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lundi, 15 juin 2020

Devoir de Lakevio du Goût N°43

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J’aime Hopper et son génie de l’étrangeté de la banalité.
« Hotel Room » me le démontre et me pose la question :
Que fait-elle donc, si peu vêtue, assise l’air si peu intéressé par son livre ?
J’entrevois plusieurs cas.
Et vous ?
Qu’en aurez-vous dit lundi ?

Voilà à quoi je suis réduite !
Un mauvais « Back Street »…
Je sais bien qu’il n’y en a pas de bons mais tout de même…
Au moins Ray a vécu des moments d’amour fou avec son Walter !
Évidemment, il l’a roulée dans la farine avec ces histoires « d’amour pur ».
J’avais prévu autre chose que « l’amour pur » moi !
Je pensais à des tas de choses qui me donnaient chaud au point que je n’avais même pas pensé à emporter un livre avec moi.
Maintenant me voilà dans cette chambre d’une neutralité confondante, réduite à passer le temps en lisant la Bible de Gédéon du tiroir de la table de nuit…
« Un week-end d’amour, de joie et de bonne chère pour ma chérie ! » avait-il dit.
Je me voyais déjà, picorant sur un lit dévasté un peu de caviar d’Iran pour récupérer un peu de l’énergie dépensée à nous aimer sauvagement.
Et je rêvais à la suite promise.
Je me voyais errant dans les couloirs ou le parc de la propriété, oubliant que les mains sont faites pour porter autre chose que des bagues ou des sacs à main car toutes choses habituelles étaient faites par d’autres, payées pour le faire à ma place.
Mincissant encore pour lui faire honneur au point j’en suis sûre qu’il me resterait juste assez de muscles pour tendre au concierge du « Plaza » mon « American Express Platinum », celle qu’il aura garantie pour moi.
Eh bien non !
Je suis restée en tenue légère sur le lit et, au bout de plus de deux heures, j’ai appelé le service d’étage pour qu’on m’amène au moins un peu de café et un ou deux toasts.
Le garçon d’étage vient de frapper à la porte et je ne sais pas si je peux lui ouvrir dans cette tenue plus que légère.
Oh ! Et puis après tout, je suppose que je peux, dans ces hôtels, le personnel sait se tenir, quasiment des robots, des mécaniques bâties pour servir…
Je ne suis pas dans un bouge tout de même.
Un beau garçon est devant la porte.
Il n’a pas de café ni de toasts.
Juste un petit mot sur le papier à en-tête de l’hôtel.
Il me le tend et je sais qu’il l’a lu car il me dit « Madame, il me faut l’empreinte de votre carte avant que j’amène le petit en-cas que vous avez demandé… »
Le salaud !
Je suis à trois heures de chez moi, dans l’état à côté, à sa demande.
« Tu comprends, dans le Connecticut, je suis connu… » a-t-il prétendu.
Il voulait éviter d’être surpris par une connaissance avant qu’il n’annonce à sa femme qu’il la quittait pour moi.

Vu le prix des chambres ici, je vais savoir vraiment ce qu’est « Back Street ».
Au moins jusqu’à Noël.
Non mais quelle ordure !
Finalement, voyons si le garçon d'étage est vraiment un robot et s’il sert si bien...

PS : Excusez-moi, j'ai fait si précipitamment ce matin que la dernière phrase est restée chez Word...