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dimanche, 07 avril 2019

Vide grenier

Hier, alors qu’on était parti pour une promenade et un café en haut de la butte, nous nous sommes arrêtés au pont qui enjambe le cimetière.
Et pourquoi nous sommes nous arrêtés là ?
Eh bien, parce que la rue Caulaincourt, du pont jusqu’à l’avenue Junot était occupée par un vide-grenier.
Nous y avons vu plein de choses.
J’ai failli acheter un magnétophone portatif Grundig du début des années soixante.
J’en ai été dissuadé par un regard assassin d’Heure-Bleue.
Le regard dont le moindre mouvement de cils disait « Non mais tu trouves que tu n’as pas assez de « fourbis » genre Marché aux Puces dans les placards !!! »
J’ai laissé tomber…
Le type voulait me vendre en un lot les trois exemplaires qu’il avait dû récupérer dans la cave d’une boutique fermée depuis des lustres.
La négociation a achoppé sur le regard « bleu glacier » de la lumière de mes jours.
Il me faut vous dire que la promenade avait commencé sur la constatation que, comme la girafe et l’éléphant d’Afrique, l’éducation est en voie de disparition.
Heure-Bleue et moi marchons d’un pas tranquille, beaucoup de gens, quoique ce fût inutile pour la promenade,  avançaient du pas de CRS qui refoule une manifestation.
Le genre de comportement qui explique que ça finisse à coups de pavés…
Heure-Bleue s’est écartée et a dit « pardon » à un type qu’elle empêchait de passer.
Il est passé sans un mot.
« Et puis merde ! » a dit Heure-Bleue à haute voix.
Elle a ajouté « Ni merci, ni bonjour ni merde ! Porc ! »
A partir de la rue Tourlaque et jusqu’au croisement du pont, la lumière de mes jours a pesté, jurant « Maintenant je m’en fous ! Je prends tout le trottoir et je ne bouge pas jusqu’à ce qu’on me dise « Pardon » c’est tout ! »
Elle a ajouté « Et s’ils veulent passer quand même je leur dirai comme aux mômes « Et le mot magique ? » non mais ! »
Ce fut, malgré les mal-élevés qu’Heure-Bleue aurait mordus, une promenade agréable.
J’ai repéré une robe dont j’ai reconnu la coupe immédiatement.
Une robe bleu-marine Balmain.
Même la lumière de mes jours a été soufflée que je reconnaisse au premier coup d’œil le créateur, c’est dire !
J’ai vu un autre bidule que je voulais acheter.
« Elle » n’a pas voulu.
Le motif avancé m’a paru des plus saugrenus.
Jugez-en, lectrices chéries, il s’agissait d’un téléphone, exactement comme un que nous avions déjà eu, le même, même couleur et tout.
Que m’opposa-t-elle ?
« La couleur ! Ça ne va pas du tout avec le rouge de la banquette, déjà qu’elle me sort par les yeux ! »
Pourtant il est superbe, en plus, quand il sonne, on l’entend du Sacré-Cœur.
Si si, je vous l’assure !
Bref, il était superbe et je sais qu’on trouve sur le Web des interfaces qui permettent de le faire fonctionner avec n’importe quelle « livebox »…
C’est la seule chose que je regrette de n’avoir pas achetée mais ce fut chouette comme tout.
On a quand même ramené des asperges, un chou vert et des lardons.
Ah oui, on a acheté aussi un bracelet et deux petites assiettes en faïence, petites choses ne souffrant aucun délai et n’ayant rien à voir, absolument rien, avec un caprice…
Et on me parlera de « soumission au mâle » et de « secouer le joug du patriarcat »…
Franchement, il n’était pas beau, ce téléphone ?

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