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samedi, 23 février 2013

Nos deux âmes jumelles, Ensemble ouvrant les ailes,

Plusieurs jours passèrent dans  une ambiance oscillant entre merveilleuse et paradisiaque et un après-midi, serrés l’un contre l’autre sur un des bancs du square qui fait face au Théâtre de la Gaîté Lyrique, elle me parlait doucement.
Oui, elle parlait toujours doucement et oui nous parlions aussi…
A un moment, elle me dit « emmenez moi dans votre quartier, montrez-moi où vous habitez, vous voulez bien ? ».
- Ce n’est pas aussi reluisant que votre quartier, vous savez, vous y tenez vraiment ?
- Oui, j’aime l’idée de savoir où vous êtes quand je ne suis pas près de vous.
Nous nous sommes alors levés et nous sommes partis pour une contrée qui ressemblait à Beyrouth dans les années soixante-dix…
Nous voilà donc, marchant en direction du XVIIIème et, parvenus au croisement du boulevard Magenta et de la rue Lafayette,  avons parcouru tous deux les trois boulevards que j’avais empruntés seul tout à l’heure.
Dès que nous atteignîmes la station Barbès-Rochechouart, elle sentit le changement de quartier.
Il en va de Paris comme des toutes les grandes villes du monde où il suffit souvent de franchir une rue pour changer totalement d’univers. Plus tard, au cours de mes pérégrinations, je suis souvent passé d’un quartier huppé à un quartier où le type que vous croisez sait au premier regard combien il va tirer de vos chaussures et de votre veste.
« Elle », eut l’air inquiet tout le long du boulevard Barbès, entre les stations Barbès-Rochechouart et Château-Rouge. Quand nous avons traversé la rue de la Goutte d’Or,  elle se cramponna fermement à mon bras et agrippait son petit sac à main contre sa poitrine, comme si nous étions assiégés par une armée de bandits. Elle m’attira vers elle pour me chuchoter à l’oreille qu’elle se sentait mal à l’aise et même avait un peu peur.  Bien qu’elle se rassérénât un peu quand elle vit que je m’y sentais à l’aise, j’allongeai le pas et nous entraînai sur le trottoir en face, moins populeux.
Plus nous approchions du métro Simplon, plus j’étais gêné. La proximité des « voyous de la Porte de Clignancourt » sans doute. Les voix devenaient plus fortes, les tenues plus débraillées et les immeubles plus lépreux. C’était un quartier ouvrier où le rasage hebdomadaire était la norme.
Ça donnait à beaucoup un air peu engageant et à certains un air franchement patibulaire. Je la rassurai en lui disant que le quartier n’était « que » pauvre, et « pauvre » ne veut pas dire « dangereux ».
Je me gardai bien de dire toute la vérité, qui était plutôt « pauvre ne veut pas toujours dire dangereux mais il vaut mieux faire attention ».
Je l’emmenais à l’entrée du passage où j’habitais et quand je lui montrai le « bougnat » du rez-de-chaussée, elle se serra contre moi et ne voulut pas aller plus loin.
Elle rit quand je lui racontai que la femme de monsieur « Bois et Charbons » était tombée dans les pommes quand elle avait ouvert sa porte et m’avait découvert sur le seuil, la figure en sang, ce jour funeste du lancement raté du véhicule interstellaire dont la portée n’excéda pas l’hôpital Bichat où il m’envoya pour deux mois et demi.
Elle se rappela d’un coup que j’étais la victime –pas vraiment innocente- et m’embrassa après m’avoir dit « Oh ! Je suis désolée ! » d’un ton qui montrait parfaitement qu’il n’en n’était rien.
Mais bon, elle était très bien élevée…
Nous sommes repartis vers des quartiers pas forcément plus cléments mais en tout cas moins miséreux.
J’avais peur maintenant qu’avoir vu dans quel endroit je vivais « ne portât un coup fatal à un amour qui ne demandait qu’à se transformer en passion dévorante » me disais-je car, à l’époque déjà, je ne reculais devant aucun cliché et la grandiloquence mal à propos ne me faisait pas peur.
Du coup, ce fut moi qui la serrai contre moi, tandis qu’on s’approchait de la rue d’Hauteville, quartier où le rasage quotidien était la règle.
On eut dit que je voulais me l’approprier. Idiot…
Elle dût le sentir car elle leva le visage vers moi et me sourit, l’air de dire « Il n’y a pas de raison que ce soit toujours la même qui soit inquiète… »

Commentaires

ca va elle a passé l'épreuve sans défaillir mais va elle avoir un retour de manivelle ??

Écrit par : maevina | samedi, 23 février 2013

C'est sur que la Porte de Clignacourt, mais bon c'était bien qu'elle voit que tout n'était pas rose dans la vie...en tout cas elle n'est pas sortie avec toi pour ton standing...j'ai hâte de savoir la fin, car il y a une fin....puisque tu es avec ta chère HB...bon samedi

Écrit par : mialjo | samedi, 23 février 2013

Tu lui as fait voir du pays, qui sait où elle vit maintenant?

Écrit par : mab | samedi, 23 février 2013

Eh bien dit-on... quelle histoire....Elle n'aurait jamais mis les pieds où j'habitais enfant et ados, les flics y venaient toujours en nombre......Sourires ........belle journée tout de même

Écrit par : patriarch | samedi, 23 février 2013

C'est drôle ce que tu dis , je viens d'un milieu populaire , maintenant nous avons une belle maison mais certains potes de Fiston nous prennent pour des bourgeois , on doit faire " riches " !

Écrit par : Brigitte | samedi, 23 février 2013

C'est bien ! Tu assumais, malgré ce que je pense un peu d'inquiètude! Elle est de plus en plus sympathique cette jeune-fille bien élevée!!!!!

Écrit par : emiliacelina | samedi, 23 février 2013

Effectivement, comme dit Emilia, c'est une jeune fille très bien élevée :-)

Écrit par : C - Jane | dimanche, 24 février 2013

L'âme et le péché

Écrit par : Livfourmi | mardi, 26 février 2013

Les commentaires sont fermés.