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mercredi, 28 décembre 2022

Les ans foirés...

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Je constatais jusqu’il y a peu que me raser améliorait mon moral.
Ça me faisait la peau des joues aussi douce que celle de P’Tite Sœur.
Oui lectrices chéries, c’est comme ça.
Même si, avant le rasage, je regarde avec circonspection le type mal peigné qui me fait face dans le miroir.
Après le rasage je me demande où est passé l’Apollon qui occupe normalement ma place devant le lavabo.
Je sors de la salle de bains, vêtu de ma seule innocence, un peu comme quand ma mère m’a fait.
En moins innocent...
Et surtout avec la conscience brutale que les années passent bien que je me retienne à toutes les branches à ma portée.
Il y a quoi… deux semaines à peine ?
Quand je me rasais j’avais la peau souple.
Il y a quelque années, sans y prêter autrement attention, j’ai dû tirer sur la peau sous la mâchoire pour me raser correctement le menton et le bas des joues.
C’est là que j’ai perçu la différence entre « avoir la peau souple » et « avoir la peau molle ».
Ça ne m’a pas plu, évidemment.
Le pire qui n’est jamais sûr se produit parfois.
J’en eus la preuve ce matin.
Même après avoir tiré la peau sous la mâchoire, il m’a fallu m’y reprendre à deux fois pour être correctement rasé.
Bien que la lame fût neuve, et fort chère, ce fut un travail de Romain.
Et c’est donc aujourd’hui qu’après connu il y a un moment la différence entre « avoir la peau souple » et « avoir la peau molle », je fais l’expérience désagréable de constater la différence qui suit, celle entre « avoir la peau molle » et « avoir la peau flasque ».
Je crains de bientôt me liquéfier vivant.
Et il y a pire.
Ma toilette faite, parfumé comme il se doit, peu, juste ce qu’il faut pour que ma mère ne sorte pas de la tombe pour me jeter à la face « Et pas trop de sent-bon hein ! » je me suis mis à me vêtir.
Un sursaut de réalisme m’a fait soudain frissonner en même temps que la fraîcheur quand j’ai pris un caleçon dans la commode.
Je me suis dit que parfois il n’y avait pas franchement de différence entre un cache-sexe et un cache-misère…

 

Commentaires

Allons,allons, on remonte le moral (faute de remonter le reste...quoique).

Écrit par : Nina | mercredi, 28 décembre 2022

être ou avoir été.... la vieillesse est un naufrage. Un naufrage long, un naufrage avec une planche en bois qui flotte pendant longtemps

Écrit par : ang/col | mercredi, 28 décembre 2022

Jamais, jamais de ma vie, lu un texte aussi glamour ! :-)))
En tout cas j'adore comme tu te moques de toi. T'inquiète pour la plupart d'entre nous c'est pas mieux. Hihi !

Écrit par : Praline | mercredi, 28 décembre 2022

Et oui, et trois jours avant Zhom, tu vas prendre un an de plus ! ;)

Écrit par : Fabie | mercredi, 28 décembre 2022

tu exagères toujours ! ah!ah!ah!

Écrit par : Emiliacelina | mercredi, 28 décembre 2022

Voilà un billet qui, malgré son sujet, n'est pas du tout rasoir !
Le coup du caleçon m'a rappelé cette histoire des deux vieux qui se retrouvent après des années :
la dame : — « ah mon vieux complice ! »
le monsieur : — « hélas ! Mes couilles aussi !

Écrit par : alainx | jeudi, 29 décembre 2022

Déjà, le titre interroge et nous ramène aux nôtres, dans-foi-ré...(s) et sans vous raser, je trouve ce texte magnifique car M. le goût a pris le temps d'exprimer ce que beaucoup d'entre nous pourraient penser devant leur miroir le matin ou plus tard dans la journée ! Quant à la vieillesse qui est un long naufrage, cela pourrait aussi en dire long sur « la décrépitude qui nous attend toutes et tous, plus ou moins » et l’on ne rit pas (si !).
Restons fortement optimistes, pleinement vivants avec ce bonheur de « l’être…lettres » à fleur de peau douce, souple, molle, flasque, rugueuse, sentant bon … sans se liquéfier, juste frissonner un peu, en se disant : « quelle chance j’aie de pouvoir encore me raser avec... des lames Gillette et m’habiller ! » plus de misère, on sourit, même « avachi(e) » !
Dans l’attente du 148e devoir de M. le goût !

Écrit par : EMMA | jeudi, 29 décembre 2022

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