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mardi, 31 octobre 2017

Un regard sans concessions…

Samedi il faisait beau.
Heure-Bleue voulait aller au cimetière de Montmartre.
Je le connais.
J’y ai même des relations.
Essentiellement artistiques je dois dire.
Mais pas que.
Il y a une chose que j’apprécie dans les cimetières, c’est le calme des résidents.
On ne les entend pas.

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Mais à regarder certaines sépultures, je ne peux m’empêcher de penser que certains ont quand même une vision erronée de leur avenir.
Une d’entre elles m’a fait rire.
Le nom du locataire, d’abord.
C’était celui de la concierge du galetas où je vivais petit.
Cette dame qui avait la détestable habitude de serrer dans ses bras les enfants qui venaient chercher le courrier.
On en sortait en sentant vaguement le pipi…
À voir la tombe, que dis-je, le mausolée, je me suis dit avec une bonne soixantaine d’années de recul que le métier de bignole était plus rentable dans les années cinquante que celui de gardienne dans les années deux-mille…
Ah ! Ce mausolée ! Parlons-en !
Une espèce de vaisseau spatial de porphyre, agrémenté, si l’on peut dire, de faux drapés de bronze.
Le sépulcre « m’as-tu-vu ».
La tombe qui étale aux yeux d’un monde indifférent la fortune dont le mort ne savait pas qu’il n’aurait que faire une fois ad patres…
On sent bien là que, même mort, le cadavre est resté de droite !
Mais il faisait beau et la promenade fut agréable.
J’ai regardé les tombes, au cas où j’aurais connu celui ou celle qui l’occupe.
Je n’ai pas vu…
C’est aussi bien, je n’aime pas l’idée de voir sur une tombe le nom de quelqu’un que j’ai connu jeune et plein d’allant.
Déjà qu’on sait qu’on ne va pas échapper à la faux…
Que celui qui n’y a jamais pensé me jette la première pierre tombale.
Nous sommes ressortis en regrettant une chose : Qu’il n’y ait qu’une sortie.
Au cimetière, bien sûr, pas à la vie.
Nous avons donc repris l’avenue Rachel où les marchands de chrysanthèmes commençaient à vendre des fleurs qui n’étaient pas loin de l’état de ceux qui allaient les avoir sur le ventre.
Une chance que les morts ne voient pas et que les vivants soient aveuglés par les discours marchands…
Mais ce fut sympa.
Nous avons remonté le petit bout du boulevard de Clichy jusqu’à la place de Clichy, toujours peuplée de voyous.
Ces derniers ont la chance d’avoir vu les bourgeois qui leur servaient de gagne-pain remplacés par les touristes inconscients, dévoilant des rouleaux de biftons en achetant une Tour Eiffel dorée en plastique pleine fleur…

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