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mercredi, 08 septembre 2021

Un nouveau pape est appelé araignée...

Chloe-l-araignee.jpg

Elle s’amenuise de jour en jour…
Je me demande combien de temps ça va prendre pour qu’elle disparaisse totalement.
Enfin non, pas totalement…
Il n’en restera j’en suis sûr que huit longs bâtonnets articulés.
Et chaque fois que je vais là, je lève les yeux vers la pyramide formée par l’angle du plafond avec les murs droit et gauche.
Je n’avais pas même vu qu’il y avait une toile.
Ténue la toile, très ténue.
Chaque jour depuis au moins trois mois, je vois cette araignée se réduire à huit pattes et un céphalothorax, l’abdomen diminuant au point qu’aujourd’hui il n’en reste plus qu’un point à peine plus gros que le céphalothorax où sont accrochées ces huit pattes.
C’est la première fois que je constate qu’une araignée peut être aussi stupide qu’un être humain.
Ce n’est pas que cette histoire soit passionnante, non, c’est simplement qu’elle me vient à l’esprit alors que je viens d’aller faire pipi.
Oui, lectrices chéries, ne vous y trompez pas, je suis un être humain.
Et un être humain ne fait pas que des choses extraordinaires comme payer des impôts, découvrir la relativité ou l’existence d’un virus.
Il fait aussi pipi…
Et chaque fois que je suis à la maison et que ce besoin se fait sentir, je vais dans le seul endroit où une araignée un peu au fait des réalités de l’existence n’irait jamais se fourrer : Les toilettes d’un appartement.
Surtout un appartement parisien.
Ces derniers sont si chers aujourd’hui qu’à part le bailleur personne ne peut se nourrir en y vivant.
Même une araignée.
Mais que croit donc cette bestiole ?
Que je vais lui attraper une mouche et la jeter dans sa toile ?
En y pensant, je la regarde dépérir depuis au moins trois mois.
Je l’avais déjà vue, passant sur le plafond du séjour, tranquillement, le traversant en plusieurs heures.
Je la laissais faire, croyant que « l’araignée vit dans une maison saine » selon un dicton qui répand l’idée qu’une araignée débarrasse un habitat de toutes les autres bestioles, celles qui ont six pattes seulement…
Hélas, la bêtise ambiante ne frappe pas que le septuagénaire en trottinette persuadé qu’il peut survivre à la rue Saint Lazare, perché sur son engin, au milieu des voitures et le regard fixé sur son smartphone.
Elle frappe aussi l’araignée qui va tisser une toile dans un endroit où on ne croise pas un moucheron.
Curieux comme vous me connaissez, avant de vous écrire ce délicieux poulet, j’ai tenu, comme chaque jour, à vérifier que l’araignée a « la vie chevillée au corps » comme disait feue ma mère.
J’ai soufflé sur la toile.
L’araignée s’est précipitée, s’est retrouvée toute bête devant l’absence de proie et est repartie au centre de sa toile rudimentaire.
P… ! Toujours vivante, après des mois sans un sandwich !
Je vous donnerai des nouvelles de l’araignée de temps à autre.
Me revient à l’esprit une nouvelle de Jean Ray, celle où une araignée et une mouche, pour une fois complices, se laissent tomber du plafond sur un homme.
Et le mangent…
J’y ai échappé.
Heure-Bleue à l’instant me prie instamment de trouver une mouche pour la jeter dans la toile de l’araignée qu’elle a, à m'écouter, prise en pitié.
Elle intercède affectueusement e « Ce n’est pas sa faute, à l’araignée, si elle est bête… »