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jeudi, 09 février 2012

Lettres et le néant…

Au hasard de mes recherches sur Internet où je cherchais un truc sur Italo Calvino, rien à voir avec mon boulot harassant de retraité-nounou, bien plus épuisant que celui d'ingénieur, mais je voulais vérifier quelque chose, sujet d'une chamaillerie avec Heure-Bleue à propos du " Baron perché ", je tombe sur un site dédié aux lettres et à leur enseignement, celui de l'académie de Versailles.
Youpee !!! Me dis-je, toujours plein de l'enthousiasme et de la naïveté qui font le charme de la jeunesse.
Erreur tragique, je n'y trouve pas ce que je cherche. En revanche, j'y trouve des perles qui feraient le délice des professeurs de lettres si l'auteur n'était pas lui-même prof de lettres...
D'abord, l'étude du roman en question est répartie sur sept cours, ce qui ne serait pas dramatique si l'on n'invitait les élèves –de 4ème, normalement pas analphabètes et capables de s'exprimer autrement qu'en signant d'une croix-, à répondre à des questions via un « QCM » (Questionnaire à Choix Multiple, pour ceux qui ont eu la chance d'apprendre à répondre en vrai français en faisant de vraies phrases.).
Mais il y a mieux, une modification du sens des mots a dû intervenir pendant que je dormais car, on peut lire sur la présentation de ce cours une phrase étrange: « Il s’agit d’une lecture dirigée en sept séances, chacune de ces sept séances étant centrée autour d’un aspect particulier du roman. »
Aaaahhhh ! La beauté de ce superbe  « étant centrée autour »,  manipulation professorale autant que professionnelle, que dis-je, quasiment l'archétype de l'aporie.

Et dire que ces brillants esprits, payés pour dispenser les subtilités de la langue à nos chères têtes blondes, truffent leur discours d'inepties dont l'essentiel provient sûrement de travers attrapés à l'IUFM - et paf ! Ça, c'est pour agacer Milky- ou l'on apprend à enseigner mais pas à apprendre et où manifestement on est peu regardant sur la formulation du contenu enseigné...
Un jour quelqu'un leur fera remarquer, sans doute juste après leur départ à la retraite que:
- On dit et écrit « basé à » et « fondé sur » et non « basé sur » (il y a d’ailleurs dispute entre l’appréciation de Voltaire et celle de Balzac à ce propos).
- On dit et écrit « centré sur » et non « centré autour ».
- On peut dire « a généré » mais que c'est mieux d'écrire « a engendré ».
- Un problème a une solution, pas une résolution.
- On le résout, on ne le solutionne pas.
Et deux mille autres accrocs qui nous montrent à l'envi que l'enseignement du français a pris les journalistes pour modèle – et paf ! ça c’est juste pour titiller Liwimy…-.
Si mes souvenirs en matière de transfert des connaissances langagières sont exacts, les journalistes sont censés être des élèves, non des maîtres…

Nananèèèère ! Gnagnagna ! Je suis content, j'ai fait pester au moins deux personnes.

Commentaires

Pis ! Les journalistes utilisent de plus en plus le vocabulaire du marketing. Par exemple, le délicieux verbe "impacter".

Écrit par : liwymi | jeudi, 09 février 2012

Et tu oublies l'alternative à une seule option ! Et le joueur qui va débuter son match…

Écrit par : liwymi | jeudi, 09 février 2012

"Je suis content, j'ai fait pester au moins deux personnes." Le "au moins" s'applique bien, puisque je suis peut-être la troisième personne...

Écrit par : muse | jeudi, 09 février 2012

Tout ça m'embrouille!

Écrit par : mab | vendredi, 10 février 2012

je crois que j'ai pu résister et faire mes 37 ans parce que jamais je ne me suis posée de tels problèmes, pourquoi se masturber l'esprit quand on peut le laisser vagabonder ! j'adore faire l'huître !

Écrit par : maevina | vendredi, 10 février 2012

Ah le vocabulaire dit "pédagogique" et dire qu'on ne t'estime pas assez professionnel si tu ne l'utilises pas au moins pour la mascarade qu'est l'inspection...

Écrit par : ange-etrange | samedi, 11 février 2012

Les commentaires sont fermés.