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vendredi, 18 décembre 2020

Le temps passé…

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« Il s’est glissé dans nos pensées et à notre insu à travers ces jours traversés ».
C’est comme ça que commence la chanson de Jonasz « Le temps passé ».
Ça m’est venu à l’esprit cet après-midi en revenant de « La Maison des Bancals ».
J’étais reparti de chez eux, sûr cette fois que mon dossier était à jour, ce qui n’est jamais si simple qu’il y paraît.
Je suis parti d’un pas de promeneur jusqu’à la gare Saint-Lazare.
J’y ai acheté des tickets, acheté aussi le Télérama de la lumière de mes jours.
J’ai « traînassé » un peu jusqu’à l’arrêt du 95 dans lequel je suis monté.
Comme toujours quand le bus roule, je regarde les gens, les trottoirs, les boutiques et, évidemment les immeubles et surtout ce que parfois ils dévoilent de la vie de ceux qui les habitent.
Cet après-midi le bus était étrange.
D’abord les passagers étaient calmes et silencieux.
Et même courtois puisque chaque nouveau passager saluait civilement le machiniste.
Ne ricanez pas, lectrices chéries, il n’est pas si fréquent que le passager sache gré au machiniste de l’emmener à bon port…
Je me suis assis, ai commencé par sortir mon livre et j’ai failli me plonger dedans quand nous sommes arrivés place de l’Europe.
Là, tiré de mon idée par je ne sais quel instinct, j’ai levé les yeux et regardé à travers la vitre.
Le bus a fait le tour de la place, est passé sur le pont de l’Europe qui n’a guère changé depuis que Caillebotte l’a peint, puis a emprunté la rue de Saint Pétersbourg qu’enfant j’ai connue comme « rue de Leningrad ».
L’immeuble de « La Poste » passé, à la station « Bucarest » le bus s’est arrêté.
Je vous ai déjà parlé de cet immeuble qui me remue chaque fois que je regarde le premier étage, ce premier étage où un lustre vieillot diffuse une lumière chiche ?
Oui,  c’est bien celui-là.
Celui où la lumière est si chiche qu’habituellement elle n’atteint pas même les murs.
Celui qui me rappelle un copain dont la mère me semblait très belle et jouait du piano.
Eh bien cet après-midi, le bus s’est arrêté un peu après la station, mon siège juste face à l’immeuble qui m’a semblé encore plus émouvant que d’habitude.
J’ai vu la pièce.
Le plafond et les murs sont d’un blanc terriblement passé par les ans.
C’est un « blanc gris ».
On voit que c’était blanc mais les ans l’ont maquillé de triste.
La pièce n’est pas bien grande mais je suis sûr qu’elle est très agréable.
Le lustre était plus que suranné bien sûr qui réussissait à illuminer sur le mur que je voyais à gauche de la fenêtre, un magnifique trumeau aux dorures écaillées.
Sur le mur, à droite de la fenêtre, une bibliothèque, toute simple, faite de bois, de bêtes étagères de vrai bois, massif et sombre.
Cette bibliothèque est pleine de livres.
De livres de toutes sortes, des anciens et des simplement vieux parce qu’achetés neufs il y longtemps.
J’ai regretté que le bus s’en aille car je suis sûr que si la porte de l’immeuble s’était ouverte, mon copain en serait sorti.
Il m’aurait reconnu et nous serions allés ensemble boire un expresso.
Je n’aurais plus eu mal au genou.
Il y a des jours, comme ça, où la solitude dans le bus montre des choses qui passent inaperçues parce qu’elle ne sont visibles que seul…

Commentaires

que sont nos amis devenus ;-)

Écrit par : Adrienne | vendredi, 18 décembre 2020

On ressent l'émotion procurée par cet arrêt. Souvenirs.....souvenirs.....

Écrit par : Emiliacelina | vendredi, 18 décembre 2020

"c’était blanc mais les ans l’ont maquillé de triste."
Tu es poète, c'est super bien dit!

Écrit par : Coumarine | vendredi, 18 décembre 2020

Souvenirs, souvenirs...

Écrit par : ang/col | vendredi, 18 décembre 2020

C'est vrai que souvent les souvenirs se pointent quand on voyage seul. Être accompagné au même endroit ce n'est pas la même chose.
Je pense à un souvenir personnel place du Trocadéro.

Écrit par : alainx | vendredi, 18 décembre 2020

Bien jolie nostalgie du temps passé...

Écrit par : lakevio | samedi, 19 décembre 2020

Les commentaires sont fermés.