Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 23 mars 2019

Aucune raison de Mallarmé…

Ouais, ça fait ça quand mon âme de poète prend le dessus.

20190322_155819.jpg

Hier, avec un ami, on est allé se promener.
Il était temps, on commençait tous à rouiller à force de rester coincés à la maison, à ne sortir que pour faire les deux kilomètres quotidiens nécessaires pour le ravitaillement.
Ça faisait longtemps que lui n’était pas allé du côté de Montmartre.
Nous avons, après avoir déjeuné d’un « sandwich döner » qui était loin d’être aussi bon que le « döner » de notre Anatolien de prédilection, nous avons remonté la rue Lamarck jusqu’au métro Lamarck-Caulaincourt.
Comme prévu, les ascenseurs de la station, censés reprendre du service le 19 octobre 2017 sont toujours en travaux…
J’ai passé donc hier un après-midi délicieux.
J’ai reculé jusqu’en 1964 à un moment en passant sur la place Constantin Pecqueur.
Après le café, nous sommes entrés au cimetière Saint-Vincent.
Je n’y étais pas retourné depuis 1966.
Il a été repavé.
Pas entièrement.
Marcel Aymé y repose, comme Utrillo et d’autres.
Même Harry Baur que j’ai vu pour la première et dernière fois un jeudi en pension, dans « Les misérables » où il était Jean Valjean.
C’est dire le modernisme échevelé des Frères ! Un film de 1934 (je viens de vérifier…) !
Heure-Bleue et notre copain ne connaissaient que l’existence du cimetière.
Je pense qu’ils furent charmés.
Un moment, je suis passé en flânant devant une tombe ensoleillée.
Une femme me regardait depuis un médaillon de bronze.
J’ai survolé la légende qui entourait le médaillon et j’ai souri à la lecture de « Amore per angusta » ce qui prouve que j’ai mauvais esprit.
J’ai lu la légende intégralement qui disait « Amore per angusta vitae ad augusta mortis » ce qui est moins drôle…
Soit, grosso modo « de l’amour par les voies étroites de la vie aux grandes destinées de la mort. » « Dame Marthe » me corrigera si un contresens traîne car elle sait, elle, c'est son job…
Ce qui est assez nunuche, je dois dire.
Ce petit cimetière par un temps printanier donnerait envie de mourir à n’importe qui.
Enfin, n’importe qui de vieux…
Nous avons ensuite flâné lentement jusqu’en haut de l’avenue Junot.
Nous avons croisé une dame, une de celles qui font beaucoup plus jeune à la télé que dans la rue, la pauvre…
Quand je pense que la chirurgie est censée réparer des ans l’irréparable outrage et qu’en réalité ça le souligne.
Nous avons été bien contents de ne pas y faire appel, au moins ça nous évite d’ajouter le ridicule aux années.
Ce fut donc à la fois heureux et soulagés d’avoir économisé des sous que nous aurions lâché dans une clinique de charlatans que nous avons repris un café sur la rue Caulaincourt et sommes revenus à la maison.
C’était bien…