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jeudi, 24 décembre 2020

Le chartier embourbé…

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Je ne suis pas un expert en matière de commerce.
Encore moins en matière de restauration.
Quoique je me demande comment peuvent survivre des commerces que j’entends depuis que je suis enfant pester après la maigreur de leur chiffre d’affaires et de la famine induite par l’absence de marge, absence induite par la rapacité d’un état vautour.
Survivre disent-ils…
Surpris je suis donc ces temps-ci à entendre le montant pharaonique du chiffre d’affaires revendiqué et des pertes abyssales afférentes à sa disparition.
L’état, dans un élan aussi gigantesque que surprenant vint donc à leur secours.
Du moins en répandit-il la nouvelle…
Aussi les commerces ainsi prétendument secourus poussèrent-ils un « ouf » de soulagement qui s’entendit au fin fond de nos campagnes, pardon « territoires de la ruralité ».
Je ne sais ce qui m’a le plus surpris à écouter
ce matin une dame, cheffe cuisinière de son état.
Était-ce sa naïveté de croire que l’État allait leur verser les sous qui les récompenseraient de leur soumission à l’ukase leur disant de fermer leurs établissements ?
Était-ce la soudaine compréhension de l’État devant la détresse de ceux qui concourent activement à la croissance du PIB ?
Je fus détrompé illico à l’écoute de notre célèbre « maîtresse-queux ».
Les commerçants ont à leur tour fait l’expérience courante chez le bénéficiaire de la CAF se heurtant au kafkaïen dédale paperassier.
Pour ce qui est de l’État, en revanche aucun changement.
Notre tutélaire puissance a gardé ce talent envié par tous les organisme associatifs chargés d’aider le public et qui, eux, donnent ces aides.
Ce talent d’annoncer à cor et à cri des aides gigantesques destinées à tous ceux dans le besoin en ayant soin de différer le règlement y donnant droit et plus encore les règlements destinés aux bénéficiaires.
Ah ! Mais quel talent !
Nous serions la première puissance mondiale s’il était mis au service du pays plutôt qu’au service du Ministère des Finances.
Le talent du Ministère des Finances, en matière d’aide, semble essentiellement consister à ne pas l’accorder.
Ah ! Cet art de faire de l’aide un immense damier !
Ce damier fichu de telle sorte que personne ne pourra, quelle que soit son habileté, rentrer dans une des nombreuses cases qu’il devra cocher pour toucher ces sous.
L’aide semble fichue un peu comme les tarifs de la SNCF.
C’est-à-dire comme un Loto truqué.
Si vous êtes astucieux et avez de l’entregent, vous allez avoir un tarif avantageux.
Sinon, si vous avez réellement besoin de quelque aide, notre État, censément gaspilleur pour cause de redistribution forcenée, se comporte comme le Royaume-Uni sous le gouvernement de Margaret Thatcher.
Ou comme le chartier de La Fontaine à qui Hercule recommandait « Aide-toi, le ciel t’aidera. »
Traduit en langage « libéral » très en vogue chez des Wauquiez ou des Le Maire, ça donne quelque chose comme « Démerde-toi ! D’abord, c’est ta faute ! Mentalité d’assisté, va ! »
Le même Ministère s’étonnera, une fois la crise passée que les mêmes commerçants se remettent à « faire du black » avec entrain et disent à un gouvernement surpris et impécunieux comme toujours « Aide-toi, le ciel t’aidera. »

Commentaires

ce texte me fait penser à un sketch de Coluche ! L'étudiant.


«Alors, il avait écrit aux administrations :
Monsieur,

Je m'excuse de vous déranger pendant la sieste.

Alors, voilà.
J'ai fait tout qu'est-ce qu'on m'a dit.
- J'ai fait la guerre avec les allemands... ou contre les allemands même !
Non, « avec », dans le fond ils la faisaient aussi eux.

- J'ai fait comme on m'a demandé, deux enfants virgule six.
J'en ai fait trois... J'ai pas trouvé la virgule.

Maintenant, j'ai plus de travail...
Je voudrais savoir : Qu'est-ce qu'il faut que je fais ?"

Et ils ont répondu :
Monsieur,

Écrivez-nous de quoi vous avez besoin...
On vous expliquera comment vous en passer !»

http://buze.michel.chez.com/lavache/coluche_l_etudiant_mon_pere_il_est_balaise_mon_papa.htm

Écrit par : Xoulec | jeudi, 24 décembre 2020

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