mardi, 04 octobre 2016
Les nus et les Maures…
J’avais pensé à le mailer à Mab mais bon…
Ce matin je me suis levé doucement pour ne pas réveiller la lumière de mes jours.
Bon elle m’a appelé dix minutes plus tard, réveillée par mon absence.
Quand je me suis levé, avant de fermer la fenêtre du séjour, j’ai fait un ou deux pas sur le balcon et ai regardé le ciel.
Magnifique, ce ciel. Bleu au dessus, roussi à l’Est par le soleil levant.
Il faisait trop frais pour moi alors je suis rentré, ai fermé la fenêtre et suis allé chercher dans la salle de bain l’épouvantable gilet que je passe le matin quand je n’ai pas chaud.
C’est mon « gilet de petit vieux ».
En le passant, me sont venues à l’esprit toutes ces histoires sottes de ces temps ci, de « burkini » et « d’espace naturiste » à Paris.
A ce moment m’est revenu un souvenir de vacances du côté de Soulac, quelques jours passés avec ma belle-sœur et son mari dit « mon beauf » quand nous étions jeunes et encore proches les uns des autres.
« Mon beauf » nous a emmenés, Heure-Bleue, sa sœur et moi sur une plage.
Je n’ai pas aimé du tout.
Non qu’il fît un temps de m…, non, c’était simplement une de ces plages de l’Atlantique.
Ensoleillée certes, mais en permanence soumise à un vent propre à décorner les cocus.
Vous me savez frileux.
Vous avez raison lectrices chéries.
Déjà servi par un passage dans le coin, j’étais habillé d’un « newman » noir, d’un col roulé, d’une veste de laine de marin payée un œil à Trouville l’année précédente et d’une paire de baskets.
Arrivés sur cette plage mes commensaux se sont dépouillés de leurs habits.
Heure-Bleue se dévoila en micro-bikini.
Mais pas plus.
Belle-sœur, se déloqua itou.
Vêtue du même « outil à suggérer ».
Dans un élan intrépide j’ai retiré ma veste.
Je l’ai repassée illico, les poils de mes jambes passant quasiment au travers de mon pantalon.
« On » a regardé évidemment la lumière de mes jours, ma belle sœur et « mon beauf » qui avaient gardé leur maillot sur une plage de naturistes.
Lectrices chéries, savez vous que sur une plage dédiée au naturisme, on regarde le plus habillé ?
On m’a regardé avec insistance, recroquevillé sur le sable, mon bouquin à la main et vêtu comme dans une rue parisienne.
Pour une fois, sur une plage, j’ai été l’être humain le plus « maté ».
Mon chapitre fini j’ai jeté un regard sur la population de la plage.
Des gens décontractés.
Des hommes qui ne se baladaient pas Flamberge prête au combat mais avançaient vers l’eau, un peu inquiets.
Ça je le comprenais bien...
Des femmes, décontractées elles aussi.
Globalement des regards neutres, parfois un peu moqueurs mais sans plus.
Je n’ai pas vu de regards salaces.
Pas plus de marques de réprobation, pas même à mon endroit de « pauvre habillé ».
C’était vers 1980.
Il y avait de tout sur cette plage.
Des plus nordiques aux plus méditerranéens.
Pas un n’a eu l’air de penser « impudique » ou « sale pute ».
En y repensant ce matin je me suis dit qu’on avait quand même sacrément reculé en trente cinq ans.
Surtout en matière de tolérance…
11:25 | Commentaires (12)
Commentaires
Tu parles des 35 ans qui ont précédé 1980?
Écrit par : livfourmi | mardi, 04 octobre 2016
J'ai connu cette plage à Soulac de 1976 à 1986 , on allait à la plage à côté .... Il n'y avait pas de limite entre les deux et jamais personne ne s'est offusqué , ni regarde "de travers " qui que ce soit, c'était 100% tolérance . Montalivet etait beaucoup plus important et fréquente majoritairement de Germaniques et Hollandais....
De l'autre côté de la Gironde , une plage est fréquentée par des naturistes sauvages ... Et la ca se passe moins bien ... 35 ans se sont écoulés en effet , les mœurs ont évolué ... Et la tolérance s'est du coup émoussée considérablement...!
Écrit par : Francelyne | mardi, 04 octobre 2016
Dans les années 90, j'ai fréquenté quelques plages naturistes. C'était bien sympa. Et oui, tout le monde vivait en bonne entente.
Écrit par : Berthoise | mardi, 04 octobre 2016
ça tu l'as dit! on est revenu au moyen âge....je déteste ça me fiche en pétard
Écrit par : sylvie | mardi, 04 octobre 2016
enfin, sur une plage de naturiste, il n'était pas bien vu de rester habillé.
Écrit par : liliplume | mardi, 04 octobre 2016
Ah oui alors quel recul!
Écrit par : mab | mercredi, 05 octobre 2016
Dans les années 1980, j'ai eu ma période naturiste. Effectivement les textiles sont très mal vus. J'ai fréquenté Agde et Montalivet, il y avait même le bras droit du pape qui fréquentait Agde, il s'était aménagé un utilitaire avec un lit en fer forgé d'une personne et quelques fauteuils, l'utilitaire avait une plaque minéralogique du Vatican. Jamais dans ces deux camps ni dans d'autres je n'ai vu un seul regard et geste malfaisants. Le plus drôle c'était un anglais qui allait à la plage tout nu avec son melon sur la tête et son parapluie noir comme parasol. C'était amusant de le voir de dos, mais jamais de moquerie salasse.
Écrit par : manouedith | mercredi, 05 octobre 2016
Sur que le regard sur "les autres" à beaucoup changé !
Un souvenir qui me fait sourire est celui sur une plage grecque à l'époque des seins nus de cette maman qui faisait traverser cette plage à son fils en plaquant sa propre main sur les yeux de son enfant...
Écrit par : Lakevio | mercredi, 05 octobre 2016
"les personnes fragiles c'est comme les bibelots...."
Oui vous avez raison monsieur le goût, je ne critiquerai plus le prof de gym maso(qui pousse les excercices jusqu'à faire vomir), ni la nutritionniste zinzin (avec ducan on reprend tjs plus que ce qu'on a perdu), je ne dirai plus que c'est une folie !
d'ailleurs "elle " m'a coupé le sifflet ! (exprimez vous, dites moi ce que vous pensez !)
bien à vous !
Écrit par : Nadiegka | mercredi, 05 octobre 2016
c'est vrai que la liberté d'agir se retreint de plus en plus ..........
Écrit par : maevina | mercredi, 05 octobre 2016
Que les gens se baladent à poil dans les espaces qui leur sont dédiés, c'est très bien, d'autant qu'on sait qu'ils n'interdisent à personne le droit de rester habillé! Qu'on oblige une femme en burkini à se désaper, c'est très bête et très méchant, donc d'une stupidité et d'une inutilité sans nom, sauf à vouloir l'humilier publiquement (ce qui est encore plus bête et méchant)! Reste, à mon sens, la question qui se pose: pourquoi certains hommes tiennent-ils tantà la disparition des femmes dans la sphère publique?
Écrit par : la baladine | jeudi, 06 octobre 2016
D'idée en idée ton article me fait penser à un bouquin que nous aimons beaucoup Le Magicien et moi : "SOI" SzydlOwskI L'humanité vue par Hervé Szydlowski.
Écrit par : Brin de broc | samedi, 08 octobre 2016
Les commentaires sont fermés.