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lundi, 19 octobre 2015

Paris mutuel urbain…

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J’ai repris la lecture du bouquin de Modiano.
J’avais abandonné « Dans le café de la jeunesse perdue » le temps de lire trois autres livres.
Ben oui, lectrices chéries, je fais parfois ce genre de chose.
Entamer un bouquin, m’accrocher pendant deux ou trois chapitres et ne pas parvenir à ce nirvana de la lecture : Vivre le bouquin.
Vous êtes même mieux que l’auteur, vous êtes plus que l’auteur, vous êtes celui qui vit le livre.
Vous vous arrêtez comme le personnage, vous rêvassez ce qu’il rêvasse, vous le savez qu’il rêvasse, même si ce n’est pas écrit. Vous êtes lui.
Hier soir, réchauffé de la hanche par la lumière de mes jours qui s’acharne à me frigorifier les cuisses avec ses pieds, j’ai donc repris mon livre.
Alors que chaque matin, je la saoule en lui parlant alors qu’elle souhaite lire tranquillement, chaque soir elle me parle alors que j’aimerais lire tranquillement.
Hier soir, étonnamment, alors qu’elle lisait je l’ai distraite.
- Ma Mine, écoute ça !
- Pfff… Quoi donc, Minou ?
Alors je lui ai lu le passage qui m’avait frappé.
« A la hauteur de la place Blanche, le cœur me battait un peu et je me sentais ému et même intimidé. Je n’avais pas connu cela depuis longtemps. Je continuais d’avancer sur le terre-plein d’un pas de plus en plus rapide. J’aurais pu marcher en fermant les yeux dans ce quartier familier : Le Moulin Rouge, Le Sanglier Bleu… Qui sait ? J’avais croisé cette Jacqueline Delanque il y avait longtemps, sur le trottoir de droite quand elle allait retrouver sa mère au Moulin Rouge, ou sur le trottoir de gauche à l’heure de la sortie du lycée Jules Ferry. Voilà, j’étais arrivé. »
- Non mais t’as vu ça ma Mine ?
- C’est normal Minou, ce sont les mêmes souvenirs. Vous avez presque le même âge, vous connaissez le même coin.
- Ouais mais quand même…
- Tu marches dans ses pas ou il marche dans les tiens, voilà…
Elle a sans doute raison, mais quand même, c’est mon coin.
Mon coin à moi, celui plein de poésie et de cette légère sensation dont on ne sait si c’est de la peine ou la résurgence d’émotions qu’on croyait définitivement enfuies.
Là je suis entré dans le bouquin pour de bon.
Je me suis rappelé cet été, oui celui qui vient de disparaître.
On s’était baladé par là, Heure-Bleue, une blogueuse et moi.
Du coup, à y repenser ce matin, je crois bien qu’hier soir j’ai même senti sur la langue le goût des « diabolos fraise » que j’y avais bu.
C’est normal, à le lire j’ai fait les mêmes pas, regardé les mêmes endroits.
Non, non lectrices chéries, pas vu, re-gar-dé !
J’en ai lu des bouquins qui parlent de Paris.
Même si Calet et d’autres en causent bien, le seul qui semble connaître vraiment le Paris des années soixante reste à mes yeux Modiano.
Mais bon, c’est peut-être parce qu’on connaît le même…

Commentaires

On connaît le même et à la même époque (sinon il serait différent bien sûr, je viens d'écrire une bêtise mais comme j'écris rarement je la laisse).

Écrit par : Dame Marthe | lundi, 19 octobre 2015

Bernard Pivot a tweeté il y a quelques semaines :
"Un jour, on dressera la carte de Paris de Modiano avec toutes les rues, places, cafés, bars, hôtels, etc. de tous ses romans."

et aussi :

"Le charme poétique des romans de Modiano repose sur l'alliance d'une géographie rigoureuse avec une chronologie incertaine."

--
Je n'aime pas Modiano, mais par contre j'aime beaucoup ton billet.

Écrit par : Sophie | lundi, 19 octobre 2015

ton clone de sensations d'un paris disparu ......... ben ca va pas arranger les choses ça !! on va te perdre définitivement !!

Écrit par : maevina | lundi, 19 octobre 2015

c'est bien vrai que lire un livre parlant de lieux et d'époque que l'on a bien connu ajoute au plaisir de la lecture! Ça me fait ça aussi lorsque je retrouve ma région ou ville dans un film !

Écrit par : emiliacelina | lundi, 19 octobre 2015

Comme tu le disais précédemment "Les lieux changent au gré de ceux qui les arpentent.
Mieux encore, selon que vous les arpentez avec l’une ou l’autre, ils changent même à vos yeux." Avec Modiano, j'ai plutôt l'impression que vous êtes sur la même planète.

Écrit par : livfourmi | lundi, 19 octobre 2015

le charme d'une balle balade automnal et les mots de Patrick Modiano . Beaucoup de Gout, le Gout !

Écrit par : Jerry OX | lundi, 19 octobre 2015

Bonheur quand un livre m'attrape, m'emporte. Manque quand je l'ai terminé et que je cherche mes compagnons...ce n'est pas arrivé récemment...quoique ! Davodeau "Cher pays de notre enfance"

Écrit par : Brin de broc | lundi, 19 octobre 2015

Je suis d'accord avec Heure-Bleue : glisser ses pieds froids entre les cuisses chaudes de son mari est un bonheur dont il ne faut pas se priver.
Modiano, j'ai lu un livre, c'est trop peu pour juger. Mais comme je ne suis pas sûre d'avoir envie d'en lire un autre, on restera dans le flou.

Écrit par : Berthoise | lundi, 19 octobre 2015

J'adore ton titre!

Écrit par : mab | mardi, 20 octobre 2015

encore ces fameux moulins :) j'adore la photo ! Les livres que je pose, que je reprends..je suis rarement surprise en bien de l'histoire. Une fois.. c'est tout.
Je me force de les terminer, mais là j'en ai un qui va rester fermé je crois bien

Écrit par : pucca | mardi, 20 octobre 2015

Les commentaires sont fermés.