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samedi, 13 juin 2020

Doit-on brûler les livres de Robert Desnos ?

Robert-Desnos-Chantefables-et-Chantefleurs.jpg

Pour en finir – alors que ce ne sera jamais fini- avec cette affaire de racisme mal compris et surtout mal placé.

Samedi après-midi, je lisais un article sur le sud des États-Unis, je lis que le Mississipi est un état ou le taux de chômage est élevé.
Me passent alors par la tête quelques vers appris à l’école maternelle.
Oui, lectrices chéries, je suis aussi allé à l’école maternelle.
Et ces vers me sont revenus :

Sur les bords du Mississipi
Un alligator se tapit.
Il vit passer un négrillon »

Évidemment, comme ça fait longtemps que j’ai quitté l’école maternelle, la suite m’échappe.
Je demande donc à Mr Google  la suite de « Sur les bords du Mississipi ».
Il me répond que c’est Mr Robert Desnos qui commit ce petit poème.

Sur les bords du Mississipi
Un alligator se tapit.
Il vit passer un négrillon
Et lui dit : « Bonjour, mon garçon. »
Mais le nègre lui dit : « Bonsoir,
La nuit tombe, il va faire noir,
Je suis petit et j’aurais tort
De parler à l’alligator. »
Sur les bords du Mississipi
L’alligator a du dépit,
Car il voulait au réveillon
Manger le tendre négrillon.

Mon éducation a dû être ratée quelque part puisqu’après avoir appris cette récitation, ainsi que cette idiotie zoologique qu’est cette « fourmi de dix-huit mètres » sans oublier « À l’enterrement d’une feuille morte, deux escargots s’en vont ».
Sans nul doute, le but caché de Mme C. a été dévoyé par votre serviteur.
Alors que j’aurais dû sortir de l’école plein de ressentiment, je n’en suis pas sorti prêt à haïr tous ces « nègres », « bougnoules », « niaquoués », « basanés » et autres « rastaquouères » qui peuplaient mon école et le quartier…
En plus, idiot jusqu'au bout, je fus ébloui par les yeux bleus de Malika au point que, même en classe où nous partagions la même table, je lui tenais la main que j’aurais dû lâcher dès lors que nous n’étions plus en rang.
Incurable vous dis-je...

Je vous laisse imaginer l’indignation qui secouerait n’importe quelle école maternelle aujourd’hui si la maîtresse avait l’idée saugrenue d’apprendre aux enfants, surtout à la petite camarade de table de ma petite-fille ce court poème.
Il y aurait une manifestation le soir même devant l’école et on jetterait des pierres à la maîtresse.

En parlant de maîtresse, la maîtresse qui conte ses aventures scolaires dans « Les tribulations de Lana » aborde le sujet sous un angle différent mais passionnant.