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lundi, 02 octobre 2017

Avec ces lignes j’ai fait des touches…

Oui Mab, je sais…

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Ça a débuté comme ça.
Je l’ai vu se pencher et examiner cette petite lampe dans la vitrine.
Tout ça ne m’aurait pas troublé outre mesure si je ne l’avait vu soudain hoqueter.
Je l’ai regardé un moment, penché, immobile, quasiment une statue.
Il a été encore une fois secoué et je me demandais par quoi quand j’ai vu étinceler un reflet sur sa joue.
Puis la larme a coulé lentement et rejoint sa bouche où elle s’est accrochée un instant aux poils de sa moustache avant de tomber à ses pieds.
La porte de la boutique s’est ouverte et l’antiquaire est sortie.
Elle lui a posé la main sur l’épaule et dit « je sais bien, c’est dur, mais il faut vivre Monsieur Fadeuil… »
Il a hoqueté de nouveau, faisant de son mieux pour  ne pas éclater en sanglots sur l’épaule de l’antiquaire.
Elle a insisté « Vos enfants ont pensé que c’était mieux pour vous de vous éviter d’avoir sans cesse votre femme à l’esprit chaque fois que vous regarderez autour de vous… »
Elle ajouta doucement « Du courage Monsieur Fadeuil, ce n’est qu’un mauvais moment à passer… »
Il s’est secoué pour chasser la main de l’antiquaire et a voulu s’éloigner.
Il a eu un nouveau sanglot et s’est effondré sur le trottoir.
Cette petite lampe de Gallé à l’abat-jour rouge qu’il lui avait offerte avait eu raison de lui.
L’antiquaire appela les secours, une voisine se précipita.
- Madame Polant ! Qu’est-il arrivé à  Mr Fadeuil ?
- Il n’a jamais surmonté la mort de son épouse, j’ai peur qu’il n’ait eu une attaque.
- Il n’a pas de famille ?
- Il a des enfants mais ils sont loin. Qui va s’occuper de ce pauvre homme ?
J’ai poursuivi mon chemin, triste pour ce pauvre homme.
Je connaîtrai la suite quelques jours plus tard :
En fait, Madame Polant déléguée par la famille avait seule suivi le corbillard…