vendredi, 20 novembre 2020
Leurre de la promenade...
Ouais... Mais c'est exactement ça...
Vous savez quoi, lectrices chéries ?
J’ai envie de prendre le bus.
Non que j’aie un but particulier en tête, non…
Plus exactement, je n’ai pas de destination géographique précise en vue.
Un but, en revanche, j’en ai un : Voir, voyager.
Bien sûr, comme souvent depuis… Depuis huit mois, je monte.
Je monte la rue qui me mène vers la place des Abbesses.
Je descend la rue qui me mène vers la place de Clichy.
Je monte la rue qui me mène au cimetière Saint Vincent.
Je passe parfois rue d’Orsel où je vois ce restaurant qui est devenu un « restau à couscous » alors qu’il servait de la cuisine dont je n’avais rien à faire, occupé que j’étais à regarder les yeux de ma convive.
Je m’arrête parfois place Charles Dullin que je m’entête à appeler place Dancourt.
Chouette place ou je pouvais m’asseoir sur un banc, mon cartable entre les jambes, puis m’asseoir ma main tenant une autre main, puis assis contre la lumière de mes jours.
Il n’y a plus de bancs.
Ils ont été retirés parce que la vue de clochards assis et buvant heurtait la vision qu’avaient de Paris des touristes mal renseignés à coups de clichés pleins de peintres et de Tour Eiffel.
Alors je veux prendre le bus.
Voir le boulevard de Bonne Nouvelle, le boulevard Poissonnière, y voir la station qui s’appelait « Boulevard Montmartre » rebaptisée « Grands Boulevards » pour rappeler quelque chose à des gens de passage.
J’ai envie de traîner, de flâner le nez au vent.
Lire ce qu’ont écrit sur les murs des poètes de passage.
Même si l’inspiration leur fait souvent défaut.
J’ai envie de m’appuyer au parapet du pont de la Concorde et regarder la Seine.
Voir au loin la Tour Eiffel et le pont Alexandre III quand je regarde vers l’ouest.
Voir les Jardin des Tuileries et au loin les tours de Notre Dame quand je regarde de l’autre côté.
Ressentir ce petit pincement quand je regarde la place de la Concorde et l’entrée des Tuileries.
J’ai envie de prendre le bus pour retourner dans les rues du Marais ou du Quartier Latin.
J’ai envie d’errance.
L’enfermement ne me vaut rien.
Et le reste de la famille me manque.
Terriblement...
Se voir allouer une heure de promenade dans une rayon limité vous a un côté Fleury-Mérogis qui me pèse chaque jour un peu plus…
On va finir par croire les vieux qui se lamentent « C’était mieux avant ».
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07:55 | Commentaires (3)