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lundi, 08 avril 2019

Une bougie intelligente et trois concierges...

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Ouais... Bon...
J’habite en face de ces trois maisons.
J’ignore habituellement ce qui s’y passe et m’en porte bien.
Pour le peu que j’en sais elles sont habitées par des bignoles de premier ordre.
Mais ce matin j’ouvre les yeux, affolé, tiré brutalement du sommeil par un sentiment d’urgence.
Je n’ai pourtant rien entendu mais c’est le cœur battant à tout rompre que j’ai ouvert les yeux.
Je me lève péniblement, gelé comme d’habitude car j’ai gardé de ma jeunesse l’habitude longtemps agréable de dormir aussi peu vêtu que possible.
C’est donc en costume d’Adam que je m’approche de la fenêtre.
Je tire légèrement un rideau, dégageant un rai de jour assez large pour voir dehors, assez étroit pour qu’on ne me voie pas.
Des gens courent dehors, les yeux tournés vers le ciel, semblant fuir on ne sait quoi.
J’entrouvre la fenêtre et comprends soudain pourquoi tous fuient.
Le double vitrage avait occulté l’essentiel du message : Les sirènes !
Leur ululement est de plus en plus couvert par un autre bruit, celui des moteurs des avions qui approchent.
Ce n’est pas le bruit, gênant mais rassurant, d’un avion de ligne traversant le ciel et y laissant ses trainées blanches.
C’est le grondement menaçant d’avions prêts à lâcher leur cargaison sur la ville.
Sur nos maisons.
Je reste paralysé devant la fenêtre, imbécile que je suis, au lieu de me précipiter sur mes vêtements et attraper mon portefeuille avant de courir me mettre à l’abri dans la cave.
Je recule, passe fébrilement mon caleçon en me disant que ma femme avait eu bien raison de se tirer avec le coiffeur, enfin surtout avec la caisse du coiffeur, pour aller couler des jours moins ennuyeux sous des palmiers lointains.
C’est quand j’ai saisi mon pantalon que j’ai entendu les premières explosions au loin.
Après en avoir serré la ceinture, j’ai pris mon col roulé sur le dossier de la chaise et l’ai enfilé prestement.
Heureusement qu’elle était partie sinon j’aurais eu droit à « tu vas encore déformer ton pull à le passer comme ça ! Pfff… »
Elle a toujours eu cette façon décalée de considérer les évènements.
L’huile s’enflamme-t-elle dans la poêle alors que j’ai les mains au dessus ?
Sa réaction immédiate, alors que j’attendrais plutôt « attention à ne pas te brûler ! » est immanquablement « Mon dieu ! Le plafond va être noirci ! »
Ma réflexion s’arrête là car je m’avance vers la fenêtre, attiré par le vacarme qui approche.
Plus besoin de l’ouvrir, les vitres viennent d’être soufflées et je ne dois de garder la vue qu’à ma rapidité à tourner la tête.
J’ai regardé dehors et j’ai compris immédiatement qu’il était illusoire d’aller à la cave.
La maison en face venait de s’évanouir, laissant la cave béante et remplie de gravats sous lesquels quelques pans de vêtement dépassaient çà et là.
Il va quand même falloir que je fasse quelqu…

Le locataire du 22 allait justement penser « trop tard… »