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mercredi, 18 novembre 2020

Libéré... Délivré... Confiné...

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J’aime beaucoup le blog d’IsabelleZ.
Je la connais.
Elle habite un coin que je connais depuis toujours.
Enfin, depuis que j’ai trois ans environ.
Pas elle, évidemment, elle est beaucoup plus jeune.
IsabelleZ regarde son quartier, proche de Montmartre, d’une autre façon.
Elle prend des photos.
De belles photos.
De si belles photos qu’elle me fait reculer de plus d’un demi-siècle dans une enfance qui n’a jamais réellement pris fin chez moi.
Je regarde toutes les rues qu’elle a prises en photo et qui entourent le Sacré Cœur.
Toutes me rappellent quelque chose.
Je n’en vois pas que les images.
J’en vois la vie.
J’en sens les odeurs.
Qui n’étaient bien souvent que celles de la vie qu’on cache habituellement.
Celle de la soupe de légumes qui me chatouillait les narines en sortant de l’étude.
Trop souvent celle du pipi…
Je ne sais pourquoi, les rues Muller et André Del Sarte me donnaient l’impression de traverser une pissotière.
De toutes les rues photographiées par IsabelleZ, je revois aussi les couleurs.
Une dominait toutes les autres : Le noir des immeubles avant que Malraux ne décide que Paris devait être nettoyé de la crasse déposée par le chauffage.
Il y a un petit carrefour à une des sorties du jardin du Sacré Cœur que j’aimais beaucoup.
C’est là qu’Heure-Bleue s’est fait voler un portecarte par une « gitane ».
C’est un petit carrefour qui, depuis que je le connais, est toujours « en été ».
Je ne sais pourquoi, dans mon esprit il y fait toujours beau.
Même quand j’y passe et que le temps est nuageux.
Ce doit être la magie du lieu à laquelle est mêlé le souvenir d’un oncle qui chantait en nous promenant « Un garçon part en vadrouille, au bord d’un étang ».
Il s’arrêtait sur ce petit carrefour, et continuait « Il marche sur une pierre qui roule et fout le camp dedans… »
C’était le petit frère de mon père.
Il était super bien, il jouait à Hercule dans « Les travaux d’Hercule » vachement bien.
Il est vrai qu’il était très fort mon oncle.
Puis il nous reprenait par la main, ma sœur cadette et moi et on descendait la rue Muller, celle qui sentait le pipi et qu’IsabelleZ a prise en photo.
Au bout de la rue Muller on tournait dans la rue de Clignancourt qu’on descendait jusqu’au passage au coin duquel il y avait « le chiffonnier ».
Le fameux passage Kracher, celui qu’on n’avait pas le droit de prendre, ni mes sœurs ni moi « car on allait se faire enlever par des Arabes » selon ma mère.
Voilà où m’entraîne le blog d’IsabelleZ.

Commentaires

J'aime aussi ce que tu as écrit là. Comme toi, l'évocation de ces noms de rues et de quartiers réveille des saveurs, des bruits, des images.

Écrit par : delia | mercredi, 18 novembre 2020

Bonjour Le Gout, En liant ton texte, j'imagine les rues de Paris mais sans le vide sidéral du confinement avec le bruit des parisiens et le bonheur qui suit ce joli vacarme parfois, nostalgique ?

Écrit par : Jerry OX | mercredi, 18 novembre 2020

Tes souvenirs sont toujours aussi precis les couleurs les odeurs et ton oncle qui si je comprends bien était de la même veine que ton père.....

Écrit par : Emiliacelina | mercredi, 18 novembre 2020

Montmartre sent un peu l'urine...
La Bourse sent carrément l'urine...
Donc Montmartre est la Bourse ou la Bourse est Montmartre :-)))) je rigole.

J'adore.

Écrit par : Pivoine | jeudi, 19 novembre 2020

Les commentaires sont fermés.