jeudi, 27 août 2015
Les tristes trop piquent...
« Tu n'as pas l'habitude de parler sérieusement de sujets graves »
Me dit Gwen, une de mes lectrices chéries.
Cette lectrice chérie encore plus adorable que mes autres lectrices chéries.
Mais si, voyons, c’est elle me trouvait très beau il y a quelques notes.
Mais bon, elle ne m’a pas vu récemment…
Cela dit, j’ai quand même quelques nouvelles.
Elles furent bonnes. Trop brèves et insuffisantes pour quelles me rassérénassent totalement mais assez bonnes pour me faire craindre des problèmes à venir.
L’opération semble avoir été un succès.
Ma petite sœur n’est pas morte.
C’est bien aussi.
Evidemment ça vous prive d’une note déchirante, une de ces notes qui vous aurait laissées pantelantes d’émotion, au bord des larmes, tout ça.
Non, en y réfléchissant un peu, plutôt noyées dans vos larmes.
Mais bon… On ne peut pas toujours lire ce qu’on veut, hein…
Le plus risqué tout de même est à venir.
Vous ne connaissez pas ma petite sœur.
La seule personne devant qui elle se soit retrouvée sans défense est ma mère.
Du coup, les autres proches essuyaient le grain.
Et je peux vous assurer que ma petite sœur, du moins quand elle était enfant, était un mélange explosif et passablement instable.
Genre nitroglycérine, vous voyez.
Parmi tous les souvenirs d’elle, m’en revient un ce matin qui vous donnera une idée de ce que pouvait être ma petite sœur une fois à l’abri de ma mère.
Vous vous souvenez sans doute que ma mère avait quelques hantises qui guidaient ses réactions, comme le phare guide le navire en perdition sur une mer démontée.
La première était d’éviter que ne transparût chez nous quelque chose des « gens de la Porte de Clignancourt ».
La seconde était qu’on pût soupçonner chez les fruits de ses entrailles une quelconque ascendance arabe. Ce fut une réussite pour tous. Sauf pour moi…
Sa pire crainte était qu’une de ses filles s’amourachasse d’un rebeu.
Elle fut rassurée sur ce point un soir que ma sœur cadette revenait de l’école avec sœur benjamine.
J’étais là, revenu du lycée, quand on frappa à la porte. J’allai ouvrir, suivi de ma mère.
Un jeune garçon, un Arabe justement, était sur le seuil, en larmes.
Mais surtout en ruines. Griffé, échevelé, déchiré de partout.
Malgré son aversion pour la gent outre-méditerranéenne, ma mère lui demanda « mais qu’est-ce qui t’est arrivé mon garçon ? »
- C’est votre fille, madame. La blonde…
- Comment ça ?
Gronda ma mère.
- Je me disputais avec celle qui a les cheveux longs mais la blonde est arrivée et elle m’a battu !
Ma mère a soupiré. Ma petite sœur est arrivée avec la cadette, celle aux cheveux noirs et longs.
Ma mère a demandé des explications.
Elles furent brèves : « Y a que moi qu’a le droit de battre ma sœur ! » répondit sœur benjamine.
09:29 | Commentaires (14)
Commentaires
J'la comprends! :)
Écrit par : Rosalie | jeudi, 27 août 2015
Des nouvelles brèves mais bonnes c'est quant même réconfortant.
Écrit par : mab | jeudi, 27 août 2015
Au moins, c'est clair. Prérogative de cadette! ;-)
Écrit par : Livfourmi | jeudi, 27 août 2015
Non mais c'est vrai quoi ! Si on n'a plus le droit de battre sa sœur et si en plus quelqu'un s'en arroge le droit !...
Heureuse pour ta soeur et j'espère qu'elle sera raisonnable pour la suite.
Écrit par : lakevio | jeudi, 27 août 2015
Ah oui ! Quand même...!
Écrit par : Sauve qui veut | jeudi, 27 août 2015
Soulagée pour ta soeur qui semble avoir été assez "teigneuse"
Écrit par : lanabc | jeudi, 27 août 2015
Avec un pareil caractère , elle va prendre une grande rallonge !
Écrit par : Brigitte | jeudi, 27 août 2015
Mon fils dans son enfance me disait : "Oui, mais ça c'était à l'époque!" (je ne savais pas trop de quelle époque il parlait mais, à chaque fois, il s'agissait de souvenirs que je lui racontais... savoir s'il les situait à l'époque médiévale ou une autre n'a jamais filtré!)
L'époque où ta petite soeur était aussi explosive est peut-être révolue, va savoir! Effet secondaire méconnu de l'anesthésie?
Quoi qu'il en soit je suis positivement ravie que son opération se soit bien passée et que tu n'aies pas eu à nous conter un drame qui m'aurait cloué le beignet!
Écrit par : Brin de broc | jeudi, 27 août 2015
Des sacrés numéros dans ta famille.
Surtout qu'elle soit patiente et gentille avec elle-même. La convalescence est longue. Très.
Écrit par : Berthoise | jeudi, 27 août 2015
ha oui...vu sous cet angle...ça fait peur...pourquoi ta mère n'aimait pas les Arabes? J'espère qu'elle va se rétablir correctement et va écouter ce que les toubibs lui disent...bisous.
Écrit par : esthériane, mialjo | jeudi, 27 août 2015
un de mes fils et un de mes petits-fils ressemblent fort à ce qui faisait peur à ta mère! Robert dit que ma grand-mère a dû être "violée consentante" par un arabe parce-que mes parents étaient landais et charentais et les siens basques et bordelais!
Ceci dit finalement, elle me plaït bien ta petite sœur, je suis contente que ça se soit bien passé. Je n'aurai pas aîmé lire une autre note!
Écrit par : emiliacelina | jeudi, 27 août 2015
c'était une terreur !
Écrit par : liliplume | jeudi, 27 août 2015
Devait y avoir une sacrée ambiance chez toi dis donc !! contente que tout se soit bien passé pour ta soeurette.
Écrit par : Ysa | jeudi, 27 août 2015
Pas moyen d'écrire un mot hier, c'était pas mon jour !
Pourtant, j'ai été contente de la bonne nouvelle de l'opération réussie. Soeurette va sans doute devoir canaliser son énergie ; il faut faire confiance aux thérapeutes mais aussi à sa volonté, et elle ne semble pas en manquer.
Au fait, la nitroglycérine est employée en médecine pour le coeur !!!!!!!!!!!!!
En lisant les craintes de ta mère, je me souviens de celles de mon père (avec 3 filles hein ?) et je me demande quand même si ces craintes exprimées maintenant ne s'appelleraient pas racisme !!!
Écrit par : Sophie | vendredi, 28 août 2015
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