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lundi, 13 novembre 2017

« Sous les pavés, la plage ! »

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Aahh… Lakevio…
Quelle idée d’espérer de moi quoi que ce soit d’intéressant en me proposant cette image ?
Tu as des milliers de lectrices et lecteurs, tous chéri.e.s (essayez donc « toutes et tous » en écriture inclusive et vous comprendrez pourquoi cette idée n’a germé que dans l’esprit de trois-cent-dix-sept enseignant.e.s sur le million que compte l’Education Nationale) qui vivent à la campagne.
Alors ne viens pas me demander, à moi qui vis dans une ville, que dis-je « The Ville », d’écrire quelque chose sur cette maison pleine de fleurs paumée en pleine campagne.
Et ces fleurs ! Toutes ces fleurs !
Des maisons fleuries et intéressantes ?
Il y en a plusieurs vers chez moi.
Le Musée de la Vie Romantique par exemple, pour ne citer que lui.
Il suffit de savoir musarder et de connaître un peu Paris.
Il n’y a pas que des rangées d’immeubles, haussmanniens ou lépreux, que des rues asphaltées ou pavées.
Tu ne sais pas la diversité des pavés des rues parisiennes.
De certaines, je suis sûr que tu ne sais pas qu’elles sont pavées de bois sur lesquels une couche d’asphalte fut passée.
Alors que tu y es passée mille fois…
Il y a par exemple une partie de la rue Rambuteau qui sert de frontière entre le IIIème et le IVème arrondissement.
Cette rue où j’ai vécu un long moment est pavée de bois entre le rue Beaubourg et la rue des Archives.
Aussi un long morceau de la rue des Moines, dans le XVIIème.
On le sent en marchant sur la rue car on est bizarrement mieux sur la chaussée que sur le trottoir.
Si tu y passes, Lakevio, tu remarqueras d’un coup, cette espèce de confort soudain de la marche qui donne l’impression de marcher sur un plancher souple.
Le pas y devient plus léger et je suis sûr que les chaussures ne font plus mal aux pieds de ceux qui les ont choisies trop étroites mais tellement plus jolies…
C’est ce soulagement imprévu qui fait que tes pensées dérivent et que tes yeux se portent sur le redan de certains toits, rien que pour vérifier que même à Paris des oiseaux continuent d’y bâtir leur nid.
Y flâner est comme faire un ménage de printemps dans sa tête.
On peut d’un coup ranger de nouveau ses souvenirs et les épousseter quelque peu.
Déambuler le nez au vent et ressentir par hasard cette sensation qu’on a parfois quand une réminiscence inattendue vous fait bondir le cœur dans la poitrine.
Un peu comme quand on croise quelqu’un qui vous manquait dont on pensait ne jamais le revoir.
 Ces rues pavées sont pour moi autrement riches que les allées, que j’imagine boueuses en automne, qui entourent la maison que tu proposes à mon imagination.
Et puis, Lakevio, dis toi que Paris est la seule ville du monde où sous les pavés, il y a la plage…
Non, Lakevio, ne me raconte pas d’histoires !
Tu n’as pas plus que moi l’envie de quitter Paris…