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vendredi, 14 décembre 2018

Ah dieu que la guerre est jolie...

Je vous ai déjà parlé de « Poussin » ?
Non, pas le peintre, un autre, un qui était dans « ma » pension.
Un jeune garçon que ma grande sœur trouvait à son goût quand elle avait aux environs de seize ans.
Elle l’avait rencontré en venant me voir chez les Frères, un dimanche où, comme souvent j’étais consigné à la pension.
J’ai passé tant de dimanches là-bas pour des raisons stupides, essentiellement des questions dont j’ignorais qu’il était défendu de les poser.
Poser simplement la question sur le bien-fondé de certaines affirmations par exemple était très mal vu.
Ma grande sœur était alors « désignée volontaire » pour « aller voir ton petit frère qui s’ennuie de toi ma petite chérie ».
« Petite chérie » croisa donc un printemps un pensionnaire que je ne croisais jamais car il était dans la « division des grands » et qui avait le même âge.
Je ne sais toujours pas, près de six décennies plus tard comment elle le croisa.
Je sais seulement qu’il quitta la pension la même année que moi et qu’il revit ma grande sœur.
J’en ai néanmoins retiré à l’époque que « les grands » avaient des techniques à eux pour échapper aux diktats des vieux…
Je repensai donc à « Poussin » que je n’ai connu que sous ce nom, nom que lui donnait sa mère en le couvant de son regard de mère.
Ce « Poussin » fut probablement le premier grand amour de ma grande sœur.
Honnêtement je me suis demandé longtemps comment ils avaient pu s’y prendre.
Surtout que je connaissais ma mère…
J’e l’ai su plus tard en réussissant la même chose…
De ce « Poussin » je n’entendis plus parler que quatre ans plus tard.
Il se rappela au souvenir de ma grande sœur de façon dramatique quand sa mère prévint ma sœur à l’été 1962.
« Poussin » venait d’être tué par une balle perdue exactement quarante minutes avant le cessez-le-feu en Algérie.
Ma grande sœur pleura car elle eut un grand chagrin en apprenant la mort de « Poussin », si jeune, pour rien et pour s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment…
J’ai encore dans les yeux le regard de la mère de « Poussin » et le souvenir d’une écharpe jaune qu’il portait.
J’ai longtemps pensé que sa mère l’appelait « Poussin » à cause de cette écharpe jaune clair…

Commentaires

i jeune, pour rien et pour s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment

Et que dire de la victime afghane de Strasbourg, tombé sous les balles d'un tueur (enfin, ils l'ont eu, aucune pitié pour ces tueurs), Kamal je crois qui avait fuit la guerre dans son pays et pensait trouver en France une terre paisible où il fait si bon vivre...Vraiment, parfois le destin te joue de biens sales tours.
J'aime bien quand tu racontes tes souvenirs. Tu pourrais les mettre sur du papier pour ta descendance...Y'a rien de tel le papier pour conserver nos souvenirs.

Écrit par : julie | vendredi, 14 décembre 2018

Mais que faisais tu dans une école des Frères?
Pauvre Poussin.
Connaissez-vous la chanson de Brel, la Colombe?

Écrit par : Pivoine | vendredi, 14 décembre 2018

Triste histoire

Écrit par : ang/col | vendredi, 14 décembre 2018

Je crois bien que tu nous as déjà parlé du premier amour de ta grande soeur sans préciser "Poussin".

Mais tu as ravivé en moi cette époque de mes vingt ans où ma génération est partie quelquefois bien longtemps. J'ai aussi un ami qui n'est pas revenu et ça a brisé notre groupe (au sens où son absence était trop lourde).

Écrit par : Sophie | samedi, 15 décembre 2018

La guerre d'Algérie, la première guerre que nous vivions de près, trop petits pour l'Indochine. De près aussi parce que les grands frères ou les copains partaient et, en effet, le regard des mères te faisaient trembler...

Écrit par : lakevio | samedi, 15 décembre 2018

J'ai la chance de ne pas avoir connu de guerres, si on compte pour rien ce qui s'est passé au Tchad et ce qui ce passe en SYrie.

Écrit par : Berthoise | samedi, 15 décembre 2018

Robert et ses deux frères en sont revenus .... son frère aîné est lui revenus de Bukeinwal (?) lors de la guerre de 39/40. Mon frère a été blessé par une balle au bras son camion a aussi sauté sur une mine ...mais il est revenu D'Algérie lui aussi .... nous sommes d'une famille de chanceux!

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 16 décembre 2018

Oui c’est triste les guerres... ma grand mère a perdu son père en 14 ... un de ses fils de 20 ans en 40 ! Mon mari a frôlé l’algerie De peu et a été envoyé à Madagascar ... combien de mères et de jeunes filles ont pleuré un des leurs morts en Algérie à cette époque ! C’est très triste ...

Écrit par : Francelyne | dimanche, 16 décembre 2018

Oh que c'est étrange, en lisant le commentaire de Lakévio. Mon père qui était un Français vivant à Bruxelles (et qui y est né, s'y est marié et y est mort), a "fait" la guerre d'Indochine. Dans la foulée de celle de 40-45 - il s'était engagé en 45, à vingt ans. Il a refusé de rempiler (avec un avancement promis, a répondu qu'il n'aimait pas l'armée - paraît-il). Et est rentré en Belgique deux ans après, (avant Dien Bien Phu), entamer bourgeoisement et presque sereinement une carrière de comptable...

Il a un jour recherché et trouvé un de ses ex copains militaires, lui avait fait la guerre d'Algérie. Ils n'ont pas continué leurs contact (l'autre buvait beaucoup, peut-être avait-il été chez les Frères avant l'armée o;)))

Écrit par : Pivoine | dimanche, 16 décembre 2018

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