Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 01 mars 2019

L'écume des jours...

mairie du XVIIIème.jpg

Il y a des jours, comme ça…
Des jours où vous envisagez sereinement de jeter par terre la lumière de vos jours et de la piétiner.
Pourquoi vous parlé-je de ça ?
Parce que, comme d’habitude, hier nous sommes sortis pour faire quelques achats.
Certes, il faut le faire.
Certes, il y a des tâches à exécuter avant de sortir.
Certes, il y a des obligations à remplir.
Certes, il faut au moins être propre avant de mettre un pied dehors.
M’est venu, sur le dernier coup de cinq heures, une question.
Nous sommes généralement prêts vers onze heures du matin.
Je me suis donc hier demandé pourquoi Heure-Bleue regardait par la fenêtre régulièrement.
Je me suis donc hier demandé pourquoi la lumière de mes jours reculait de quart d’heure en minute le moment de sortir faire les courses.
Je me suis donc hier demandé pourquoi la même chose se reproduisait si souvent.
Le matin même, je m’étais lavé les cheveux, j’aurais dû me rappeler que chaque fois la même scène se jouait.
Heure-Bleue regarde le ciel depuis la fenêtre puis dit « Hmmm… Le temps se couvre… »
Heure-Bleue retourne s’asseoir et boit une gorgée de Ricoré puis se lève de sa chaise.
À ce moment j’enfile mon caban car je pense naïvement que nous allons partir.
« Minou, attends ! Je ne suis pas prête ! »
Je sais bien mais j’oublie chaque fois… Elle doit trouver ses chaussures, doit vérifier que son sac contient bien tout ce qui est prévu, même un livre.
Oui, la lumière de mes jours met un livre dans son sac pour aller au Monop’…
Heure-Bleue, après un dernier regard par la fenêtre, dit enfin « Minou on y va… »
Le ciel et les trottoirs sont encore gris clair quand nous descendons.
Arrivés au rez-de-chaussée, la victoire d’Heure-Bleue est complète !
Le ciel et les trottoirs sont devenus presque noirs.
J’ouvre la porte et nous sortons dans la rue.
Cinquante mètres à peine parcourus, il se met à pleuvoir.
Avec un culot d’acier Heure-Bleue me dit, surjouant jusqu’à avoir l’air surpris « Il pleut ! Pourquoi, dès qu’on sort il se met à pleuvoir ? »
Je réponds, « peut-être que si tu n’attendais pas qu’il se mette à pleuvoir pour sortir, on ferait les courses au sec… »
 Avec un sang-froid de tueur en série, elle m’assène « bon, qu’est-ce qu’on mange ce soir ? »
Quant à moi, je rengaine l’idée de la pousser sous le 95 qui vient d’arriver.
Vous savez ce que donne sur des cheveux propres une pluie fine qui tombe après une semaine de « pollution aux particules fines » ?
Eh bien, vous avez une chevelure de vagabond après deux mois sans hébergement d’urgence…