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lundi, 03 février 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 25

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Cette femme devant sa psyché, se prépare-t-elle à partir ou revient-elle ?
Et s’il y avait quelqu’un derrière elle ?
Dites en quelque chose lundi.
Que vous soyez à la place de l’une, de l’autre, des deux.
À vous de jouer.


*
*   *

La soirée a été délicieuse, j’en soupire d’aise.
Je sais bien qu’il est là et me regarde.
Oui, je sais que tu es là et que tu me regardes et que tu crois que je ne sais pas ce que tu penses.
Surtout à quoi tu penses.
Je le sais chaque fois que je t’entends ton souffle quand je retire les épingles qui tiennent mon chignon.
Je sais que c’est mal de te tenter comme ça et ce que tu veux faire chaque fois que je le fais.
J’entends presque tes mains qui veulent se tendre vers moi et passer sous mes bras pour me tenir.
Mais je ne peux pas résister, alors je baisse un peu la tête pour distraire ton attention vers autre chose que ce que tu ne fais que deviner à travers mon caraco dans le miroir de la psyché…
Oui, je sais que tu attends.
Je sais ce que tu attends…
Mais attends encore un peu, j’aime que tu me trouves troublante.
J’aime te troubler…
Je sais bien ce qui se passe quand je lève les bras pour retirer les épingles.
Je sais bien ce que tu meurs d’envie de faire quand, les bras levés, ma poitrine se tend au travers de mon « petit haut » comme tu dis.
Mais attends encore un peu.
Encore un instant…

*
*   *

Tu sais évidemment…
Pas tout ce que je pense, bien sûr.
Quoique…
Mais j’attends, je sais ce que j’attends et je sais que tu sais...
J’attends ce moment délicieux où tu lèveras les bras pour défaire ton chignon à petits gestes précis.
Chaque fois je me demande comment elle fait, les bras au dessus de la tête, les mains brodant sa chevelure de mouvements légers et sûrs.
Elle a toujours ce geste élégant qui la rend si belle.
Encore plus belle.
J’attends aussi avec impatience que tu découvres ton cou.
Ce cou pâle et si délicat qu’on ne peut le toucher que des lèvres.
Parfois du bout des doigts mais à peine.
Juste pour savoir si c’est le toucher qui me trompe ou si c’est la vue qui me trouble. 
J’attends le moment où seront dégagés ces petits cheveux.
Oui, les petits là, juste sous la nuque.
Je vois bien que tu prends son temps, jouant de ma patience.
Tu sais que je m’approcherai et te mordillerai le cou comme font les chats pour dire qu’ils vous aiment.
Bien sûr que je te ferai ça comme tu sais que je ne peux résister à cette peau.
Je me pencherai et poserai mes lèvres sur ta nuque pâle et douce.
Tu te tortilleras en disant « non, non, non… » mais tu baisseras la tête pour que ce me soit plus facile.
Et tu frissonneras.
Chaque fois que nous rentrons à la maison après une soirée agréable tu te mets devant ta psyché et tu attends, prenant plus de temps que nécessaire pour chaque geste.
Tu ne te décoiffes pas, tu danses sur mon âme.
Exprès.
Veux-tu seulement vérifier ?
Où bien veux tu…
Plus ?