mercredi, 04 décembre 2019
Ma petite entreprise...
On reçoit de ces courriels parfois…
Ce matin, on me propose des « trucs » invraisemblables.
Ça arrive de temps à autre.
La fréquence de ces « spams » avait diminué jusqu’à quasiment disparaître.
Je recevais bien une ou deux fois dans le mois, suivant des « clics » imprudents sur certaines publicités qui m’envoyaient parfois sur des sites étrangers.
On me promettait alors mille félicités dans des bras de blondes éblouissantes à condition que j’y claque la moitié de mes revenus et aille faire un tour en Europe de l’Est.
Ce matin donc, est réapparue une publicité que je croyais tombée en désuétude tant elle était devenue rare.
J’ai jeté un œil, d’abord indifférent, puis intéressé et enfin effrayé sur une offre étrange.
Elle m’eut intéressé si j’avais été doté de plus de curiosité que de connaissances en mécanique et en biologie.
Figurez vous, lectrices chéries, que dans ce courriel on proposait divers outils, qu’au départ j’ai cru destinés à soutenir, sinon un physique, du moins une imagination défaillante, en matière de câlin.
En mâle averti je me suis précipité pour lire le détail des performances attendues desdits outils.
Bien m’en a pris !
J’ai économisé, outre de quoi récompenser au moins une douzaine d’ardentes houri tarifées, des souffrances à côté desquelles, le Chant V du deuxième cercle de l’Enfer est une aimable plaisanterie (je conseille à tous et toutes la lecture ou la relecture de la Divine Comédie, le deuxième cercle de l’Enfer les renseignera bien mieux sur la luxure que je ne saurai jamais le faire).
Dans ce mail, donc on me propose des outils invraisemblables dont l’un m’a fait faire une gymnastique dont je ne me serais jamais cru capable à mon âge.
Imaginez votre Goût chéri sursautant en serrant les fesses tout en croisant les cuisses de sorte que l’équipement fourni à votre serviteur par dame Nature ne puisse en aucun cas être endommagé, le tout en gardant un œil méfiant sur le catalogue et, j’insiste, et SANS TOMBER !!!
Le truc en question, était-il expliqué, garantissait un orgasme inoubliable à votre partenaire pour 9.99 $ seulement.
Ce prix là était modeste, certes, mais l’autre...
Celui que vous deviez payer en souffrances était, si j’ose user du mot, d’un autre calibre.
Souffrances dignes de l’imagination du dieu Baal, ce plaisantin qui exigeait que des bébés fussent jetés vivants dans la gueule béante de sa statue chauffée au rouge.
Que je vous dise, lectrices chéries, l’idée de base de l’invention infernale partait du prédicat bien connu des amants de bistrot :
«Plusse que c’est long, plusse que c’est bon».
Ca part d’un bon sentiment, ça montre que l’égoïsme câlinesque perd du terrain, mais il faut quand même regarder de près à la méthode
Donc, disais-je, pour que ce soit le «plusse long» possible et donc le « plusse bon » possible, il fallait retarder l’éjaculation du mâle toujours pressé.
Je conçois bien l’affaire mais là où j’ai tiqué, c’est sur la méthode.
Pas question de se mettre à rêvasser à son prochain tiers provisionnel ou se laisser distraire par les bruits de la rue pour permettre à sa moitié de vous rejoindre tranquillement, non.
Il était ici question d’enserrer le membre présumé coupable de promptitude d’oiseau dans un collier, genre collier pour tuyau à gaz ou serre-câble d’électricien, de façon à éviter la hâte du mâle.
À la vue de l’engin, il ne faisait aucun doute qu’aucun homme normalement constitué n’allait éjaculer dans l’instant.
Ni même dans l’année qui suit...
De nos jours, on semble vraiment prêt à tout pour assurer la marge nette de « sa petite industrie » comme disait Bashung…
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