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mardi, 19 juin 2018

Que la lumière soit...

Savez-vous, lectrices chéries, que chaque jour je bénis la chance d’avoir trouvé cet appartement.
Pas pour l’immeuble, qui est agréable.
Pas pour les voisins, qui sont charmants.
Pas pour le « syndic » dont la voix de la standardiste est à tomber et me pousse au badinage.
Pas pour les boutons de l’ascenseur qui sont fantaisistes.
Pas pour le collège, qui fait souhaiter le rétablissement des châtiments corporels.
Surtout les plus cruels…
Pas seulement pour ce que je vois, le coin de la rue à peine tourné.
Non, lectrices chéries, pas pour tout ça.
Pour tout ça aussi mais surtout pour ce que j’ai regretté depuis que j’ai laissé ce quartier pour le Marais.
J’avais cru l’avoir perdu pour toujours.
Eh bien non.
C’est exactement comme quand j’ai tristement quitté ce quartier il y a maintenant cinquante-deux ans.
Exactement pareil.
Bien sûr j’avais laissé des tas de souvenirs par ici.
Mais surtout j’avais abandonné une lumière qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Celle de Saint Jean d’Acre, avec ces airs de ciels d’Italie, est magnifique bien sûr.
Celle du port de  Kowloon, tournée vers l’est, dorée le matin quand elle rase l’océan.
Celle de Cannon Beach, où la lumière du soleil qui plonge dans le Pacifique est inoubliable.
Et bien d’autres, celle de Venise, plutôt nostalgique car une lumière peut être nostalgique.
Celle étrange de Copenhague en hiver, mais j’ai l’impression que c’est toujours l’hiver, là-bas.
Des tas d’autres.
Pas une ne m’émouvait comme celle-ci.
Bon, à dire vrai c’est la seule lumière qui me fait me sentir vraiment chez moi.
Je repasse, comme une vieille leçon, les années passées dans le bas de Montmartre.
Et je la connais par cœur , cette vieille leçon, c’est celle qui m’a enseigné que ce qui est important est d’être éclairé par un jour qui éclaire son âme aussi bien que les toits.
Que ce qui est vraiment important est ce qui fait tressaillir, ce qui fait soupirer, rêver, rend sûr que demain sera plus beau qu’aujourd’hui.
Même s’il fait mauvais ou que la vie est troublée.

Commentaires

C'est trop beau ce que tu écris. Je suis émue...et mes rêves auront un ciel lumineux au-dessus de leur nappe ouatée...
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | mercredi, 20 juin 2018

Belle et lumineuse leçon à méditer où que l'on soit, pourvu qu'on l'aime.

Écrit par : Sophie | mercredi, 20 juin 2018

Oh quel bel hommage !
Signé : une exilée

Écrit par : nicole 86 | mercredi, 20 juin 2018

Bel hommage à ce quartier cher à ton cœur ! Et, bien que je n’y ai jamais vécu, c’est toujours à Montmartre que mes pas me conduisaient à chaque fois que j’allais à Paris pour mon travail . Je consacrais toujours une demi journée pour m’impregner de cette atmosphère particulière où je me sentais bien, j’avais la chance d’etre Hébergée rue Caulaincourt alors ...

Écrit par : Francelyne 17 | mercredi, 20 juin 2018

Comme c'est beau ! lu-mi-neux ! je suis éblouie.
Et une qui ne t'abandonnera jamais : la Lumière de tes jours ;-)

Écrit par : Praline | mercredi, 20 juin 2018

"Je ne suis pas d'ici, je ne suis pas née là..." mais je m'adapte ! Je crois, comme Marcel, que les premiers ressentis sont indélébiles. En tirer une belle leçon est magnifique.

Écrit par : lakevio | mercredi, 20 juin 2018

Montmartre, n'est pas un quartier comme les autres, il a quelque chose en plus. J'y ai vécu 15 ans et puis la vie m'a conduite ailleurs mais je regrette beaucoup ce temps; cette ambiance hors du temps et hors du commun. Alors merci de m'en faire un petit peu profiter.

Écrit par : Délia | mercredi, 20 juin 2018

tu me fais penser à mes amis italiens, qui estiment que le plus beau tramonto, que dis-je? le seul vrai beau tramonto, est celui qu'on peut admirer de leur village :-)

Écrit par : Adrienne | mercredi, 20 juin 2018

la façon dont tu nous parles de ton Paris nous le fait aimer...

Écrit par : Coumarine | mercredi, 20 juin 2018

dis-moi, par curiosité ; est-ce que quand tu as quitté ce "coin" il y a plus de cinquante ans tu te rendais compte à quel point tu l'aimais ou tu ne l'a compris qu'après l'avoir quitté?
Tous tes souvenirs sont tellement vifs et précis... c'est impressionnant !

Écrit par : emiliacelina | mercredi, 20 juin 2018

Je viens de relire ta note , et je remets en exergue la fin :

"Et je la connais par cœur , cette vieille leçon, c’est celle qui m’a enseigné que ce qui est important est d’être éclairé par un jour qui éclaire son âme aussi bien que les toits.
Que ce qui est vraiment important est ce qui fait tressaillir, ce qui fait soupirer, rêver, rend sûr que demain sera plus beau qu’aujourd’hui.
Même s’il fait mauvais ou que la vie est troublée."

qui me parle peut-être plus aujourd'hui qu'elle ne m'a parlée à la première lecture. Comme quoi "relire" un texte est toujours découverte.

Écrit par : Sophie | vendredi, 22 juin 2018

Les commentaires sont fermés.