lundi, 22 juillet 2019
Peau de bal…
D'accord, elle est facile, celle-là...
Nous ne nous connaissions pas, ne nous étions pas croisés une fois dans les rues.
Quand elle est arrivée au bal, il y avait déjà plus d’une heure que j’étais assis sur une des banquettes posées là, contre deux murs afin de dégager l’espace nécessaire à la danse.
Je la vis arriver comme Akhenaton vit arriver Néfertiti.
J’exagère, évidemment mais c’était quelque chose comme ça.
Je commençai à ‘rêver en rose » comme il sied à tout jeune homme qui commence à se lasser du vague à l’âme.
Ce qui arrive assez souvent quand on commence à penser que le célibat n’est pas tant un moment de liberté qu’une période de solitude…
Elle eut un regard sur l’assistance, une moue dubitative mais charmante puis partit s’asseoir sur une des banquettes le long du mur opposé.
C’est quand elle eut ce mouvement délicat pour vérifier que son chignon tenait bien en place que j’ai eu cette envie irrépressible de l’approcher.
Je me suis levé, ai fait en partie le tour de la salle et me suis incliné légèrement devant elle.
Elle a levé alors les yeux et eut un regard mi-interrogatif, mi-appréciateur.
J’ai osé.
Elle s’est levée et a souri.
Pourtant, quand je le lui ai demandé, je n’aurais jamais pensé qu’elle m’accorderait cette valse.
Passés les premiers instants, ceux où l’on doit trouver la position de nos bras, l’accord de nos pas, ne serait-ce que pour éviter d’écraser les pieds de ma cavalière, nous nous sommes mis à tourner au rythme de la valse.
Alors qu’une valse me semblait durer un temps infini quand j’étais assis sur la banquette, j’avais maintenant peur qu’elle ne prît fin trop rapidement.
Depuis le temps que j’attendais sans même oser rêver quelque chose comme ça…
Elle était là, enfin et je la tenais dans mes bras.
Ses cheveux châtains me chatouillaient le nez mais je n’osais pas même tourner la tête de peur de briser l’instant.
C’est là que je me suis rappelé ce proverbe « Il y a loin de la coupe aux lèvres… »
Je regardai son cou.
Mon dieu ! Quelle peau !
J’ai failli rater un pas et elle me serra un peu plus pour reprendre le rythme.
Et cette oreille tout près de mes lèvres…
Je mourais d’envie, non de la mordre ni même de la mordiller, non.
Seulement d’en vérifier la douceur…
Mon regard descendit jusqu’à son épaule et je serrai alors un peu plus sa taille.
Je n’allais pas pouvoir résister plus longtemps.
Pendant que nous tournoyions au rythme de l’orchestre je me suis penché sur elle, j’ai posé mes lèvres là, juste à la naissance de son cou, là où sa peau était si tentante.
Elle m’a serré plus fort, me retenant fortement de ses bras.
J’étais plein d’espoir quand je me suis plié de douleur tandis que son genou écrasait le siège de ma virilité.
Alors que je reprenais difficilement ma respiration, elle me jeta avec un sourire « On ne vous a pas appris qu’il fallait demander la permission ? »
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