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mardi, 13 octobre 2020

Consommation des sens…

Vieux Paris - Enfants garcon et fille a Montmartre en 1948.jpg

C’est un mardi comme il y en a un par semaine, calme et vaguement ennuyeux.
J’ai donc fait ce que je fais d’habitude.
Le petit déjeuner d’Heure-Bleue, puis le mien, puis…
Et enfin je vais vous lire…
Mais d’abord et avant tout, je vérifie que nos blogs fonctionnent.
Ils fonctionnent.
Je regarde le mien et je vois la photo prise par Boubat à Paris alors que je n’étais pas loin de naître.
Je la regarde de nouveau et je me rappelle soudain pourquoi elle m’a accroché la mémoire.
Pour plusieurs raisons.
D’abord parce que l’endroit me rappelle furieusement celui où j’ai grandi.
Ces immeubles noirs et lépreux, ces pavés perpétuellement humides d’on ne sait quoi et qui sont glissants d’un bout de l’année à l’autre sont de ceux que j’ai vu jusqu’au-delà de mon adolescence.
Mais surtout, ce sont cette petite fille et ce petit garçon.
Même leur vêture était de celles que j’ai connues.
La petite fille m’a rappelé Malika.
Je vous ai déjà parlé de Malika.
Elle avait quelque chose d’extraordinaire.
Alors que dans ma famille, nous comptions douze yeux bruns dans des visages plutôt mats, Malika avait deux yeux bleus posés sur un visage à la peau si claire que la première fois que je l’ai vue je suis resté ébloui.
Nous étions arrivés ensemble à l’école maternelle et la maîtresse nous avait mis côte à côte.
Mieux encore : Pour entrer en classe, on nous faisait mettre en rang par deux devant la classe et chacun devait tenir la main de son ou sa camarade de rang.
J’en ai encore le cœur qui bat…
Malika n’avait pas les cheveux rangés et avec un ruban comme la petite fille de la photo.
Elle avait des cheveux bouclés d’un noir de jais qui faisaient ressortir la pâleur de sa peau et le bleu de ses yeux.
Il ne devait pas y avoir chez elle d’yeux bruns ni de cheveux raides pleins d’épis car elle me regardait comme mes sœurs ne me regardaient jamais…
En plus, quand on s’asseyait à notre petite table à deux places liée à un banc à deux places lui aussi, elle ne me lâchait pas la main.
En y réfléchissant, la maternelle, c’est terrible !
Hélas, la cruauté de l’Éducation Nationale se fit sentir dès la sortie de la maternelle.
Une ségrégation féroce fut de mise à Paris jusqu’à la fac.
Voilà où m’a mené cette photo qui a un poil de plus que mon âge…

Commentaires

Mon compagnon de maternelle (chez les Ursulines) était Mich' B. le fils du pharmacien et c'était mon ennemi intime. On se flanquait de belles peignées et je n'ai pas toujours été la perdante...
Il a fini par épouser une vague cousine et lorsque nous nous revoyons, nous parlons de ce beau temps de l'avant-guerre...

Écrit par : Gwen | mardi, 13 octobre 2020

Le Goût, explique à tes lectrices chéries comment on agrandit les images : internet est plein d'astuces, encore faut-il les connaître.

Écrit par : Nina | mardi, 13 octobre 2020

avec la touche Ctrl et en même temps appuyer (autant de fois qu'on veut) sur la touche +

Écrit par : Adrienne | mardi, 13 octobre 2020

OK, en cliquant d'abord sur l'image.

Écrit par : Nina | mardi, 13 octobre 2020

Nos petits enfants ont à peine le droit de se toucher le bras avec ce fichu virus, mais cela n'empêche pas mon petit fils d'avoir une amoureuse ;)

Écrit par : Fabie | mardi, 13 octobre 2020

J'ai vécu l'atmosphère des classes maternelles au travers de mes deux fils. Quant à moi, je suis allée à l'école à six ans pile. Mais j'envisage cette année de m'y "tremper" en allant faire la lecture à ces enfants-là.

Écrit par : Yvanne | mardi, 13 octobre 2020

je garde aussi un souvenir merveilleux de mon ami de maternelle, plus jamais revu depuis, mon grand ami Xavier avec qui je faisais chaque jour un bout de chemin pour rentrer à la maison (quelle époque où on laissait des enfants de quatre ou cinq ans rentrer seuls à pied)

Écrit par : Adrienne | mardi, 13 octobre 2020

Une photo qui fait resurgir de beaux et doux souvenirs , le Gout . La petite Malika fut ton premier émoi et l'on a tous une petite Malika (ou un petit Malik ) dans le cœur qui nous a un jour fait vibrer et donner envie de voir la vie en couleurs...

Écrit par : Jerry OX | mardi, 13 octobre 2020

Quelle jolie histoire !
Quand vas-tu te décider à écrire un recueil de ces petits textes ravissants ? (en tout cas, moi, ils me ravissent)

Écrit par : Ambre | mardi, 13 octobre 2020

Quelle chance d'avoir une telle mémoire, d'aussi beaux souvenirs et de nous les aussi bien raconter ! Pour ma part, je n'ai pratiquement aucun souvenir du temps de l'école maternelle. Sauf un seul : la punition que j'ai reçue de mes parents pour avoir joué au docteur avec la petite voisine d'en face ;-) .

Écrit par : Passion Culture | mercredi, 14 octobre 2020

Ben, figure toi que moi non plus je ne me rappelle pas de la maternelle, !

Écrit par : Emiliacelina | mercredi, 14 octobre 2020

On fait quoi à la maternelle ?
Vu que je n'y suis jamais allé…

Écrit par : alainx | jeudi, 15 octobre 2020

Les commentaires sont fermés.