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mercredi, 06 novembre 2019

La marche du pouvoir.

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Aujourd’hui j’ai entendu une interview de Madame la Ministre de la Justice qui n’était pas d’accord avec une actrice.
Actrice qui disait qu’il était inutile qu’une femme porte plainte pour agression sexuelle car le problème était « systémique » et que la justice, la police et autres institutions étaient parties intégrantes et responsables du sexisme qui découlait d’un système qui avait placé l’homme sur le dessus du panier social.
Vous pensez bien, lectrices chéries que j’étais intéressé au premier chef.
Pour une fois que l’on m’accordait un pouvoir quelconque, je buvais du petit-lait en même temps que le lait de mon petit-déjeuner.
Comme je n’avais jamais rien perçu de tel, sauf peut-être du côté de ma mère qui m’avait placé entre le diable et le bon dieu dans le panthéon étrange de son christianisme très orienté paganisme où le diable tenait la première place.
Comme ma mère me pourrissait la vie par son côté envahissant et indiscret, je n’avais pas prêté autrement attention au fait qu’elle m’avait placé au dessus du bon dieu alors que mes fondus de la pension m’assuraient du contraire.
Ils prétendaient même que le bon dieu « voit tout, entend tout, sait tout », comme disait la publicité du cabinet « Duluc détective » quand j’étais môme.
Je n’avais donc jamais perçu que la nature m’avait confié un pouvoir terrible sur les filles d’abord, les femmes plus tard.
Et puis, les trois sœurs qui m’entouraient et, pensais-je m’aimaient, relativisaient salement ce pouvoir que j’étais censé exercer sur elles, fort de la caution de la nature.
D’abord, mes sœurs et d’autres filles plus tard me firent souvent comprendre que si je voulais quelque chose, j’avais plus souvent droit à « Eh ! Ta mère elle t’a fait des bras ! » qu’à « Tout de suite mon chéri, seigneur et mon maître absolu. »
Je regardai donc avec un gros doute cette idée de pouvoir inné sur la gent féminine.
De plus un certain nombre de vestes et de râteaux relativisaient salement ce pouvoir censément confié, que dis-je, offert par la nature.
Néanmoins, ce matin, l’écoute de cette émission me requinqua au point que je tentai de vérifier le bien fondé de ce que j’entendais.
On venait de ressusciter ce pouvoir en une interview !
J’allais le tester tout de suite !
J’ai donc demandé à la lumière de mes jours :
- Ma Mine !
- Oui Minou ?
M’a-t-elle immédiatement dit en me regardant.
Comme elle me regardait, j’ai remis à l’heure les pendules du pouvoir :
- Baisse les yeux !
- Mais...
- Oui, quand je te parle, tu baisses la tête et tu fixes le sol dans une attitude de respect et de soumission !
- Pfff…
- Tu n’a plus le droit de lever sur moi un regard autre qu’un regard admiratif !
Là, elle a levé les yeux et m’a regardé puis elle a éclaté de rire !
Oui ! Elle a fait ça lectrices chéries.
Mon trône a vacillé.
- Ben non, en T-shirt et en caleçon, ça marche pas…
Mon trône s’est effondré :
- Bon…
Ai-je-dit, tristement…
J’ai trébuché en repartant vers la salle de bains.
Je crois que je viens de rater la marche du pouvoir…