus importunée par la sonnerie lancinante.
Le numéro d’un des services de l’hôpital Tenon.
Une voix plus que sérieuse et un rien inquiétante s’enquiert
- Monsieur le Goût ?
- Oui… ?
- Ici l’hôpital Tenon, vous avez bien été opéré d’un cancer du rein en 2006 par le docteur X ?
- Oui, c’est bien moi.
- Il s’agissait bien d’un adéno-carcinome du rein qui vous a valu une néphréctomie élargie droite ?
Et toujours sur ce ton de plus en plus sérieux.
- Euh… Oui… Et que se p…
- Ah oui… -silence- Rassurez vous, rien de grave.
Quand je vous dis que la gent médicastre est un poil sadique…
Ce chien devait attendre que la contraction de mon ventre ne cause des dégâts irréversibles au siège passager de mon chauffeur.
Tout cela pour me dire que la Faculté serait sur une piste d’ordre génétique pour ce type de cancer et que je serais hyper sympa si je voulais remplir un questionnaire, signer une autorisation de prélèvement de salive et crachoter dans un tube pour que les foules soient enfin au courant de la raison qui fait que je survole le reste de l’espèce humaine…
Après que je lui eus demandé des nouvelles de mon éreinteur, il m’apprit que je le verrai en septembre, ayant remporté haut la main la palme de professeur de la Faculté de Médecine de Paris.
A trente-huit ans, la vache.
18:12 | Commentaires (12)
Commentaires
Tout à fait délicat comme manière de ménager le patient ! Nous avons eu à la maison une situation un peu comparable (pour un cas nettement moins sérieux), où le service d'un prof faisait le tour des anciens patients opérés par ses soins pour recueillir leurs appréciations à distance de l'acte… Nous étions très mécontents et l'avons fait savoir… Il nous manquait hélas de pouvoir apprécier la tête de notre interlocuteur au téléphone.
Écrit par : le coucou | mardi, 18 janvier 2011
Dommage pour avril, un inconnu, ça ne nous arrange pas !!!
Écrit par : heure-bleue | mardi, 18 janvier 2011
Méfie-toi... En fait, c'est une ruse de la police scientifique pour prélever ton ADN pour te confondre dans une sombre affaire de sabotage anarchiste...
Écrit par : Liwymi | mardi, 18 janvier 2011
la moindre des politesses serait de se présenter avant de commencer à questionner !
Écrit par : saperli | mardi, 18 janvier 2011
Et bien te voila compris dans le patrimoine de l'humanité...... Bonne journée .
Dis donc, elle doit lire ton blog pour connaître ton speudo.....
Écrit par : patriarch | mercredi, 19 janvier 2011
Effectivement Franck a participé à cette étude après son opération il y a 3 ans.
Écrit par : Catherine | mercredi, 19 janvier 2011
bon c'est pas très délicat comme manière mais c'est une bonne démarche pour les autres !
Écrit par : maevina | mercredi, 19 janvier 2011
Finalement, ce sont des rats, des chiens ou des vaches, ces super médecins ?
Écrit par : cath | mercredi, 19 janvier 2011
Tu sais , ce sont des réparateurs de tuyauterie , pas de fins psychologues , l'essentiel c'est qu'ils parviennent à réparer .
Écrit par : Brigitte | mercredi, 19 janvier 2011
Je voyais venir un médicament figurant sur La liste...
Écrit par : mab | jeudi, 20 janvier 2011
comme Mab.. ouf !! En tout cas tu sembles être entre d'excellentes mains !
Écrit par : liliplume | jeudi, 20 janvier 2011
Vous êtes bien retraité? A mon avis c'est un nouvel outil mis au point en partenariat entre la sécurité sociale et la caisse nationale des retraites. Inspiré des vases communicants, il vise astucieusement à réduire le nombre de pensionnés en augmentant le nombre de décés par infarctus chez le jeune retraité. Il repose au départ sur une solide étude individualisée des dossiers médicaux, donnant lieu ensuite à un questionnaire personnalisé. Brillant, mais pas encore infaillible. L'acte 1 n'a pas fonctionné sur vous. Tenez vous prêt pour l'acte 2 ...
Écrit par : fortsaintlouis | vendredi, 21 janvier 2011
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