dimanche, 24 novembre 2019
Luxe en bourg
Vendredi, malgré un manque d’enthousiasme qui n’est pas sans rappeler mon arrivée chez les Frères, nous sommes allés au musée du Luxembourg.
Nous sommes enfin allés voir l’exposition « L’âge d’or de la peinture anglaise ».
Il ne faisait pas vraiment mauvais alors l’humeur s’est allégée dès que nous sommes arrivés à l’arrêt du 95 sur la place.
Ce bus est une merveille du genre, de chez nous jusqu’à Montparnasse, il ne passe que par des endroits chouettes et beaux.
Depuis le cimetière de Montmartre jusqu’à la gare Montparnasse, le chemin est plein de monuments, de rues, de statues, de musées, d’hôtels particuliers magnifiques.
Il passe sur une de ces zones parisiennes à la plus forte densité d’œuvres d’art architecturales du monde au mètre carré.
Comme toujours, grâce à l’avantage insigne d’être bancal, nous ne faisons pas la queue et entrons dans le musée, petit donc tout à fait adapté à la maigre « capacité de piétinement » de la lumière de mes jours.
Et je commence à chercher, curieux, ce que je suis venu voir en réalité.
Quelque chose que je connais sur le bout du doigt.
Une œuvre de Sir Joshua Reynolds que j’ai vue suspendue à un mur chez mes parents.
Une copie que mon père avait faite ce petit garçon agenouillé dans un rayon de lumière.
Mon père me l’avait décrite, expliquée en détail, m’en avait dit le secret des ombres et des couleurs ainsi que l’histoire.
Puis il l’avait peinte lui-même, en s’aidant d’une carte postale venue d’un musée inconnu de moi.
Cette toile, quoique l’original en fut peint sur une planche de bois, m’avait frappé par la ferveur qui se dégageait du regard de ce petit Samuel.
Pour un peu, si je n’en avais pas été guéri par ceux qui étaient censés me montrer comment c’était super bien, je me serais mis à croire en dieu.
C’est dire comme ce tableau m’avait impressionné.
Aujourd’hui, je me dis que c’est probablement plus parce que mon père avait été capable de le copier à la perfection que parce que j’avais une connaissance innée de l’art pictural…
Et dans les allées du musée, je l’ai cherché ce « Petit Samuel en prière ».
Je l’ai cherché sur tous les murs de l’exposition.
J’ai vu certes de très belles choses mais pas celle qui m’avait poussé à suivre Heure-Bleue ce vendredi.
Nous avons passé une super chouette journée mais j’en ai retiré aussi une sorte de déception.
Je ne sais pas si ce qui me manquait c’était « Le petit Samuel » ou mon père…
Mais c’était bien quand même.
Très bien même…
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