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lundi, 20 mars 2023

Devoir de Lakevio du Goût No 156.

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Au mois de juillet 2019, Heure-Bleue, vous avait fait part d’une décision irréfléchie de ma part.
Quand je vous ai demandé, lectrices chéries et lecteurs chéris, de raconter l’histoire qui vous viendrait à l’esprit en regardant l’œuvre que je vous proposerais, je n’avais pas vraiment réfléchi.
Des détails m’avaient échappé…
Le principal était que le boulot de Lakevio est un travail de Romain !
Il fallait d’abord trouver soi-même quelque chose de convaincant à raconter sur l’œuvre.
Puis, quand on a sué sang et eau à l’écrire, aller voir si par hasard, on ne serait pas vexé de constater que c’est venu si aisément sous le clavier des autres et que, suprême injure, c’est autrement passionnant que la tartine que j’ai eu du mal à garnir.
Enfin, après avoir été convaincu que les autres écrivent mieux et plus facilement que soi, faire contre mauvaise fortune bon cœur en allant leur dire qu’ils ont été bien patients de faire un boulot que rien ne les obligeait à faire.
Mais bon, quand on a dit qu’on ferait, on fait…
Il n’empêche, comme disait Géronte pour éviter de sortir ses sous « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »
Eh bien il ne me restait plus qu’à ramer.
Ce que je fais depuis près de quatre ans…

Cette promenade aux champs de Mr Carl Spitzweg vous inspire-t-elle ?
Je vais quant à moi tenter de vous écrire un petit quelque chose pour lundi.
Et j’espère que vous aurez vous aussi ce courage.

Elle peut pester comme elle veut.
Je suis quand même un bon mari, un homme bien.
C’est dimanche et nous parcourons la campagne, je tiens ma fille par la main tandis que mon épouse, béni soit le Seigneur, est derrière moi, respectant les règles de la bienséance.
Nous ne sommes hélas plus assez jeunes pour qu’elle soit accrochée à mon bras, nous sommes tout de même avec un enfant, une fille de surcroît, n’allons pas lui donner de mauvaises idées…
De ces idées qui ont trop souvent pour résultat la honte de croiser les voisins.  
.                                              ***
Il peut penser ce qu’il veut.
Je sais trop bien ce qu’il voudrait !
Heureusement que j’ai dit pendant le déjeuner « Il faudrait quand même que Waltraut sorte un peu, l’air du dehors lui ferait le plus grand bien. »
Sinon, il aurait profité de la traversée de cette friche desséchée  pour avoir encore une de ces idées qui m’ont gâché la vie.
À toujours m’entraîner vers ce bosquet au bout du champ, supporter cet homme ventripotent que mon père m’a convaincue d’épouser.
« Tu verras, au moins avec lui tu ne manqueras de rien ! »
Je n’ai surtout pas manqué d’inquiétude chaque fois qu’il…
Allais-je encore me retrouver « prise » comme on dit ?
Et puis cette panse d’archevêque gigotant sur mon ventre que j’ai eu tant de mal à garder plat…
De fait, je dois avouer que j’en ai assez de « dieser alt schwachsinnig » comme disait ma mère en parlant de mon père.
Comme je la comprends aujourd’hui que je vis la même triste vie…
.                                              ***
Quelle idée d’avoir voulu emmener la petite…
Le temps est magnifique, un peu chaud peut-être mais si je n’avais pas eu à la tenir par la main…
Ce petit bosquet à cinq minutes aurait été bien accueillant.
J’aurais volontiers tenté de donner un petit compagnon à ma fille…
.                                              ***
Je l’entends soupirer…
Je sais ce qu’il pense en regardant au bout du champ.
Je l’ai échappé belle.
Heureusement qu’avec ce qu’il a bu de ce vin de Moselle à midi, je suis sûre qu’il va s’endormir mieux que le bébé qu’il aurait tenté de me faire dans le bosquet.
Quelle idée d’écouter son père !
Quand je pense à Hans, qui est resté si beau, si mince, si blond, si drôle.
Avec lui au moins, le bosquet...
Mais bon, « comme on fait son lit, on se couche » comme disait ma mère...