jeudi, 12 novembre 2020
Bonjour tristesse…
Adrienne m’a lu.
Merci Adrienne, merci beaucoup !
Tu me demandes qui est Michel Droit.
Comment te dire…
C’était un écrivain, évidemment.
Assez connu et manipulant aussi bien la langue française que ses relations pour être élu à l’Académie Française.
Ce qui, hélas pour lui, ne l’a pas rendu plus immortel que le commun des mortels.
C’était aussi un journaliste qui, fort de son ancien statut de Résistant, fut le questionneur préféré de Charles de Gaulle.
Pire, ça ne lui suffit pas.
Il crût bon de s’exprimer à la radio chaque fois qu’un politicien d’importance était rappelé ad patres.
Bon, en réalité, probablement en signe de respect pour l’ancien questionneur de de Gaulle, on le rappela sur les ondes de l’ORTF quand un homme politique mourait.
À cette époque lointaine qu’étaient les années ante XXIème siècle, même important, un homme politique mourait.
Il ne disparaissait pas ni ne nous quittait, il mourait.
Tout simplement.
S’il disparaissait, c’est des bulletins d’information, mais pas si vite que ça, beaucoup moins vite que ne se succédent les « stars » qui ne sont que des étoiles filantes aussi fugitives que fuligineuses…
Bref, Michel Droit a donc meublé les bibliothèques – assez peu -, les pages du Figaro – beaucoup plus - et les ondes de l’ORTF – beaucoup trop -.
Il avait cette particularité regrettable, quand il parlait dans un micro, de rendre tout ce qu’il disait d’une tristesse et d’un ennui profonds.
Je l’ai entendu faire l’apologie du monde « pré-soixante-huitard » comme n’importe quel représentant de la droite la plus rétrograde.
Et, tel Georges Pompidou annonçant la mort de de Gaulle, Michel Droit, qui se la pétait quand même un peu, avait une propension à singer l’élocution d’André Malraux qu’on nous rappelle régulièrement ces temps-ci où, faute d’hommes de réelle valeur, on remplit le Panthéon de femmes et d’hommes dont certains sont morts depuis longtemps…
Tout ça pour te dire que devant un micro, cet homme devenait particulièrement chiant et guérissait illico le jeune homme que j’étais de la moindre idée de devenir conservateur.
Cet expert de la rhétorique réactionnaire m’a ennuyé et beaucoup amusé à l’époque où il moquait ceux de ma génération et nous prenait pour une bande de « jeanfoutres » peu sérieux et semeurs de désordre.
Voilà, Adrienne, ce que je sais de Michel Droit.
Je suis heureux que tu m’aies posé la question sinon mon blog serait resté désespérément vide aujourd’hui.
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