vendredi, 30 août 2013
Il y a une femme parmi nous...
Et réciproquement...
Le commentaire de Jeanmi me remet en mémoire un souvenir de cette cinquième dont je vous ai déjà parlé et dont je rougis encore.
Ce souvenir, ajouté aux autres me fait vous avouer que, lectrices chéries, si je n’étais pas un mauvais élève, j’étais quand même un petit garçon pas très sage. Et même infernal.
Les tentatives de Jeanmi pour savoir exactement l’effet que « ça » faisait et qui le conduisirent à user de leçons particulières à prix raisonnable m’ont rappelé cette merveilleuse époque de paris stupides entre gamins. Genre « t’es pas cap’ de…»
Un matin de printemps, saison propice au réveil des sens quand on approche de l’adolescence, je sortais du lycée avec quelques camarades. Le lycée Jacques Decour disposait de trois entrées, une donnant sur le square d’Anvers, l’entrée principale donnait sur l’avenue Trudaine et la troisième sur la rue Bochart de Saron.
Cette rue Bochart de Saron avait l’immense privilège de mener directement au dancing « Le Mikado », célèbre dans le lycée car il avait vu parfois le besoin d'aller récupérer quelques « grands » partis s’initier au métier de gigolo auprès de dames mûres plutôt que bûcher l’utilisation du datif de la troisième déclinaison hellène.
Cette rue Bochart de Saron menait aussi sur le boulevard Rochechouart riche en professions libérales, notamment celles qui faisaient arpenter les trottoirs, proximité de Pigalle oblige.
Nous sortions donc du lycée et allions en direction de la rue de Steinkerque quand un copain me dit, contemplant les dames dans les encoignures de porte, « t’es pas cap de demander combien c’est et d’y aller ! »
Du haut de mes onze ans à peine, que fis-je ? Ben je dis « si ! Chuis cap’ ! »
Et nous voilà partis le long du boulevard Rochechouart, à la recherche de celle qui me ferait le moins peur. Je m’arrêtai devant une dame qui me paraissait « vieille » mais gentille, les copains m’attendant un peu plus loin, histoire de ne pas troubler l’amorce de négociations.
Je m’approchai timidement de la dame et lui dis « S’il vous plaît madame, c’est combien ? »
Je ne me souviens plus du tarif de la dame mais c’était nettement hors de mes moyens.
J’insistai néanmoins, histoire de gagner mon pari « Merci madame » car j’étais très poli à l’époque et ajoutai « Mais je n’ai que deux francs ! »
Et c’est là que je connus la peur de ma vie, et si cette dame est encore de ce monde je suis sûr qu’elle en rit encore. Elle me regarda le plus sérieusement du monde et me lâcha « Bon, c’est d’accord, je n’ai pas mangé depuis deux jours… »
Je m’enfuis vers mes copains et nous courons encore…
09:12 | Commentaires (9)
Commentaires
Me voici donc la première à commenter tes turpitudes d'élève de 6e ! Par chance, tu as pu garder encore longtemps ta vêture "de lin blanc et ta probité candide" dont Heure Bleue a été la bénéficiaire éblouie !
Mais nous l'avons achappé belle ! Car je suis sûre que tu te serais fait un plaisir de nous étaler tes souvenirs scabreux et rochechouardiens !
Gwen
Écrit par : Gwen | vendredi, 30 août 2013
Tu t'es fait avoir !
Écrit par : Brigitte | vendredi, 30 août 2013
L'arroseur arrosé !!
Déjà à l'époque même pas peur !!
Écrit par : Ysa | vendredi, 30 août 2013
Tu as cru qu'elle allait te manger ???
Non ! J'rigole ! ! !
Écrit par : MG | vendredi, 30 août 2013
hèèèè !!!! courageux mais pas téméraire !
Écrit par : emiliacelina | vendredi, 30 août 2013
Les djeunes d'aujourd'hui savent- ils quelque chose de cette pratique eux qui ont plus l'habitude de se servir sans payer.
Écrit par : mab | samedi, 31 août 2013
mdr!! elle avait de l'humour la vieille routarde
Écrit par : maevina | samedi, 31 août 2013
Drôle. Très drôle. :)
Écrit par : Berthoise | samedi, 31 août 2013
C'est bien des trucs de mecs ça Monsieur le Goût...j'adore la réponse de la dame...hihihi...et je t'imagine mino, partir en courant plus vite que le vent...lol...bon dimanche!
Écrit par : mialjo | dimanche, 01 septembre 2013
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