samedi, 28 janvier 2023
Yé t'aime, yé té toue !
Ce matin, j’ai « allumé » mon ordinateur, comme tous les matins.
J’écris, « allumé » entre guillemets car après certaines « bidouilles » un poil hâtives, il est arrivé que le verbe « allumer » ne soit pas une figure de style.
J’ouvris ensuite mon « navigateur » pour voir ce qui se passait dans le monde, trop tard qu’il était pour écouter la radio.
Il me semble illico que contrairement aux ordinateurs, les êtres humains reculent à marche forcée vers Cro-Magnon…
Hormis un coin du globe où une milice violente poursuivait, battait et dénudait des femmes au prétexte que leurs jupes étaient trop courtes, le truc finalement courant, un articulet entièrement parisien me frappa.
La nouvelle me sauta aux yeux comme un pavé sur un casque de CRS.
Figurez-vous, lectrices chéries, qu’un olibrius, étudiant en médecine de son état, a planté un couteau dans une jeune fille.
Et c’est en lisant l’article que j’en ai déduit que la marche arrière entamée par l’humanité allait bon train.
L’étudiant, se prenait-il pour Don José qui tua Carmen par jalousie ?
Que nenni ! Il n’était que possessif et un poil chatouilleux de l’amour-propre, quoi...
Ce Don José avait une camarade de classe qu’il trouvait fort mignonne.
Le premier trimestre passé à la fac il en fut si amoureux qu’il mit un genou à terre et demanda l’élue en mariage.
Hélas, bien qu’élue, la belle n’était point candidate et le lui fit savoir.
Genre « Euh… Tu es mignon mais non, je n’ai pas envie de me marier, tu vois… »
Blessé, Don José l’attendit à la sortie et entama sa carrière de chirurgien en ouvrant la petite assez sauvagement pour qu’elle finît entre les mains de vrais chirurgiens.
C’est là que je me suis dit pour la millième fois de l’année « Mais où donc ont été élevés ces sauvages et par qui ? »
Parce que, si mes souvenirs sont exacts, et ils le sont, quand un jeune homme demandait à une jeune fille si elle voulait partager sa vie, ce n’était pas une camarade de classe dont on ignorait tout en dehors de son comportement en classe mais une camarade de classe qui avait déjà autorisé quelques privautés et dont on connaissait au moins le goût des baisers et la sensation de ses doigts mêlés aux nôtres.
La « veste » était la mésaventure courante des jeunes gens à partir de treize ou quatorze ans et s’il arrivait qu’on donne un coup de pied de déception, c’était dans une boîte de conserve qui traînait là.
Pas dans la figure de la demoiselle soudain passée au stade de proie qui s’échappe.
Bref, la journée commence sur une déception qui devient courante : L’Homme n’est pas une espèce dont le mâle évolue mais régresse et la femelle fait les frais de la régression.
Parmi les choses stupides en la matière, je me suis rappelé cette version de Carmen où un metteur en scène qui se voulait « évolué » avait modifié la fin de l’acte IV de sorte que Carmen flinguait Don José au lieu d’être poignardée par lui.
Quelle belle idée de progrès de l’humanité !
La version originale n’était pas à l’avantage des hommes.
La version « revisitée » n’est pas à l'avantage des femmes.
11:00 | Commentaires (14)
Commentaires
Cher goût des autres, si tu mets les infos, si tu zappes sur un autre canal ou autre média... tu liras ces horreurs multipliées du Mal terrestre ... ici ou là ... où des gens basculent, excellent dans la folie, l'abject en "toute normalité" ... Merci d'avoir joint la vidéo de Carmen, bonheur de réécouter Roberto Alagna ! Douce journée à tous(tes) ! à lundi !
Écrit par : Emma | samedi, 28 janvier 2023
D' accord avec toi : on recule et à toute vitesse... ça va de mal en pis
Écrit par : ang/col | samedi, 28 janvier 2023
Je lis en ce moment qu' un pourcentage d'hommes croient que les femmes aiment la violence !!
Écrit par : Nina | dimanche, 29 janvier 2023
C'est bien là le problème de tous, hommes et femmes : Trop souvent ils croient au lieu de penser...
Écrit par : le-gout-des-autres | dimanche, 29 janvier 2023
Franchement, il aurait dû quand même commencer par un petit viol ordinaire et sympathique. Avant de recourir à la banalité du couteau planté. (Même les flics savent faire mieux)
Tu as raison : ça ne s'arrange pas.
Écrit par : alainx | dimanche, 29 janvier 2023
Rien de nouveau, hélas ! Il y a vingt ans, la fille d'une amie a été tuée par son copain à coups de couteau. Ils avaient tous les deux 18 ans et étaient en prépa.
Écrit par : nicole 86 | dimanche, 29 janvier 2023
A 500 m de ma maison située dans un quartier tranquille et sans histoires, une jeune femme qui attendait le premier bus du matin pour prendre son poste d'infirmière a été poignardée (32 coups de couteau) par l'un des ses jeunes voisins qui rentrait en voiture après une nuit de fête...
Il ne l'a pas fait exprès...
Il ne comprend pas...
Moi non plus !
Écrit par : Gwen | dimanche, 29 janvier 2023
C'est quand même marrant, dans les homicides (tous mobiles confondus) sur le plan mondial, on recense une grande majorité de victimes masculines, ce qui n'étonnera personne. Par contre (et c'est là que ça devient marrant, justement, dans les homicides perpétrés au sein de la sphère proche (partenaire, conjoint, ex, famille, amis...), la majorité des victimes sont des femmes.
Et quand on restreint la sphère à l'intime, le nombre de femmes tuées explose, dépassant les 80%. Violences conjugales, misogynie, jalousie, séparation, "crimes d'honneur" et autres joyeusetés que je ne vais pas m'amuser à recenser ici, partout dans le monde des femmes meurent chaque jour juste parce qu'elles sont des femmes. Et pour la plupart d'entre elles, elles n'auront même pas eu à sortir de chez elles.
C'est là qu'il peut être utile de rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, on plaidait encore le "crime passionnel"...
Comme pour Don José, ou pour Johnny :
"Je n'étais qu'un fou mais par amour
Elle a fait de moi un fou, un fou d'amour
Mon ciel c'était ses yeux, sa bouche
Ma vie c'était son corps, son cœur
Je l'aimais tant que pour la garder je l'ai tuée
Pour qu'un grand amour vive toujours
Il faut qu'il meurt, qu'il meurt d'amour".
C'est pour ça que le combat des Iraniennes est si essentiel, aujourd'hui, aussi. Pour elles, bien sûr, mais aussi pour nous toutes. Et tous.
;-)
Écrit par : La Baladine | dimanche, 29 janvier 2023
J'avais déjà remarqué il y a longtemps la chose étrange qui consiste à placer l'honneur des garçons entre les jambes des filles.
Ça ne surprend pas si on admet que les garçons pensent avec leur b...
Mais je pensais que l'éducation servait justement à placer le centre de la pensée dans le cerveau...
Écrit par : le-gout-des-autres | dimanche, 29 janvier 2023
C'est le cas de la majorité des mecs en France, comme dans plein de pays du monde. Mais d'une il y a encore plein (trop) de pays où ça foire, vu que la religion y domine (toujours pratique pour installer le patriarcat le plus obtus), et trop d'endroits même en France où ça foire, vu qu'il y a quand même un paquet de crétins qui croient que les mômes s'élèvent tout seuls, entre eux, voire devant les écrans (ordi ou tv peu importe, ils ont une certaine tendance à idolâtrer Hanouna)
;-)
Écrit par : La Baladine | dimanche, 29 janvier 2023
Et pour être sûre qu'on est d'accord, quand je parle de majorité de mecs français, je parle des mecs éduqués, qui trouvent normal que les femmes vivent libres et librement ♥
Écrit par : La Baladine | dimanche, 29 janvier 2023
c'est ma foi vrai, l'Homme régresse en pensant évoluer. Tu as choisi les termes et j'aime beaucoup ta manière d'écrire. je viens de temps en temps lire les textes voire participer ; cependant j'ai des soucis de santé qui me tiennent un peu éloignée des ordis objet doudou que l'on lâche et reprends parfois.
Avec le sourire
Écrit par : Lilousoleil | lundi, 30 janvier 2023
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