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mardi, 12 janvier 2021

Je livre des merveilles, comme disait Marco Polo…

J’ai dit à la lumière de mes jours :
- Ma Mine, j’ai envie de manger au restaurant !
- Si tu veux, on commande chez le « Noich ».
- Mais non ! J’ai envie d’aller au restaurant !
Et c’est bien ça, je n’avais pas envie d’aller sur la page Web du restaurant, de commander des plats que je ferais réchauffer.
Pas envie non plus de ne voir aucun autre client, d’aller prendre dans l’ascenseur le sac que le livreur payé une misère y aurait placé avant d’envoyer l’ascenseur à notre étage.
Je n’aimais pas cette façon de ne pas aller au restaurant.
D’autant moins que c’est à peine moins cher et que c’est moi qui mets la table, assure le service, débarrasse la table et fais la vaisselle…
Une autre chose me chiffonne, d’ordre humain cette fois.
Je n’aime pas voir de jeunes gens exploités de la sorte.
Payés une misère par des gens qui sont fiers d’afficher une fortune en milliards de dollars et nous expliquent que c’est grâce à eux que ces livreurs ne meurent pas de faim.
Bref…
J’ai envie de retourner dans un vrai restaurant où celui qui me sert peut vivre décemment de son travail.
Pas être livré par un type qui s’échine pour remplir le compte en banque Uber ou autre.
Type à qui il ne restera que ses yeux pour pleurer s’il se fait voler son vélo pendant qu’il ouvre la porte de mon ascenseur.
Vélo qu’évidemment il aura dû payer de ses deniers pour travailler...
Type qui se verra refouler par le médecin s’il tombe malade, faute d’être inscrit à la Sécurité Sociale.
Mon envie de restaurant devrait se bloquer quand je constate que si le monde continue dans cette voie, on vivra sous peu dans le monde de Charles Dickens où le droit de se taire prévalait et où avoir de l’argent donnait le droit d’exploiter et de maltraiter ceux qui n’en avaient pas.
Quand je pense que j’aurais honte de payer trois €uros pour livrer en vélo en haut de Montmartre un type ahanant qui a dépassé l’âge de la retraite de près de cinq ans…
Non seulement l’ascenseur – « l’ascenseur social », pas le mien-, est en panne mais en plus « le train du progrès » est reparti mais en marche arrière…
Mais j’ai quand même envie de d’aller au restaurant !
Et vous avez bien vu, hein, uniquement pour des motifs sociaux !
Bon, aussi pour voir du monde et manger ailleurs qu’à la maison face à la lumière de mes jours. Manger quelque chose que quelque chose que je n’aurais ni cuisiné ni servi.
Dîner à une table que quelqu’un d'autre aura mise et débarrassera.
Revenir tranquillement à la maison en flânant et en papotant, la lumière de mes jours à mon bras.
Pas grand’ chose, en somme.
Mais ce sera bien.
Rêvons encore, c’est ce qui reste...
S’il existe encore, on ira chez Gallopin.
C'est chouette Gallopin.
Je n’y ai que de rares mais délicieux souvenirs.

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