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lundi, 16 octobre 2017

Feu à volonté...

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Je tapote mon volant du bout des doigts.
Nerveusement.
Je n’ai même pas pensé à allumer la radio.
Je n’ai pas besoin de plus d’informations aujourd’hui.
Le peu de nouvelles que j’ai eues sont inquiétantes.
Pas mauvaises, non, pas encore mais inquiétantes…
Et ce feu qui traîne.
Qui se traîne.
Qui va bientôt traîner par terre si ce vent persiste.
Et ces nouvelles inquiétantes.
Ça avait commencé dès le matin, en passant devant le standard.
La dame m’a accueilli d’un « Mais qu’est-ce qui vous arrive ? Vous êtes tout pâle ! »
Puis la glace de l’ascenseur m’a montré un type qui me ressemblait mais à qui le sort avait ajouté vingt ans depuis hier soir.
J’ai commencé à me sentir pas très bien.
Pas malade, non, juste pas bien, un peu comme si je tombais petit à petit en panne.
Quand je suis arrivé dans le couloir j’ai croisé « Pupuce » -on l’appelle comme ça depuis que j’ai décroché le téléphone et son épouse s’est méprise et m’a appelé « Pupuce ».
Ce jour là j’ai crié à la cantonade « On demande Pupuce au téléphone ! »
Ça lui est resté.
Ce matin, donc, « Pupuce » m’a salué d’un « Mais qu’est-ce que t’as ? Tu viens de croiser La Faucheuse ? »
La journée s’est étirée, longue, terriblement longue.
Et là je suis en train de regarder ce feu qui s’agite et ne passe toujours pas au vert.
Je pressens que je vais pouvoir passer bientôt.
Mon pied gauche enfonce la pédale d’embrayage, je passe la première sur ma vieille bagnole européenne et j’attends.
Un coup de vent plus violent que les autres arrache ce putain de feu qui arrive tout droit sur mon pare-brise.
Il est mort.
Moi aussi…