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samedi, 24 septembre 2022

Jour de repas sage...

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Ça fait longtemps que nous en avons envie.
Seulement voilà, le Covid-19 nous empêche depuis plus de deux ans d’aller manger un « döner » là où il est vraiment bon.
D’un commun accord, un ami, Heure-Bleue et moi avons décidé de faire un couscous pour nous consoler.
Un couscous pour trois, ça fait bizarre alors nous avons invité une autre amie à le partager.
Pour me remonter le moral avant une séance d’épluchage de légumes à décourager un marmiton, je vais plutôt vous parler de « döner ».
Heure-Bleue m’a précisé souventes fois « Je ne peux pas manger ce genre de chose autrement que sur une assiette » car, ajoute-t-elle « sinon je ne sais pas manger élégamment ».
Elle a oublié qu’avant la découverte de ce « döner » de la rue des Petites Écuries, celui de la rue des Batignolles nous voyait déjeuner comme des clochards sur un banc de la place où se trouve l’église Sainte Marie des Batignolles.
Il faut néanmoins que je vous le dise : Il est impossible de manger un sandwich quelconque élégamment.
Que ce soit un « sec-beurre-cornichons » ou un döner.
Bon, d’accord, il y a pire que le döner.
La « pita-houmous-schwarma » par exemple qui vous flanque des gouttelettes de houmous pleines d’huile d’olive sur le plastron pendant que vous essayez vainement de rattraper le bout de poulet qui vient d’arriver sur votre pantalon, histoire d’y laisser une autre tache…
Pour le döner, je peux néanmoins dispenser quelques lumières, aidé par une longue expérience qui m’a coûté un bras en pressing.
D’abord, tout d’abord, éviter de faire comme Heure-Bleue qui tient absolument, malgré les objurgations de votre Goût préféré, à commencer par mordre dans cette merveille par le milieu.
Erreur ! Tragique erreur qui voit chaque fois se réaliser la prophétie de votre serviteur.
La déformation du petit pain laisse échapper de chaque côté des lèvres bien-aimées un tas de petits morceaux de veau.
Veau délicieux lui aussi mais qui sera irrémédiablement perdu.
Il finira, après avoir constellé de taches de gras le chemisier de la lumière de mes jours et un bref passage par le devant de sa jupe, sur le sol.
Parfois, avant d’arriver per terre, un orphelin décorera tristement la chaussure d’Heure-Bleue.
Il convient donc tout d’abord de faire attention et de se pencher sur sa serviette de papier.
Surtout ne pas tenter d’amener à sa bouche cet échafaudage instable.
Ensuite, tourner la tête pour commencer, en ayant pris grand soin de maintenir le döner aussi parfaitement horizontal que possible, de commencer à mordre dedans par un bout !
Et continuer, un peu comme si vous faisiez un zig-zag vertical, de façon à conserver un flanc aussi droit que possible.
Reste un dernier piège, hélas.
Non, vous n’échapperez pas à la rondelle d’oignon, vicieusement planquée qui, accrochée à vos dents lors d’une morsure enthousiaste, entraînera la moitié du reste de viande hors du petit pain.
C’est là que le conseil de se pencher sur sa serviette prend tout son sens.
Vous pourrez récupérer, avec les doigts certes,  le veau qui vous narguera sur le morceau de sopalin.
Ne lui en veuillez pas ! Pensez une seconde à ce qui serait arrivé si, dans un souci d’élégance masticatoire, vous aviez alors amené le döner jusqu’à ta bouche. Bien droite sur votre chaise comme votre maman vous l’a seriné toute votre enfance.
Ce « Tiens toi droite ! » qui a gâché vos repas pendant des années.
Imaginez l’effet de l’avalanche de petits bouts de veau délicieux que non seulement vous ne pourriez pas déguster mais qui, vicieusement, auraient pourri vos habits.
Et ne me cherchez pas d’histoires car celui qui serait capable d’avancer des arguments irréfutables pour que j’écrive « aurait pourri » plutôt que « auraient pourri » est prié de se faire connaître et de démontrer que le sujet est « l’avalanche » plutôt que « petits bouts de veau » non mais...

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