Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 25 septembre 2019

La sale ère de la peur...

Ouais... Bon, au moins Montand ne dira rien, je le sais...

le cri.jpg

Pourtant, même mon père m’avait dit de la peur qu’il en faut un peu histoire de n’être pas inconscient mais que les héros sont surtout morts.
Il avait ajouté « de toute façon, avant, ça ne sert à rien, pendant on n’a pas le temps et après ça ne sert plus à rien ».
Même, on a beau savoir comme dit Mr Mahfouz que « La peur n’empêche pas de mourir, elle empêche de vivre », parfois on se laisse surprendre.
Je ne sais plus pourquoi ça avait commencé…
Ah si ! Nous descendions du bus et, alors qu’on traversait la rue, elle m’a dit d’un ton sérieux :
- Bon, nous allons nous séparer…
Mon palpitant, déjà pas neuf a trébuché et moi aussi qui ai buté dans le bord du trottoir.
- Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
- Quoi Minou ? Qu’est-ce qu’il y a ?
- Tu me dis « Bon, on va se séparer. » tu me fais peur, là !
- Mais non Minou ! Toi tu vas chercher le lait au mini-market et moi je vais chez le boulanger… Pfff….
Soulagé je fus.
Puis, après le dîner, nous avons parlé à un moment d’une « amie de loin » qui est muette depuis quelques jours.
Un de ses proches très proche ne va pas bien et Heure-Bleue pense que cette « amie de loin » a peur pour lui.
La conversation s’est un peu étiolée pendant que nous commentions l’émission qui traitait de l’invasion numérique de nos vies et des esclaves qu’elle asservissait.
Après avoir constaté que « l’Intelligence Artificielle » était surtout artificielle et que l’homme allait bientôt obéir à des robots, nous avons éteint le téléviseur.
La lumière de mes jours est allée à la salle de bains tandis que je me plongeais à la fois dans mon lit et dans mon bouquin.
Oui, lectrices chéries, j’aime bien l’idée de glisser un zeugma dans une note.
Dans le silence du soir, la voix d’Heure-Bleue est arrivée me sortant de mon livre :
- Oh mais, moi je sais ce que c’est qu’avoir peur pour son mec !
Je me suis bien gardé de dire un truc du genre « Oh ! Ma Mine ! T’as eu peur pour moi ? » avec une quelconque émotion dans la voix.
Je la connais, elle était bien capable de me répondre :
- Non, non, pas toi, quelqu’un que j’ai aimé… 
Mais j’ai quand même dit :
- Tu crois que je ne sais pas ce que c’est qu’avoir peur pour sa meuf ?
- Quand t’as eu peur pour moi, toi ?
- Tu m’as fait peur avec tes yeux, tous tes « tikounim » qui me fichent la trouille…
C’est vrai, nous avons eu peur quand il a fallu courir chez l’ophtalmo, paniqués.
Elle a l’idée de ne plus pouvoir lire –sinon, elle s’accommode très bien de l’idée de ne plus me voir- et moi de constater que de si beaux yeux ne serviraient plus qu’à décorer son visage.
Sans compter toutes les peurs qu’elle se fait toute seule.
Oui lectrices chéries, la piqûre d’un moustique, car je ne suis pas le seul à trouver sa peau délicieuse, lui semblant sur le champ le premier bouton avant coureur d’une peste bubonique qui va l’emporter dans d’horribles souffrances.
Car elle est comme ça, la lumière de mes jours…
Elle s’est tout de même reprise, avant de céder à l’émotion, des fois que…
- Oui Minou ! Tu as vu dans quel état tu m’as mise ?
- Mais non, c’est pas ça, c’est juste que je…
J’ai failli dire un truc gentil puis non.
Je n’ai pas non plus dit un truc méchant comme « C’est juste que je me suis demandé qui allait repasser mes chemises si tu tombais vraiment en panne… »