dimanche, 05 avril 2020
Un samedi au bord de la glace
Jeudi dernier, ang/col, connue sous le nom de « Colombine » me posait deux questions :
« Tu as quoi au genou ? Et au fait comment va La Tornade ? »
Ang/Col que je te rassure tout de suite ! La Tornade est en forme.
En pleine forme, il faut qu’on te dise : On n’ose pas se fâcher avec elle, on n’est même pas sûr qu’elle soit humaine.
On apprendrait incidemment qu’elle peut passer un week-end sur la Lune, et sans scaphandre, qu’on ne serait pas autrement étonnés…
Quant à mon genou, c’est une autre histoire.
Une vieille histoire.
Une histoire de patinoire.
Que je te dise, Ang/Col, dans les années « ante 68 », les besoins de relations amicales ou plus si affinités étaient pleines d’embûches.
Les garçons étaient bêtasses et les filles méfiantes.
Néanmoins certaines informations circulaient sous le manteau qui permettaient d’espérer de savoir justement ce qu’il y avait sous les manteaux.
On disait, et j’ai su que c’était vrai, qu’il y avait des endroits où la camaraderie ambiante faisait qu’il était tout à fait possible qu’une fille inconnue vous prenne par la main et vous entraîne sans faire d’histoires.
Un copain m’entraîna donc un jour à la patinoire Molitor.
C’était dans un « quartier chic », dit autrement « quartier triste à mourir » mais poussés par l’espoir, nous y allâmes un samedi d’hiver.
J’ai loué pour l’après-midi une paire de « patins figure » qui avaient l’avantage sur les « patins hockey » de faire tomber la figure la première si les deux premières dents du frein des patins n’étaient pas meulées.
Les « patins hockey », eux, vous permettaient de tomber de tous les côtés car ça glissait de partout…
Mon copain et moi nous sommes lancés sur la piste.
Enfin, il s’est élancé.
J’ai juste commencé à avancer avec la sûreté de pas de l’équilibriste qui monte sur le fil pour la première fois.
L’inconscience de la jeunesse aidant, je fus de plus en plus hardi.
Un moment, je pensai même être devenu le successeur désigné d’Alain Calmat au point que je me lançai avec presque de la grâce sur la glace, hélas avec suffisamment d’hésitation pour qu’une fille me prît la main pour m’aider.
Fier comme tout j’avançai, glissant quasi élégamment quand une gosse, petite mais fâcheusement douée tomba devant moi.
Incapable de l’éviter je tombai à mon tour me tordant pour ne pas l’écraser.
Hélas, un géant sorti de je ne sais où me tomba dessus à son tour et me plia la jambe droite.
Ce qui serait resté sans conséquence ni intérêt si le pliage n’avait été fait selon un angle imprévu par l’articulation.
J’ai hurlé.
On m’a ramassé et tandis que je claudiquai jusqu’au bord de la piste mon genou a triplé de volume et est, je l’ai vu à la maison, devenu violet.
C’était la première fois que tenir la main d’une fille me coûtait un genou.
Depuis, chaque marche dépassant deux ou trois heures, chaque changement de temps ou de saison, tout cela me rappelle cette gamelle à la patinoire Molitor.
C’était le début de l’année 1965 et je me rappelle cette fichue gamine comme si c’était hier…
11:20 | Commentaires (7)
Commentaires
Sans rire, c'est passionnant la façon dont tu racontes!
allez je te fais la bise sur ton genou tordu (sourire)
Écrit par : Coumarine | dimanche, 05 avril 2020
ça alors!
Écrit par : Adrienne | dimanche, 05 avril 2020
C'est bien tu as toujours des souvenirs sympa à nous faire partager...et toujours ta verve! je viens de chez H B qui m'a fichu le bourdon...je ne pensais pas que vous manquiez de boulanger...ils ne le disent pas...t'as pas un Liddl par chez toi ils font du pain...qu'il vaut mieux manger tout de suite mais c'est frais...quelle galère...et pour combien de temps tout ça ????????????????? bisous.
Écrit par : Charlotte17 | dimanche, 05 avril 2020
C'est la nana qui a voulu t'aider qui a du être déçue ! ;)
Écrit par : Fabie | dimanche, 05 avril 2020
J'y allais aussi à Molitor avec des copines ! On s'est peut être croisés sans le savoir !
Écrit par : ang/col | dimanche, 05 avril 2020
Merci de nous faire sourire ;-) ! Mais désolé de sourire de tes mésaventures :-( . Quoi qu'il en soit, maintenant je connais l'origine de l'expression "briser la glace" :-) .
Écrit par : Passion Culture | dimanche, 05 avril 2020
Quant à moi, pas de patinage, mais un ''grand écart'' mal maîtrisé qui, vers mes 15 ans, m'a fait une luxure du grenou... J'ai continué à aller au collège à pied, le genou bandé à angle droit, marchant sur la pointe du pied.
Cinquante trois ans plus tard, on m'a posé un genou en titane, conséquence directe de cet écart loupé !
Écrit par : Gwen | lundi, 06 avril 2020
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